Il serait intéressant de poser une seule question aux
hommes politiques africains en poste : « Avons-nous une
justice ? » Ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable
politique africain en fuite dit toute sa réprobation pour la justice de son
pays. Le dernier cas le plus représentatif est celui de monsieur Hama Amadou,
président de l’Assemblée nationale du Niger, en fuite à Paris.
Monsieur Hama Amadou est soupçonné de complicité de
« supposition d’enfants » dans un dossier de trafic présumé d’enfants entre le Niger, le Nigeria et le
Benin.
Dans ce vaste trafic, environ 17 personnes, dont 12
femmes, ont été écrouées au Niger. Des bébés auraient été conçus au Nigeria
puis attribués à d’autres personnes au Niger et au Benin. Parmi ces personnes
figure Abdou Labo qui a été ministre de l’intérieur et vice-président d’un
parti d’opposition. Le cas en espèce est celui de l’une des femmes de Hama
Amadou. Ce dernier n’ayant pas été entendu par la justice, une procédure a été
mise en place. Monsieur Hama Amadou a donc fui par le Burkina Faso avant de se
retrouver en France où il accuse le président de la République du Niger de
chercher à l’empoisonner.
Interroger sur son refus de passer un test ADN qui aurait
clarifié les choses, Hama Amadou répond : « Dans l'islam, le principe qui est posé, est
qu'une femme qui se trouve dans les liens du mariage, tout enfant qu'elle
puisse avoir appartient systématiquement au mari, et il lui est interdit de
procéder à des contrôles. »
Monsieur Hama Amadou affirme ne pas
faire confiance dans la justice de son pays ; il attendrait qu’un mandat
international soit lancé afin que la justice française en laquelle il a plus
confiance puisse s’emparer de l’affaire.
Cette affirmation, venant d’un homme
qui a occupé un grand poste de responsabilité dans son pays donne froid au dos.
Si lui, avec les moyens dont il disposait, a pu fuir et se soustraire à cette
justice, que doit faire le citoyen lambda ? La justice dans les pays
africains ne serait-elle que pour les pauvres et pour ceux qui n’ont pas les
moyens pour aller ailleurs ? Si ceux qui sont au sommet de l’Etat n’y
croient pas, pourquoi la gardent-ils ?
Je fais une proposition à nos
dirigeants africains. Puisque personne ne croit plus à la justice en Afrique,
chaque fois qu’il y a litige, que les Etats envoient les personnes en conflit
en France se faire juger, qu’ils soient riches ou pauvres. Au moins, on
respecterait l’égalité républicaine !
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