lundi 26 août 2013

Quel avenir pour la ville de Doba (par Pascal Djimoguinan)


            On parle souvent de Doba dans de termes élogieux, la qualifiant de ville pétrolifère, de capitale économique ou encore d’autres noms plus ronflants. Prenons garde de nous laisser emporter par ce panégyrique qui nous aveugle et nous empêche de voir la réalité en face. Et si tout cela n’était que l’arbre qui cachait la forêt…

            L’euphorie n’a été que dans les débuts. Plusieurs rues ont été rapidement électrifiées, puis il y a eu la bitume sur l’axe Moundou-Doba-Sarh. Pour beaucoup, c’est le boom économique qui sortirait Doba de sa léthargie économique. Quelques bâtiments sont très vite sortis de terre et le visage de la ville semblait changer.

            Aujourd’hui, quelle lecture peut-on faire du développement de Doba ? La ville ressemble à un vaste champ de bataille d’où le vaincu s’est retiré et où désormais l’herbe recouvre les vestiges d’une armée.

            Doba n’est plus qu’une ville provinciale qui a oublié depuis longtemps de se développer. Il n'y a plus de progrès alors que des indices concordants indiquaient un futur progrès.

            A y regarder de près, la ville de Doba semble n’avoir pas d’avenir. D’autres villes plus petites comme Bébédjia et Koumra semblent avoir plus d’avenir que Doba.

            Quel serait l’origine du problème de Doba ? Il semble qu’il y a un manque d’envie d’aller de l’avant. Dans toutes les situations périlleuses, les seules personnes qui survivent sont celles qui ont envie de vivre. C’est cette envie qui manque à la ville de Doba ; elle risque de devenir un musée que beaucoup ne feront que traverser en se disant : « Ici était la ville de Doba. »

            Quelle solution pourrait-on trouver pour ce problème que traverse Doba. Il ne s’agit nullement d’un problème de moyens ou d’infrastructure. Il s’agit d’abord de changer de mentalité et vouloir jusqu’aux tripes que la ville change. Tant qu’il n’y aura pas cette envie, Doba ne restera que ce qu’elle est : une petite ville. Nous n’osons même pas nous demander quel rang Doba occupe lorsqu’on veut classer les villes du Tchad selon leur importance.

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