vendredi 10 mars 2023

Ode à Olga (par Pascal Djimoguinan)

 

Tu me parlais d’android,

Et c’était dans un sourire vite effacé

Si bien qu’on ne saurait se situer

Si c’était une blague ou un rappel

Et le vent a porté tout cela dans le souvenir

 

 Android, est-ce une nouvelle race de fleurs

Me parlais-tu de botanique ?

Faut-il le ranger entre les roses

Comme il y a des roses de toutes les couleurs

Faudrait-il parler de rose violette, couleur de la mort ?

 

Tu me parlais d’android,

S’agit-il d’une fleur mutante ?

Mais les mutants, notre monde en a peur

Pensais-tu à te muter,

Je ne savais pas que tu parlais de ton départ…

 

Tu as parlé d’android pour communiquer

Mais peux-tu encore communiquer de là où tu es ?

Peux-tu encore faire rire comme tu savais le faire ?

Que reste-t-il de ton rire si familier

Que pouvons nous encore retenir de toi ?

 

Tu es partie sans attendre

Sans même dire adieu

Tu t’es éclipsée, est-ce le propre des astres ?

Oui, tu étais notre astre, partie trop tôt

Sur des chemins sans retour.

Olga, faut-il te chanter une ode ?

Mes vers pourraient-ils encore t’atteindre 

Mieux que ne pourraient le faire mes larmes,

Mieux que ne le feraient nos téléphonies

Sans cesse inutiles parce que hors-réseaux ?

 

Ton verbe s’est tu et ton silence est de marbre

Tu vas aménager à Toukra

Et désormais, pour te visiter, il faut un pèlerinage.

Me voici, devant toi, sans android

Mais sur ta tombe je pose un bouquet de fleurs, présent de mon cœur

 

Petite Olga, dors en paix.





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