Il est difficile aujourd’hui de prévoir l’avenir politique du Tchad pour demain. Les cartes sont tellement brouillées sur le plan mondial qu’il est bien difficile de d’émettre des hypothèses crédibles pour demain. Berlin 1885 semble être remis en cause. La campagne antifrançaise bas son plein.
Aujourd’hui, les propagandes
des russes sur les réseaux sociaux a atteint un niveau jamais atteint
auparavant. Il est difficile de discerner le vrai du faux ; quand on joint
à cela la culture des faits alternatifs développée par l’ancien président
américain Donald Trump, il faut reconnaître que tout circule maintenant de la
toile et l’esprit critique est en train de connaitre un moment bien difficile.
En Afrique, petit à petit, il
devient banal que l’on puisse se maintenir au pouvoir par la force. La
démocratie semble perdre de sa superbe.
Tout devient alors négociable.
Qu’importe la façon dont on parvient au pouvoir. Les organisations sous
régionales sont en train de perdre leur légitimité aux yeux des
populations ; elles sont taxées de dépendance par rapport à la France et
des occidentaux.
La Russie, par l’intermédiaire
du groupe paramilitaire Wagner apparait comme « Zorro », au service
des pays pauvres, les défendant contre l’ogre occidental.
C’est sous ce tableau qu’il
faut désormais lire la situation politique au Tchad.
La France ne voudra pas perdre
le Tchad ; elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir les
régimes qui lui seront fidèles.
Le pouvoir actuel est en train
de se légitimer par le temps et les pressions de toutes sortes. N’ayant pas de
légitimité de droit, il l’obtient de fait. Utilisant la technique du nivèlement
par le bas, il a réussi à effacer toutes les oppositions et est en mesure de
distribuer des miettes du gâteau national à qui il veut.
C’est dans ces situations
qu’il est en train de préparer les élections qu’il ne perdra pas puisqu’il a
tous les rouages entre les mains.
La répression du 20 octobre
2022 a servi de modèle pour mettre en place un procédé pour éliminer toute
opposition qui monterait en force. Le dialogue inclusif ayant provoqué des
contestations, la répression a permis de reprendre main. Désormais, chaque fois
qu’il y aura une forte contestation, il y aura une forte répression suivie
d’une offre de dialogue et de réconciliation.
Pour renforcer le pouvoir du
chef de l’Etat, il y a eu un subtil déplacement des choses. On est passé du
domaine juridique au domaine religieux, puisque plus porteur. Le chef de l’Etat
ne parle pas d’amnistie, mais de pardon. Qui oserait contester Dieu le Père ?
Que pourra proposer le
président Etienne Tshisékedi en tant que médiateur ? Il ne fera que jouer
son rôle de faux-semblant, en attendant que le président du Tchad ne lui revoie
l’ascenseur, le moment venu.
Nous assistons à un véritable
jeu de dupes. Il n’y aura pas d’alternances politiques dans ces conditions. Le
partage de l’Afrique peut continuer jusqu’à ce qu’il y ait de nouveau une
stabilité. Ce sera peut-être lorsque le conflit entre la Russie et l’Ukraine
prenne fin.
Afrique, pauvre Afrique.
Faudra-t-il attendre comme une grâce, le passage du joug français au joug russe
ou vice-versa ? La démagogie est de rrigueur.
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