Chaque jour, il y a toujours quelque chose qui puisse saigner le cœur de ceux qui aiment le Tchad en vérité. Pour ceux qui veulent espérer malgré tout, les faits sont têtus et le restent. Y a-t-il un avenir pour le Tchad ? Sans doute faudra-t-il une boule de cristal pour voir l’avenir en rose.
A
voir le Tchad, on a l’impression que toute la machine à destruction est mise en
œuvre. Des tenants d’un nihilisme total sont à l’œuvre au Tchad. C’est comme si
tout ce qui tenait à un avenir commun devait passer par un lessivage à l’acide fluorhydrique.
Systématiquement,
tout ce qui unissait le pays est détruit. La politique qui se met en place est
qu’il n’y a qu’un seul Tchad. En réalité, le non-dit du discours est qu’il y a
un seul Tchad à deux vitesses. Cela signifie qu’une partie de la population
serait constituée uniquement par ceux qui sont considérés comme les seigneurs
et qui doivent régner et gouverner les autres qui ne sont que des valets.
Cette
politique, présente depuis plus de quarante ans, a souvent changé de nom au
début, pour ne pas éveiller des soupçons. Elle a été dénommée au début « géopolitique »
et consistait, selon ses auteurs, à réparer une injustice sur le plan national
en « éliminant » les cadres d’une région dominante pour les remplacer
par ceux d’une autre région qui auraient toujours été défavorisés. Cette
élimination a connu, au plus fort de son emploi, le nom de « Septembre
Noir ». Aujourd’hui, on ne parle plus de géopolitique, mais on emploie
plus pudiquement le terme de « remplacement numérique ». Il ne s’agit
plus de compétence. Il s’agit ici, en réalité, de la transformation des postes
de la fonction publique en héritage. Ainsi, Sans compétence, une personne peut
remplacer son géniteur, décédé ou en retraite, au poste qu’il occupait. Comme
cela vient après la politique géopolitique, il va s’en dire que la succession
ne se fait qu’en faveur des régions dont viennent les gouvernants. Il s'agit d'un plafond de verre qui a été savamment construit et qui n'est pas prêt à s'effondrer.
Le
danger au Tchad est que l’on vit en perpétuel régression. Nous prenons ici la régression
dans son sens pleine psychologique. Selon Sigmund Freud, la régression est un mécanisme de défense inconscient, qui provoque le
retour temporaire ou à long terme du moi à un stade de développement antérieur
(au lieu de gérer des impulsions inacceptables de manière plus adulte.
Or
nous savons qu’il y a des comportements qui sont associés à la régression et c’est
là que ce trouve les dangers présents ou à venir pour le Tchad. Ces
comportements dépendent du stade auquel il y a eu la fixation. Si c’est au
stade oral, cela peut entraîner une alimentation excessive, un tabagisme excessif
(vapotage entre autres) et/ou une agression verbale. Si la fixation est liée au
stage anal, cela peut entraîner une propreté ou un désordre excessif.
Une
fois que l’on sait cela, on n’est plus étonné des différents types de
comportement des dirigeants. La gabegie, la prédation sexuelle et le népotisme ambiant viennent confirmer tout cela. On peut se dire que le pire est encore à venir.
Une
question qui reste encore sans réponse est celle de savoir vers quel Tchad nous
sommes en train d’évoluer. Est-il possible de construire une Nation dans ces
conditions ? Petit à petit, les conditions d’un fédéralisme fort, soit d’une
sécession se mettent en place.
Il
est impossible de construire une Nation quand les citoyens ne sont pas
considérés comme égaux. Il faut créer les conditions d’un vivre-ensemble qui ne
fasse pas l’économie d’une égalité de tous devant les lois de la République et
que la chance soit donnée à tous, non selon une quelconque ascendance, mais
selon la compétence, à occuper les postes dans les rouages de l’Etat.
Le
Tchad fait mal aujourd’hui, pourrait-il s’éviter le destin du Soudan ?
Pour cela, la politique doit changer. Nous sommes au bord du gouffre ; si
nous faisons encore un pas en avant, l’inévitable pourrait se produire.
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