mercredi 6 avril 2022

Tchad : Sarh qui rit et Sarh qui pleure (par Pascal Djimoguinan)

            Dans une ville, n’importe laquelle, ses habitants crieront à la cantonade qu’ils aiment leur ville. Mais entre le dire et le faire, il y a la distance d’un abime. Il suffit de se promener dans la ville pour s’en rendre compte.

            L’esprit civique ne fait pas bon ménage avec des actes de vandalisme dont font preuve beaucoup d’habitants de Sarh. Il y aurait beaucoup de choses à dire mais je ne me contenterais que d’une seule. En vérité, cela me fait mal au cœur. Je cherche d’autres âmes sensibles, capables de se plaindre avec moi, car un deuil, ne se vit qu’à plusieurs en Afrique.

            Il y a un groupe de jeunes sarhois, soucieux de leur ville, qui ont entrepris des actions pour favoriser le bien-être des citadins.

            Nous les avons vus enlever les détritus et les ordures qui envahissaient la ville. Cela a montré que des jeunes sont capables de se mettre ensemble pour des actions citoyennes, capables de rehausser le niveau de la vie dans la ville de Sarh.

            Nous les avons vus récurer les caniveaux, de la ville, les nettoyer pour permettre à l’eau de s’écouler et éviter ainsi toutes les maladies liées à l’eau. Nous savons que l’eau contaminée et le manque d’assainissement entrainent la transmission des maladies comme le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A, la poliomyélite, etc.

            Là où le bat blesse, c’est que certains habitants de la ville de Sarh, on ne sait si c’est par bravade, ou simplement par un esprit de vandalisme, se sont mis à détruire tout ce que les jeunes font pour la ville.

            Un seul exemple est assez parlant. Sur la route à double-voie qui traverse Bégou, partant du rond-point Nargaye jusqu’à l’usine textile NSTT, des jeunes ont entrepris de planter des palmiers à huile. Pour protéger les jeunes plantes, ils ont construit des abris en briques cuites tout autour. Malheureusement, certaines personnes mal intentionnées ont cassé tous ces abris, laissant les plantes à la merci des cabris et des chèvres du quartier. Maintenant il ne reste plus rien. Tout le travail est à refaire, sans que l’on sache si cela tiendra. Les jeunes avaient fait passer des communiquer à la radio pour expliquer leurs actions et pour sensibiliser la population mais, cela n’a pas produit les fruits escomptés. Devrions-nous attendre que le développement nous vienne d’ailleurs ?

            Apprenons à mieux aimer nos villes et à les rendre agréables. Il ne faut pas se décourager à cause de quelques individus qui ne comprennent rien ou qui ne veulent rien comprendre. Pour eux, le bien commun n’a pas d’inportance.

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