Dans une ville, n’importe laquelle, ses habitants
crieront à la cantonade qu’ils aiment leur ville. Mais entre le dire et le
faire, il y a la distance d’un abime. Il suffit de se promener dans la ville
pour s’en rendre compte.
L’esprit civique ne fait pas bon ménage avec des actes de
vandalisme dont font preuve beaucoup d’habitants de Sarh. Il y aurait beaucoup
de choses à dire mais je ne me contenterais que d’une seule. En vérité, cela me
fait mal au cœur. Je cherche d’autres âmes sensibles, capables de se plaindre
avec moi, car un deuil, ne se vit qu’à plusieurs en Afrique.
Il y a un groupe de jeunes sarhois, soucieux de leur
ville, qui ont entrepris des actions pour favoriser le bien-être des citadins.
Nous les avons vus enlever les détritus et les ordures
qui envahissaient la ville. Cela a montré que des jeunes sont capables de se
mettre ensemble pour des actions citoyennes, capables de rehausser le niveau de
la vie dans la ville de Sarh.
Nous les avons vus récurer les caniveaux, de la ville,
les nettoyer pour permettre à l’eau de s’écouler et éviter ainsi toutes les
maladies liées à l’eau. Nous savons que l’eau contaminée et le manque
d’assainissement entrainent la transmission des maladies comme le choléra, la
diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A, la poliomyélite, etc.
Là où le bat blesse, c’est que certains habitants de la
ville de Sarh, on ne sait si c’est par bravade, ou simplement par un esprit de
vandalisme, se sont mis à détruire tout ce que les jeunes font pour la ville.
Un seul exemple est assez parlant. Sur la route à
double-voie qui traverse Bégou, partant du rond-point Nargaye jusqu’à l’usine
textile NSTT, des jeunes ont entrepris de planter des palmiers à huile. Pour
protéger les jeunes plantes, ils ont construit des abris en briques cuites tout
autour. Malheureusement, certaines personnes mal intentionnées ont cassé tous
ces abris, laissant les plantes à la merci des cabris et des chèvres du
quartier. Maintenant il ne reste plus rien. Tout le travail est à refaire, sans
que l’on sache si cela tiendra. Les jeunes avaient fait passer des communiquer
à la radio pour expliquer leurs actions et pour sensibiliser la population
mais, cela n’a pas produit les fruits escomptés. Devrions-nous attendre que le
développement nous vienne d’ailleurs ?
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