mercredi 20 avril 2022

TCHAD : Sarh, la ville verte sacrifiée (par Pascal Djimoguinan)

De toutes les villes du Tchad, Sarh est parmi celles qui ont eu pour héritage les meilleurs aménagements. La ville est bien pensée, avec des rues bien tracées. Des espaces verts sont prévus. Il faut dire que la ville a été pensée d’une façon qui est en avance sur les exigences écologiques, bien avant sa création.

            Malheureusement, tout cela n’est aujourd’hui qu’un vieux souvenir. Une nouvelle politique de l’aménagement de la ville, n’ayant rien à voir avec l’écologie, a vu le jours à Sarh.

            Les espaces verts, autrefois appelés « forêt », sont désormais vendus à des particuliers. Une déforestation sauvage a complètement défiguré la ville. A la place des arbres, se dresse des villas, faites de briques cuites.

            Les poumons de la ville verte sont atrophiés. ; Sarh respire désormais difficilement.

            Pour se rendre compte de l’état de la ville de Sarh, il suffit de se promener un peu ; les dégâts sont partout. A titre d’exemple, il faut aller vers la sortie de la ville vers Kyabé. Après la société textile (NSTT) et sur deux ou trois kilomètres vers la gauche. Il n’y a pas plus de 10 ans, il y avait un beau bois où les élèves et les étudiants se rendaient pour étudier. Maintenant, on ne peut y constater qu’un massacre écologique.

            Il faut se demander qui a décidé de la nouvelle politique de l’aménagement de la ville. Les urbanistes devraient expliquer leur projet à la population.

            On peut constater que toute l’urbanisation de la ville de Sarh est devenue anarchique. Le quartier résidentiel est devenu un quartier populaire avec des huileries, des garages et des vendeurs improvisés ; tout cela se passe dans un vacarme étourdissant.

            Qui est responsable de l’urbanisation à Sarh ? Est-ce la commune ou les services cadastres ? Qui organise le désordre ? Dans un pays normal, le maire de la ville aurait été interpelé.

            Malheureusement, nous sommes au Tchad et la lente agonie de la ville de Sarh continue dans l’indifférence générale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire