Face aux phénomènes des inondations, tous, des
responsables aux citoyens lambda, passent au plus pressé en rafistolant avec les
moyens de bord. Cela recommence chaque année bien arrosée. Quand pensera-t-on
prendre le taureau par les cornes et trouver une solution pérenne ?
Il suffit d’interroger les lamy-fortains. Que sont
devenus les nombreux « boutas » où, jeunes gamins, nous en sortions
en nous ébrouant après les baignades interdites. Si Fort-Lamy ne pouvait
s’enorgueillir de posséder mille collines, elle possédait bien mille marécages
en saison des pluies.
Déjà autrefois, la ville de N’Djamena avait du mal à
gérer son trop-plein d’eau pendant la saison des pluies. Il y avait trois
grands canaux de drainage pour évacuer l’eau : le canal Saint Martin, le
canal entre Ridina et Ambassana du côté du marché de mil et enfin le
« bouta » entre Ridina, Ardep-Djoumbal et Paris-Congo. D’autres
caniveaux ont été construits par la suite.
Lorsque N’Djamena a commencé à s’agrandir, ce sont les
anciens marécages qui ont été rapidement comblés et lotis pour les habitants.
Les nouveaux quartiers de N’Djamena sont de véritables
bourbiers. Le leurre, c’est que la saison sèche est très longue au Tchad et en
plus, depuis quelques années, les précipitations ne sont pas importantes. Tous
les habitants des nouveaux quartiers ont l’impression d’être en sécurité
jusqu’à ce qu’on arrive à une année bien arrosée. Alors N’Djamena devient une cité
lacustre.
Année après année, lorsque la pluviométrie est abondante,
Il y a un remue-ménage générale qui voit les responsables politiques et ceux
des communes faire des descentes sur le terrain, des bennes de sable et de
gravats font la navette, des engins de terrassement sont mis en contribution.
Mais lorsque la saison des pluies passe, plus personne ne se soucie de rien. On
attend la prochaine saison des pluies abondante pour qu’il y ait branle de
combat.
Pourrions-nous prendre comme défi que c’est la dernière
année que N’Djamena connaisse ce problème ? Est-il possible de penser
sérieusement à construire des canalisations pour évacuer les eaux et des
bassins de rétention ?
Il faut arrêter de faire un pilotage à vue dans l’urbanisation
de N’Djamena. Ce ne sont pas les urbanistes et les ingénieurs de génie civil
qui manquent au Tchad. Les canalisations de la ville de N’Djamena doivent être repensées
et exécutées de telle manière que les ndjamenois puisse puissent vivre de
manière décente quelle que soit la saison.
Il ne faut pas s’étonner si après ces inondations, la
population souffre des maladies liées à l’eau.
N’Djamena mérite plus que ces images que nous voyons ces
derniers jours.
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