samedi 1 août 2020

Tchad : Il n’y a pas internet a Sarh. Je m’étonne (par Pascal Djimoguinan)


            Permettez-moi de m’étonner qu’il n’y ait pas d’internet à Sarh. Qu’on veuille bien m’écouter une minute avant que mon propos ne s’envole comme la brume. D’ailleurs cela ne choque personne qu’il n’y ait pas internet à Sarh. Mais qu’est-ce qui nous empêche de réfléchir ? Est-ce un exercice trop contraignant ?
            Je m’étonne que pendant que la pandémie de la Covit-19 est en train de décimer les humains et que partout on a besoin de l’information, à Sarh le meilleur moyen qu’on a trouvé et de suspendre internet dans tous les services de téléphonie. Qui est responsable du mal qui est en train de se faire ?
            Je m’étonne que les compagnies de téléphonie mobile, en l’occurrence Airtel et Tigo bafouent le contrat qui les lie à leurs clients. Beaucoup ont pris des abonnements d’un mois. Sans avertissements ni excusent, les compagnies citées ont suspendu la connexion à internet. Il est pratiquement impossible d’accéder à internet par téléphone.
            L’excuse avancée par certaines personnes est que les medias sociaux gênent la concorde nationale. Peut-on vraiment croire que l’information va contre le vivre ensemble ? N’y a-t-il pas une loi qui puisse arranger cela au lieu d’utiliser la censure ?
            Je m’étonne qu’en plein vingt et unième siècle on privilégie le bâton et l’information. Sans doute certaines personnes s’imaginent-elles que internet permet seulement d’avoir Whatsapp, Imo, Viber, Twitter, etc. On oublie que c’est une période où le télétravail prend le dessus à cause des restrictions dû à la Covid-19. Pourquoi priver la ville de Sarh de travailler comme partout ailleurs.
            Je m’étonne que l’on ne se rende pas compte que presque tout se fait aujourd’hui par mails. Or il est impossible de consulter les messages ou d’en envoyer. Cela fait que plusieurs affaires importantes sont bloquées. Même au niveau intellectuel, il faut arrêter de travailler tout simplement parce qu’il n’y a pas de connexion.
            Ce qui fait le plus mal, c’est le mépris avec lequel on considère les citoyens. On ne se soucie pas d’eux. On ne les prend pas au sérieux. Et avec tout cela, personne ne sait où faire le recours. Tout est fermé ; personne ne semble responsable de cet état des choses.
            Je parle de la ville de Sarh mais sans doute c’est ce que vivent toutes les autres villes du Tchad à l’exception de N’Djamena puisque j’entends parler des vidéoconférences à partir de la capitale.
            Je voudrais finir avec des vers de Georges Moustaki. Il ne s’agit pas du métèque :
Je dis que le bateau prend l'eau de tout coté
Il est temps qu'on essaye de le colmater
Victime ou criminel les deux sont concernés
Et s'il y a un coupable on est tous condamnés




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