« Au
cours et après les dernières élections présidentielles, nous assistons à une
dégradation croissante et très préoccupante du climat social » affirment les
Évêques du Cameroun dans la Lettre pastorale du 10 décembre par laquelle ils
mettent en garde leurs concitoyens contre le tribalisme qui risque de compromettre
la cohésion nationale.
Les
Évêques font état de la diffusion « d’attitudes, de paroles et de comportements
» qui démontrent « un mépris inacceptable pour la dignité des personnes » et «
risquent de dégénérer en conflits tribaux encore plus dévastateurs ».
Dans le document parvenu à l’Agence Fides, sont dénoncés les hommes politiques qui « au travers de formes soignées de lynchage médiatique cherchent actuellement à transformer leurs adversaires politiques et idéologiques en ennemis de tout le peuple, comme le fit Saul avec David ».
Dans le document parvenu à l’Agence Fides, sont dénoncés les hommes politiques qui « au travers de formes soignées de lynchage médiatique cherchent actuellement à transformer leurs adversaires politiques et idéologiques en ennemis de tout le peuple, comme le fit Saul avec David ».
« Les
racines du tribalisme sont culturelles, économiques, politiques mais aussi
religieuses. Langues, coutumes et traditions constituent des facteurs de
cohésion à l’intérieur d’un même groupe » rappellent les Évêques. Les
dysfonctions de l’Etat font en sorte que les personnes « ne trouvant pas au
sein des institutions de l’Etat ce qu’elles en attendent, en particulier la
garantie du travail, une résolution rapide et équitable des controverses
judiciaires, une assistance équitable dans les hôpitaux, la sécurité des
personnes et des biens, se tournent vers leur groupe tribal d’appartenance. De
ce point de vue, la mauvaise gestion gouvernementale ouvre la voie au tribalisme
».
Les
Évêques concluent en invitant « les fils et filles du Cameroun au réveil, à
l’engagement et à la reconstruction. Il nous appartient surtout de retourner à
l’école de l’ouverture envers les différences, de l’hospitalité et de
l’acceptation mutuelle. Le développement harmonieux d’une nation dérive de la
synergie d’action dans laquelle le tout est constitué par toutes les parties
mises ensemble et où toute personne fleurit dans le même temps au travers de ce
qu’elle donne et de ce qu’elle reçoit, dans un esprit de fraternité et de cœur
ouvert. Ainsi tout camerounais pourra être le bienvenu partout et se sentir
chez lui dans toutes les régions du Cameroun, dans les villes comme dans les
villages les plus lointains ». (L.M.) (Agence Fides 19/12/2019)
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