S’il y a un grand problème pour l’Afrique aujourd’hui, c’est
que contrairement à ce qui se passait aux temps des pères des indépendances,
ces leaders panafricains, il n’y a plus de voix crédibles qui puissent s’élever
et gagner du respect autant sur le plan international qu’au niveau du
continent. De ce fait l’Afrique se retrouve orpheline et aphone dans le concert
des nations. Le résultat se voit dans l’activisme et dans la cacophonie qu’on
voit partout.
Déjà pour les problèmes les plus brûlants du continent,
il manque de cohérence dans les interventions tout azimut qu’on voit. Pour ne
citer que quelques exemples, on parlera du problème du francs CFA et de la
présence militaire en Afrique. Souvent, c’est la passion qui se déchaîne aussi
bien du côté des pour que des contre. La palabre si chère aux africains semble
être envoyée aux oubliettes.
Nous n’avons pas l’intention d’entrer dans ce débat comme
tel. Notre propos est de rappeler qu’il y a des préalables auxquels il faut
revenir.
Il y a en Afrique une attitude de politesse qui, sur le
plan international, finit par lui créer des préjudices. Il est considéré comme
impoli en Afrique, de refuser un don. Cela valait dans les cadres des relations
entre petits villages. Aujourd’hui, cela ne vaut plus.
Il est surprenant aujourd’hui de voir que pour tout
projet en Afrique, on puisse demander de l’aide extérieur. Il suffit entre
autres de voir le budget de fonctionnement de l’Union Africaine (UA).
La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Tout
le monde le sait mais cela n’entre pas encore dans les comportements. Cela crée
une sorte de paternalisme qui s’accentue avec le temps.
Il faut que l’Afrique accepte de se serrer la ceinture et
être capable de ne pas accepter les aides qui la déstructure et l’infantilise.
Rappelons-nous simplement les plans d’ajustement structurels et autres, décidés
par des fonctionnaires assis dans les bureaux climatisés et aseptisés en
Occident. Que de désastres cela a causé. Dieu sait si ces aides n’ont renvoyé l’Afrique
des dizaines d’années en arrière.
L’Afrique doit être capable de compter sur ses propres
ressources et être assez forte pour exiger le juste prix pour ses marchandises.
Il n’est pas normal que l’Afrique est autant de ressources minières et
agricoles sans être capable de s’imposer sur le plan financier et économique
mondial.
Tout se tient. Pour que la voix de l’Afrique porte loin,
il faudrait, de nouveau que se lève des panafricanistes avec des idéaux nobles
et qui soient solidaires, par-delà les pays. Il faudrait que l’Afrique puisse
retrouver sa voix. Sans cela, tout ne sera que de l’agitation stérile.
Le combat que l’Afrique doit d’abord gagner est celui du
panafricanisme. Tout le reste suivra.
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