lundi 30 janvier 2017

LU POUR VOUS/GABON - Message de la Conférence épiscopale contre la violence à l’issue de l’Assemblée plénière

« La situation actuelle dans notre pays est très préoccupante et interpelle tout un chacun » affirment les Evêques du Gabon dans le message publié au terme de leur Assemblée plénière.
Le Gabon traverse actuellement une profonde crise politique et sociale, après l’élection du Président Ali Bongo Ondimba, fortement contestée de la part de son adversaire, Jean Ping, dans le cadre de la consultation du 27 août dernier. La situation est si tendue que le 11 septembre, le Pape François avait adressé un appel afin que toutes les parties renoncent à la violence.
Une délégation de l’opposition gabonaise s’est rendue le 24 janvier à Bruxelles pour rappeler à l’Union européenne sa responsabilité en ce qui concerne la demande de nouveaux décompte des voix des élections présidentielles après qu’un rapport d’observateurs européens, publié en décembre, ait affirmé que les opérations de décompte des voix ont été caractérisées par un « processus opaque ».
La situation n’a pas dégénéré mais demeure tendue, au point que, dans leur premier message de 2017, dont le texte est parvenu à l’Agence Fides, les Evêques exhortent les gabonais à la vigilance : « Soyez très attentifs ! Soyez courageux, montrez-vous hommes et femmes ».

Les Evêques s’adressent à tous les croyants, chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles, afin qu’ils ne se laissent pas manipuler par des hommes politiques sans scrupules, les exhortant tous à « dire non à la violence », un appel qui est particulièrement adressé aux jeunes, qualifiés « d’avenir du pays », auxquels il est demandé de « vivre dans la réconciliation avec Dieu et entre nous » dans la mesure où, sans elle, « vous compromettrez durablement votre avenir parce que la haine, une fois semée dans le cœur, est difficile à extirper ». (L.M.) (Agence Fides 25/01/2017)

jeudi 26 janvier 2017

Les Serments : Comment on jurait autrefois chez les Sars (par Pascal Djimoguinan)

            Dis-moi comment tu jures et je te dirai en quoi tu crois. Une des grandes manifestations des croyances des peuples se révèlent dans la manière dont ils prêtent serment ou dans les manières dont ils jurent. Comment faisaient les peuples Sars autrefois. Sans doute, nous avons encore aujourd’hui dans les habitudes, les relents de ce qui se faisait autrefois.
            Les chefs de terre avaient un grand rôle dans la société traditionnelle Sar. Leurs adjoints étaient appelés « Ngomgang ». C’était donc le Ngombang qui donnait, lorsqu’il y avait litige le sorgho hâtif qui servait pour les serments.
            Pour prêter serment, ou pour jurer comme on le dit couramment, on pouvait utiliser soit les feuilles de néré (Parkla africana), soit une plante appelée en sar «də̀ro » (Combretum glutinosum), soit le sorho hâtif. Le də̀ro était difficile à trouver puisqu’il faut aller le chercher loin en plus, généralement, on utilisait les feuilles du néré et le sorgho hâtif pour les serments.
            Pour le serment, les deux adversaires apportent l’agent que le ngombang dépose sur l’épi de sorgho avant de dire[1] :
            « Vous êtes venus me voir pour prendre le sorgho et jurer parce que vous avez un litige entre vous. Je n’y suis pour rien. J’ignore ce que vous avez fait, j’ignore votre querelle. Vous êtes cependant venus me voir. Je vous donne le sorgho pour jurer. Je ne suis pas coupable du malheur qui pourrait survenir. Je n’ai de querelle personnelle avec aucun d’entre vous deux. Cependant, comme c’est ma charge de donner le sorgho, et que vous êtes venus me voir, je le ferai. Ce sorgho que je vous donne, je le donne avec un cœur pur. Si l’un de vous va raconter des histoires sur moi au village, qu’il réfléchisse sur ce qu’il dira, car je ne suis pas allé moi-même vous chercher pour venir faire le serment.
            Voilà ce que le ngombang dit avant de donner le sorgho quand il s’agit de jurer dans un litige qui oppose deux personnes.
            Il y a aussi des cas de calomnies et de rumeurs malsain contre une personne ; cela peut concerner la sorcellerie. Lorsqu’une personne prend conscience de pareilles rumeurs contre elle, elle peut chercher elle-même le sorgho hâtif et aller trouver l’instigateur des rumeurs en disant :
            « Cette histoire, cela fait longtemps que j’en entends parler ! Comme j’ai vainement attendu que tu viennes me trouver, c’est moi qui viens faire un serment sur moi-même devant toi. Si ce que tu racontes, c’est moi qui l’ai fait, que ce sorgho que je vais manger sous tes yeux me fasse gonfler le ventre et me tue ! Ou bien que la saison sèche qui vient arrive après ma disparition, et qu’elle n’arrive pas en ma présence ! »
            Il y a également des cas ou quelqu’un jure avec l’eau du marigot ou la foudre. Si la personne a choisi de jurer par l’eau du marigot, elle dit : « Si j’ai fait ces actions-là, que l’eau du marigot me prenne. » S’il se trouve que la personne a effectivement commis l’action et qu’il est juré par mensonge pour convaincre les autres, il peut aller trouver le « Na-Naw-man » (le chargé d’office des fonctions liées au fleuve). Elle dira :
            « Moi, ou, j’ai fait telle faute. Quand on m’en a parlé, j’ai nié catégoriquement, et j’ai juré par l’eau du marigot, annule ce serment-là pour moi »
            La personne paiera avec de l’argent ou avec des céréales.
            Quand il s’agit du serment avec la foudre, on le fait de la même façon mais la personne qu’il faut voir est le « faiseur de pluie ». C’est lui qui a habilité d’annuler le serment avec la foudre.
            Des différents serments dont il a été question, ceux concernant l’eau (marigot ou foudre) sont moins grave car on peut les annuler si on s’y prend à temps et qu’on voit la bonne personne pour le faire. Par contre, le serment avec le sorgho, le də̀ro ou le néré est plus grave car on les ingère et il est impossible par la suite de les recracher totalement.
            Il y a un troisième cas où l’on peut être amené à jurer. Ici, il ne s’agit ni d’accusation mutuelle, ni par le sorgho ou le néré ; il s’agit du cas il y a une mésentente entre deux frères et qu’ils en viennent à échanger des paroles méchantes. Celui qui en prend l’initiative prononcera un serment sur lui-même, disant :
            « Toi, mon frère, je n’ai plus que toi dans la famille ; mais puisque tu ne peux me supporter, je m’en vais de mon côté ; quant à ce départ qui est le mien, je ne remettrai plus jamais les pieds dans ce village : ou alors, ce sera mon cadavre ! Si je retourne en camion, que le camion me renverse et que je meure : si je reviens à pieds, qu’une bête m’attrape en chemin et me tue ! »
            Après avoir dit cela la personne quitte pour aller s’installer dans un autre village. Si jamais il ressent de la nostalgie pour son ancien village, il appelle alors ses amis, au nombre de quatre ou cinq pour leur dire :
            « Moi, j’ai maintenant un grand désir de retourner dans mon village ; or, ce qui m’avait fait partir, c’est tel ou tel problème. Je vous le fais savoir ; quant à moi, je retourne au village. »
            Après ces paroles, il prépare son voyage. A son arrivée d’un l’autre village, avant même de manger ou de boire, il se rend chez un chef de terre, et s’étant assis devant lui fait cette déclaration :
            « Moi, ce qui m’a fait jurer sur moi-même c’est telle ou telle chose ; mais puisque maintenant je veux revenir, donne-moi de l’eau que je boive et que je me lave le visage, car ce village n’est pas pour moi un village d’emprunt. »





[1] Jacques Fédry, Pascal Djiraingue, Prière traditionnelles du pays Sara, CEL, 1977,Sarh, p 21-25.

lundi 23 janvier 2017

Prière traditionnelle d’un malade Sar (par Pascal Djimoguinan)

            Autrefois, lorsque nos ancêtres étaient malades, ne se contentaient-ils uniquement des plantes pour se soigner ? Très peu de témoignages nous sont parvenus parce que la rencontre avec l’Occident à emmener les premiers africains dits « évolués » à penser que tout ce qui vient du village n’est qu’obscurantisme. Leurs premiers réflexes ont été d’ignorer tout ce qui est de l’ordre des superstitions pour, au pire des cas prôner un athéisme, qui en fait n’est que de façade, puisque beaucoup se retrouvaient, à la tombée de la nuit, chez les marabouts pour demander des incantations pour grimper dans l’échelle sociale.
            Ici, nous donnons une simple prière d’un malade. Il s’agit d’une personne qui est très malade et qui de son lit de malade, prononce des invocations[1]. On y trouvera une certaine parenté avec les psaumes :
            Me voici grabataire ; d’être alité si longtemps me fait terriblement souffrir. Si la souffrance me vient d’un sorcier, je suis impuissant pour lui résister ; si cela me vient d’un magicien, je n’ai pas d’antidote contre ses élixirs.
            Mais toi mon Dieu, aussi vrai que j’ai quatre doigts et que le pouce fait le cinquième, si j’ai commis beaucoup de mal, que ce soit ce mal qui me punisse ! Ma souffrance est trop grande oh mon Dieu, reprends ma vie.
            Mais si mon mal me vient d’une autre personne, alors c’est à toi mon Dieu et à cette personne de vous expliquer entre vous, car mais je suis faible.
            Je souffre tellement que les mots s’entrechoquent dans mon palais et je ne sais les faire sortir.




[1] Jacques Fédry, Pascal Djiraingue, Prières traditionnelles du pays Sara, CEL,1977, p.14-15

Comment priaient les Sar avant le christianisme (par Pascal Djimoguinan)

            Parmi les jeunes tchadiens, notamment ceux du sud du pays, très peu savent comment priaient leurs ancêtres autrefois. Il serait intéressant de leur rappeler ce qui se passait autrefois afin qu’ils puissent donner plus de crédit à ce qu’ils croient aujourd’hui. La foi actuelle vient renforcer, voire corriger ce que les anciens entrevoyaient. Nous présentons ici une offrande aux ancêtres pour un marché dans le pays Sar[1]
            Ce que je vais vous dire, c’est ce qui concerne la prière à Dieu de nos ancêtres de jadis.
            Quand ils priaient, ils réfléchissaient à ce qu’ils allaient faire, et celui qui avait un culte à remplir auprès d’une Puissance, il allait, par exemple, un jour de marché de coton, il s’en allait rester à côté de la case et priait les Mânes de son père, il disait :
            « Toi, esprit de mon père, si tu me donnes vraiment de la force, que le coton que je vais vendre demain, m’apporte beaucoup d’argent. Et si j’ai bien gagné, je viendrai t’acheter un cabri, ou bien un poulet, et je t’en verserai le sang, en remerciement de l’argent du coton que j’aurai gagné par la force que tu m’as donnée pour que je gagne bien. »
            Donc, quand ils priaient les Puissances, ils disaient :
            « Toi Dieu, si tu me donne de la force, que cette Puissance ait beaucoup de force, pour que cette chose, je l’obtienne selon la prière que je fais. »
            Ainsi, il prononce en même temps le nom de Dieu pour que sa Puissance lui donne de la force et qu’il obtienne selon sa prière ce qu’il cherche.
            Les ancêtres priaient également en offrant de la farine délayée. Ils disaient :
            « Cette farine délayée que je verse à côté de la case, je la donne à mon père ; si l’esprit de mon père a de la force, que ce que je vais vendre produise quelque bénéfice. »
            Ayant prononcé ces paroles, la personne sort, prend sa marchandise et l’emporte. Si la vente se passe bien, La personne sera bien heureuse, autrement, il refera un autre rite propitiatoire auprès de son père.
            Lorsque la vente a rapporté beaucoup de bénéfice, la personne fera un sacrifice d’animal (un poulet ou un cabri) ; lors de ce sacrifice, il dira :
            « Père, je t’ai offert de la farine délayée qui t’a été agréable et les affaires ont bien marché ; aussi je verse le sang d’un animal pour toi ; mange avec joie et donne-moi la force de prospérer dans l’avenir. L’ancêtre est la semence de Dieu et tous ceux qui ont des problèmes avec un ancien sont punis par Dieu. Ainsi, c’est la farine délayée que je t’offre, père ; que cet argent gagné nous apporte le bonheur, à moi et à mes enfants. Qu’à l’avenir, nous soyons à l’abri de toute morsure du scorpion et du serpent ; que tous mes petits enfants soient en parfaite santé. »
            Il n’est pas étonnant de trouver dans ces prières des accents des psaumes. Dieu est présent avant que tout homme ne vienne l’annoncer. Nous nous rappelons la fameuse prêche de saint Paul à l’aréopage (Actes des apôtres 17,22-31).




[1] Jacques Fédry, Pascal Djiraingue, Prières traditionnelles du pays Sara,CEL, Sarh, 1977, p. 16-19.

dimanche 22 janvier 2017

Yahya Jammeh Tout va très bien monsieur le président (par Pascal Djimoguinan)

(Pour comprendre ce qui s’est passé en Gambie avec le départ de Yahya Jammeh, nous proposons tout simplement de reprendre la fameuse chanson de Ray Ventura)
Allô, allô James ! Quelles nouvelles ? 
Absente depuis quinze jours, 
Au bout du fil Je vous appelle ; 

Que trouverai-je à mon retour ? 

Tout va très bien, Madame la Marquise, 
Tout va très bien, tout va très bien. 
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : 
Un incident, une bêtise, La mort de votre jument grise, 
Mais, à part ça, Madame la Marquise 
Tout va très bien, tout va très bien. 

Allô, allô Martin ! Quelles nouvelles ? 
Ma jument gris' morte aujourd'hui ! 
Expliquez-moi 

Cocher fidèle, 

Comment cela s'est-il produit, 

Cela n'est rien, Madame la Marquise, 
Cela n'est rien, tout va très bien. 
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : 
Elle a péri Dans l'incendie 
Qui détruisit vos écuries. 
Mais, à part ça, Madame la Marquise 
Tout va très bien, tout va très bien. 

Allô, allô Pascal ! 
Quelles nouvelles ? 
Mes écuries ont donc brûlé ? 
Expliquez-moi Mon chef modèle, 
Comment cela s'est-il passé ? 

Cela n'est rien, Madame la Marquise, 
Cela n'est rien, tout va très bien. 
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise, 
On déplore un tout petit rien : Si l'écurie brûla, Madame, 
C'est qu'le château était en flammes. 
Mais, à part ça, Madame la Marquise 
Tout va très bien, tout va très bien. 

Allô, allô Lucas ! 
Quelles nouvelles ? 
Notre château est donc détruit ! 
Expliquez-moi Car je chancelle 
Comment cela s'est-il produit ? 

Eh bien ! Voila, Madame la Marquise, 
Apprenant qu'il était ruiné, 
A pein' fut-il rev'nu de sa surprise 
Que M'sieur l'Marquis s'est suicidé, 
Et c'est en ramassant la pell' 
Qu'il renversa tout's les chandelles, 
Mettant le feu à tout l'château 
Qui s'consuma de bas en haut ; 
Le vent soufflant sur l'incendie, 
Le propagea sur l'écurie, 
Et c'est ainsi qu'en un moment 
On vit périr votre jument ! 
Mais, à part ça, Madame la Marquise, 
Tout va très bien, tout va très bien. 

jeudi 19 janvier 2017

TCHAD : Code de la route versus accord à l'amiable (par Pascal Djimoguinan)

            Les romains disaient : « Summum jus, summa injuria ». Cette citation attribuée à Cicéron veut dire que « Poussé jusqu'au bout, le droit peut entraîner les injustices les plus graves. » La jurisprudence dit qu’il faut savoir user de la casuistique pour ne pas causer des injustices en ne se tenant qu’à la lettre de la loi.
            Sur la route, en cas d’accident, lorsqu’il n’y a pas blessures grave ou mort d’hommes, le bon sens conseil de trouver un accord à l’amiable. Cette règle tacite, lorsqu’elle est bien appliquée, permet de gagner du temps et de l’argent (moins de tracasseries administratives).
            Au Tchad, la sagesse a amené à préférer l’accord à l’amiable de le règlement des conflits liés aux accidents de la route. Malheureusement, cela a été mal compris dans le temps ; l’accord à l’amiable est devenu un droit. De surcroît, les choses se sont transformées. Désormais, c’est le propriétaire de l’engin le plus puissant qui doit payer. Ainsi dans un accident entre une moto et une voiture, c’est le chauffeur de la voiture qui doit payer. Entre une moto et une bicyclette, le motard doit payer.
            Les habitudes ayant l’habitude de devenir des coutumes et les coutumes de devenir des lois, le traitement des conflits liés aux accidents de la route tend à avoir pour seule loi le paiement d’une rançon.
            On se demande bien à quoi sert le code de la route au Tchad. Plus de 2/3 des usagers de la route et possédant un engin ne connaissent pas le code de la route. Les panneaux de circulation ne servent que pour la décoration des routes et n’ont pas de sens pour eux. La plupart d’entre eux roulent en suivant leurs propres lois en sachant qu’en cas d’accident, l’engin le plus puissant doit payer. Il n’est donc pas étonnant que les conducteurs de mototaxis et autres motards soient devenus des spécialistes de slaloms entre les voitures. Conduire au Tchad est une gageure. Lorsqu’on est sur la route, on se croirait dans un centre de formation des cascadeurs.

            Il est temps de redonner au code de la route ses lettres de noblesse. Il faut donc obliger tout le monde à connaître le code de la route et en cas d’accident, que la loi soit appliquée. La République passe aussi par là. Que la police puisse faire normalement son travail et qu’il n’y ait plus de rançon en cas d’accidents. Il ne sert à rien de payer les assurances si elles ne doivent pas servir en cas d’accidents. Les mêmes romains disaient : « Dura lex, sed lex » (La loi est dure, mais c’est la loi.)

mardi 17 janvier 2017

LU POUR VOUS/Appel de l’Archevêque de Kaduna à la constitution de ranchs « pour bloquer les violences des bergers nomades »

« Les affrontements continuels entre agriculteurs et bergers constituent une indication claire du fait que la vieille méthode de l’élevage au travers de ce qu’il est convenu d’appeler les routes du bétail et des réserves de pâturage est obsolète et insoutenable. D’où la nécessité urgente que les propriétaires terriens louent leurs terres aux bergers pour créer des élevages » a affirmé S.Exc. Mgr Mathew Man'Oso Ndagoso, Archevêque de Kaduna, dans son homélie. En cette même occasion, a été célébrée l’ordination et l’installation épiscopales de S.Exc. Mgr Philip Davou Dung, deuxième Evêque de Shendam.
La région de Kaduna est bouleversée depuis des mois par les razzias perpétrées par les bergers Fulanis qui se déplacent à la recherche de nouveaux pâturages, se heurtant aux populations sédentaires
Mgr Ndagoso a identifié les racines des affrontements mortels incessants entre agriculteurs et bergers dans le mouvement continuel de ces derniers à la recherche de pâturages pour leurs animaux.
« Nous exhortons tous les sujets intéressés à faire le nécessaire afin de favoriser la création d’un milieu favorable à l’institution progressive de ranches de la part des gouvernements, communautés et individus, afin de contribuer à la limitation du niveau de violence qui menace l’existence sociale de notre pays » a-t-il souligné.

Mgr Ndagoso a cité la déclaration conjointe des Evêques catholiques de la Province ecclésiastique de Kaduna « En regardant de l’avant, nous devons remarquer que le débat sur les gardiens de troupeaux et les bergers constitue un débat sur l’avenir de notre survie humaine, sur l’environnement et sur notre pays. Nous devons abandonner la vieille pratique des bergers qui se déplacent avec leurs troupeaux au travers du pays, vue la violence que celle-ci entraîne chez nos populations. Aujourd’hui, des communautés entières ont été détruites et la colère est palpable. Nous sommes convaincus que la seule voie parcourable de la part du gouvernement afin de mettre un terme à la dérive violente des bergers et de leurs animaux consiste à explorer la possibilité de créer des ranchs au lieu de réserves de pâturage. Nous croyons que la création de ranchs aura un sens économique et humain ». (L.M.) (Agence Fides 17/01/2017) 

lundi 16 janvier 2017

Message de Noël des évêques de Centrafrique


Ne vous laissez pas vaincre par le mal,

mais soyez vainqueurs du mal par le bien

(cf. Rm 12,21)

 

 

Message des Évêques de Centrafrique à l’Église Famille de Dieu,

aux hommes et aux femmes de bonne volonté.

 

 

 

INTRODUCTION

 

Chers frères et sœurs dans le Christ et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté ;

 

Au début de cette Nouvelle Année, nous, Évêques de Centrafrique, vous adressons nos vœux de paix et de joie, de miséricorde et de prospérité, de dialogue et de réconciliation de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre Seigneur, « qui s’est livré pour nos péchés » (Ga 1,4).

 

Réunis en Assemblée plénière du 05 au 15 janvier 2017, nous nous sommes donné l’occasion d’échanger autour des questions concernant la vie du pays et de l’Église. De ce partage, il est ressorti d’une part que l’Eglise famille de Dieu en Centrafrique continue de savourer les bienfaits de l’année de la miséricorde qui fut marquée par la visite pastorale historique du Pape François, la tenue des élections générales apaisées, la signature de l’Accord-Cadre entre le Saint-Siège et la République Centrafricaine sur des matières d’intérêts commun, la création de son Eminence Dieudonné Cardinal NZAPALAINGA, l’engouement pour les festivités de fin d’année pour ne citer que cela. D’autre part, nous constatons que la vie de nos populations dans de nombreuses préfectures n’a pas grandement changée en matière de justice, de dialogue et de réconciliation. Ce qui fait l’objet du présent message que nous vous adressons.

  1. Les efforts en faveur de la paix et les contrastes

 

Au lendemain du rétablissement de l’ordre constitutionnel dans notre pays, l’heure est au bilan. Nous apprécions les efforts de paix que fournissent la communauté nationale et internationale, en vue du redressement de notre beau et cher pays. Mais, force est de constater que le processus de dialogue et de  réconciliation qui est amorcé reste superficiel. Nous rappelons qu’à deux reprises nos messages ont porté sur le dialogue ou la réconciliation. Ce fut d’abord le 12 Janvier 1997 par le truchement du document intitulé « Ne laissons pas mourir notre pays, entrons dans la réconciliation » et ensuite le 15 Janvier 2008 à travers le texte que nous avons titré d’après les mots de l’Apôtre Paul : « Laissez vous réconcilier… » (2 Co 5, 20).

 

Par ailleurs, à plusieurs reprises, il nous est arrivé de mettre en garde contre le chaos que pourrait engendrer tout déficit de dialogue social, toute complaisance dans la culture de la médiocrité, de la corruption, de l’impunité, du népotisme, de la  haine et de la violence que la paupérisation voire tout simplement la déliquescence du pays engendrait, maintenait ou affermissait. Nous citons à titre d’illustration les lettres pastorales des années 1991 (Que faisons-nous de notre pays ?), 1992 (Une espérance pour notre pays) et le message de 2016 (Un temps pour la paix…). Nous voulons encore évoquer les nombreuses exhortations issues de tribunes chrétiennes, politiques et sociales par le biais desquelles hommes et femmes épris de paix et conduits par le sens de la cohabitation pacifique se sont écriés pour nous inviter à embrasser la voie du dialogue et de la réconciliation. Qu’avons-nous fait de toutes ces ressources ?

 

Aujourd’hui, nous traversons une période pleine de contrastes présentant à  la fois des ombres et des lumières. Cette période est sombre parce que plus de la moitié du pays échappe à l’autorité de l’Etat. Dans certaines régions les représentants de l’Etat sont présents à titre figuratif. Des forces armées non conventionnelles y règnent en maître, dictant leurs lois, défiant l’autorité de l’Etat et les forces onusiennes présentes  dans ces régions. Tel est le cas à Koui, à Pahoua, à Kaga-Bandoro, au Mbrès, à  Bambari, à Alindao  à Nzako, à Mboki, Béma, à Poudjo… Au regard des ces tristes réalités que continuent de vivre nos compatriotes, s’ajoutent :

-       Les cas de braquages, de pillages ;

-       Des maisons brûlées et des personnes calcinées à Bandoro, à Bambari, à Alindao ;

-       Des cas de justice populaire à Mbaïki ;

-       Des prises d’otage fréquents par les éléments de la LRA, le cas de l’Abbé Bienfait WALIBANGA kidnappé le 20 Décembre 2016 à KONO dans la sous préfecture d Bakouma ;

-       Les rackettes sur les barrières légales tenues par les forces de défenses et de la sécurité intérieure fraîchement redéployées sur le terrain. Telle est la même pratique constatée dans les zones tenues par les groupes armés non conventionnels ;

-       Les conflits entre agriculteurs et éleveurs qui écument nos régions et qui sont lourdement armés, le cas de Niem yelewa et de Kaga-Bandoro ;

-       Le trafic illégal des armes.

 

Chers frères et sœurs, où vont nos richesses forestières et minières ? A qui profitent-elles ?

 

En plus des difficultés d’ordre sécuritaire, certains secteurs sociaux de base tels que l’éducation et la santé sont sérieusement affectés. Nous déplorons le manque cruel de personnel qualifié dans le domaine de la santé et de l’éducation à l’intérieur du pays.

 

Nous mentionnons au passage l’inefficacité de certains contingents  onusiens et certaines forces spéciales sur le terrain qui jouent le rôle de pompiers ou d’ambulancier après les drames.

 

En dépit de tous ces maux qui paralysent la quiétude de nos compatriotes qui sont dans les zones occupées, il y a une lueur d’espoir qui se pointe à l’horizon. On peut aussi parler de cette période lumineuse qui s’annonce prometteuse pour notre pays. Il s’agit d’abord de la visite du Saint-Père  qui a donné le signal du temps de la réconciliation. Cela a abouti à l’organisation des élections générales apaisées et acceptées par tous. C’est l’occasion ici de saluer la maturité des hommes politiques de notre pays qui ont unanimement accepté le verdict des urnes. Nous voulons saluer également les efforts qui se font de part et d’autre pour le relèvement et la reconstruction du pays. Le cas de ‘‘l’union sacrée’’ autour des discussions avec les bailleurs de fonds à Bruxelles qui a permis la promesse de déblocages de fonds pour le relèvement économique de notre pays, la restauration de l’autorité de l’Etat déjà dans certaines préfectures, le redéploiement de nos forces de défenses et de sécurité dans certaines régions, des efforts de reconstruction des routes et édifices publics sont en cours, le retour de certains déplacés dans leurs quartiers. Mais qu’allons-nous faire en faveur de nos frères et sœurs qui vivent encore sur les sites de refuge ou qui sont réfugiés à l’étranger ?

 

Nous témoignons notre gratitude à l’Eglise Universelle à travers le Saint Père, pour la tenue de sa promesse pour la construction d’un nouveau bâtiment au complexe pédiatrique à Bangui et la nomination d’un Evêque coadjuteur à Bambari. Tous ces efforts nous font croire que la reconstruction du pays est possible grâce à l’acceptation de l’autre, au vivre ensemble et à la paix sociale dans la vérité, la justice,  le dialogue et la réconciliation.

  1. Notre Dieu est dialogue et réconciliation

         Notre engagement pour le rétablissement d’un dialogue et d’une réconciliation authentiques ne s’enracine et ne trouve son achèvement que dans la contemplation de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Car, de toute éternité, notre Dieu est Dialogue, Communication ininterrompue. En effet, la Trinité nous donne l’exemple d’une vie de dialogue continu et vrai à travers les relations entre les trois personnes divines qui donnent lieu à la création et à l’économie du salut (Dt 6,4 ; Mt 28,19-20 ; Jn 17,20-21).

         Dans la Bible, nombreux sont les passages qui mettent en évidence la nécessité du dialogue et de la réconciliation pour qu’advienne ou se manifeste la paix de Dieu. Notre Dieu se révèle à nous comme un Dieu de paix, une paix qu’Il offre gratuitement. À Noël nous avons entendu le chant des Anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 1,14). Dieu donne sa paix aux hommes qu’Il aime à travers le dialogue et la réconciliation. Prenons, donc, en exemple dans le Livre de la Genèse le dialogue entre Abraham et Abiméleck à l’issue duquel est établi un pacte de non-agression. Ils se jurent mutuellement fidélité pour mettre un terme au conflit qui avait éclaté entre eux à propos d’un puits d’eau. Après avoir dialogué, ils conclurent une alliance de paix : « Maintenant, jure-moi ici par Dieu que tu ne me tromperas pas, ni mon lignage et parentage, et que tu auras pour moi et pour ce pays où tu es venu en hôte la même amitié que j’ai eue pour toi. Abraham répondit : Oui, je le jure ! » (Gn 21,22-24).

La paix reste, donc, le fruit d’un effort collectif d’ouverture sans cesse à fournir. C’est dans ce sens que le St Père affirme que la « paix est une œuvre artisanale », c’est-à-dire un travail de longue haleine qui demande la passion, la patience, l’expérience, la ténacité et la collaboration de tous.  À cet effet, que l’on soit chrétiens, musulmans ou adeptes des Religions Traditionnelles Africaines, nous sommes appelés à vivre ensemble dans un même monde, dans un même pays et dans une même famille. Il nous faut cultiver les attitudes qui poussent à la paix, qui favorisent la rencontre et la cohabitation dans une charité envers tous les hommes même les ennemis. Saint Paul nous dit en Rm 12,9.14-15 : « Que l'amour soit sincère. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien… Bénissez ceux qui vous persécutent ; bénissez, ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent ». Au nombre de ces attitudes, nous avons le pardon qui ouvre la voie à la réconciliation à l’exemple de Jésus qui, sur la croix, demande au Père de pardonner à ses bourreaux (cf. Lc 23,34).

        C’est pourquoi, nous vous rappelons l’importance du sacrement de la Confession qui nous réconcilie avec Dieu et nos frères. Il éduque, aussi, nos cœurs et nos esprits pour que nous apprenions à vivre « en esprit d’union, dans la compassion, l’amour fraternel, la miséricorde et l’esprit d’humilité » (1P 3,8). Ce sacrement dans sa structure est important pour nous introduire dans un  processus de paix du fait qu’il permette de procéder à l’aveu, à la confession de nos péchés, nos fautes et à la promesse de ne plus les commettre. Aussi, l’importance du sacrement de l’Eucharistie qui nous fait vivre en intime communion avec Dieu, et nous ouvre à une vie de communion, de fraternité et d’unité avec nos frères quelles que soient leurs provenances et appartenances religieuses et confessionnelles (1Cor 10,16-17).

  1. Engageons-nous pour le dialogue et la réconciliation

Nous Evêques, conscients de la situation dans laquelle se trouve le pays, nous lançons de nouveau un appel à toutes et à tous de privilégier un dialogue sincère et une réconciliation authentique. Ce dialogue est comme un moyen de résoudre pacifiquement les conflits qui sévissent. Il nécessite la contribution de tous sans exception et fait appel à notre sens de patriotisme et de responsabilité face à l’histoire. Ce dialogue n’est pas le travail d’un groupe de personnes, ni d’un seul parti politique, ni d’un groupe religieux. C’est une œuvre communautaire qui requiert de la part de chacun l’esprit de vérité, de justice et de réparation.

Peuple de Dieu, au terme de notre assemblée plénière et par souci de notre pays et de notre société, nous invitons chacun, même ceux qui détiennent illégalement les armes à rejeter la violence sous toutes ses formes, à privilégier le dialogue, à promouvoir l’unité et à désirer inlassablement la paix.

Aux Familles

Conscients de souffrances multiples dans les familles, nous soulignons la place première et irremplaçable de la famille comme éducatrice à la paix (Benoit XVI, Africae Munus, n°43). Chers parents, que les valeurs évangéliques et civiques s’enracinent par vos efforts dans vos familles afin qu’elles deviennent des lieux de dialogue, d’accueil réciproque, d’entente, de solidarité, d’unité, de pardon et d’amour. 

Aux jeunes

Chers jeunes, malgré les difficultés que vous rencontrez dans les situations actuelles, ne cédez pas au pessimisme. Devenez, comme le souhaite le Pape François, des artisans de paix. Ne laisser pas instrumentaliser votre jeunesse au service des intérêts égoïstes et belliqueux des ennemis de la paix. Unissez vos forces juvéniles en faveur d’une culture de paix fondée sur des valeurs. Œuvrez pour la promotion des attitudes et des comportements qui militent en faveur du « vivre ensemble » dans vos milieux de vie respectifs (Rencontre du pape avec les jeunes à Bangui, 29 Nov. 2015).

 

 

Aux hommes politiques

Au-delà de l’espoir suscité par des élections démocratiques acceptées par tous, nous rappelons que le dialogue constitue la pierre angulaire de toute vraie démocratie. A cet effet, nous invitons la classe politique à faire preuve de responsabilité, à préserver l’unité nationale et à conduire le pays vers la sécurité pour le bien-être de tous. Que le fléau des intérêts égoïstes et personnels qui par le passé a détruit notre pays, ne guide plus vos décisions. Travaillez donc ensemble pour l’émergence d’une nouvelle vision de société basée sur l’honnêteté, l’intégrité et le du respect du bien commun.

Aux professionnels des medias

Nous louons la grandeur de votre tâche et n’oublions pas les difficultés que vous rencontrez dans votre métier. Nous vous lançons l’appel à utiliser les medias à bon escient. Ayez le courage d’orienter les personnes dans le processus du dialogue et de la réconciliation sans manipuler les informations. Que vos medias deviennent à l’heure où nous sommes des instruments de pacification et d’unité.

Aux groupes armés et aux seigneurs de guerre

Nous vous rappelons  ainsi qu’à ceux qui tirent les ficelles de ce conflit dans l’ombre: chaque homme est une image de Dieu et la vie est sacrée. Que cessent les vols, les viols, les pillages, les incendies des maisons, les tueries qui engendrent les souffrances inutiles des innocents. Nous vous demandons de déposer les armes et d’œuvrer en vue d’un retour définitif de la paix dans le pays dans l’esprit des accords signés et dans le processus du DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, Rapatriement).

À la Communauté internationale

En dépit des efforts consentis jusqu’à ce jour, nous vous demandons :

-       D’intensifier davantage vos engagements en appuyant avec les moyens financiers et logistiques conséquents pour le redressement du pays ;

-       D’accompagner les organisations des sociétés civiles dans leurs engagements pour la réconciliation, le respect des droits humains et la formation civique des citoyens ;

-       D’œuvrer le plus rapidement possible pour la formation et la réhabilitation d’une armée nationale digne et professionnelle.

Nous pensons que votre présence à travers la MINUSCA est dans le but d’aider au retour de sécurité et de mettre fin aux massacres. Utilisez ces moyens non pour constater les morts des innocents après les passages dévastateurs des groupes armées,  mais pour protéger les vies humaines.

Aux agents Pastoraux

Nous vous exhortons à être de véritables artisans de paix dans vos différents lieux d’apostolat. Que vos paroles, gestes et actes conduisent à semer l’amour, la paix et l’espérance dans les cœurs des hommes et des femmes. En ce temps de défis, usons de la force de la parole évangélique pour donner la bonne direction et l’espérance au Peuple de Dieu.

Conclusion

Chers frères et sœurs en Christ, et vous hommes et femmes de bonne volonté, voici venus les temps nouveaux, temps de dialogue  et de pardon, de réconciliation et de reconstruction dans la vérité, de justice et de paix. Accueillons ce moment favorable pour notre renouvellement spirituel et le renouveau de notre pays. Ne nous laissons pas vaincre par le mal, mais soyons vainqueurs du mal par le bien (cf. Rm 12,21).

Confions notre pays à la grâce et à la miséricorde de Notre Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, par l’intercession de l’Immaculée Conception, Reine de la Paix et Mère de Centrafrique.

 

Donné à la cathédrale de l’Immaculée Conception

Bangui, le 15 janvier 2017, 2ème dimanche du temps ordinaire A

 

 
 
Dieudonné Card. NZAPALAINGA
Archevêque de Bangui                                  
Président de la CECA
 
 
Mgr Nestor Désiré NONGO AZIAGBIA
Évêque de Bossangoa                                                                   
Vice-Président de la CECA
 
 
Mgr Guerrino PERIN                           
Évêque de M’Baïki
 
 
Mgr Cyr-Nestor YAPAUPA
Evêque d’Alindao
 
 
Mgr Denis AGBENYADZI
Evêque de Berberati
 
 
Mgr Edouard MATHOS
Evêque de Bambari
 
Mgr Juan José AGUIRRE
Évêque de Bangassou
 

 

 

Mgr Thadeusz KUSY

Évêque de Kaga-Bandoro

 

 

Mgr Armando GIANNI

Évêque de Bouar

 

 

Mgr Bertrand-Guy-Richard APPORA NGALANIBE

Évêque coadjuteur de Bambari