(N’Datchoh
Evelyne Touré est une jeune chercheuse Ivoirienne. Elle a un poste de chercheur
à l’Université Félix houphouët Boigny d’Abidjan. Elle est détentrice d’un doctorat
en météorologie et sciences du climat. Sa thèse avait pour titre : « West African aerosols and their impact on
regional climate ». Elle s'intéresse aux problèmes de la pollution en Afrique.
Elle est en ce moment en stage d’étude à Toulouse en France).
Dans
son milieu de vie de chaque jour,
l’Homme, par son action agit sur ce milieu. Nous produisons d’importants
déchets résultant de nos activités. Ainsi nous contribuons par les déchets que
nous produisons à la dégradation de
l’environnement c’est à dire à la polluer. La pollution est donc le fait que
l’homme dégrade l’environnement en y rejetant les déchets de ses activités qui
peuvent être sous forme de gaz, de solide et de liquide. Ainsi l’homme pollue
l’air, l’eau et le sol autour de lui.
Chacun
de nous à son niveau contribue à la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Et
cette pollution nous affecte tous. La pollution de l’air entraîne une mauvaise
qualité de l’air que nous respirons et affecte notre santé en induisant des
maladies respiratoires et réduisant notre espérance de vie selon la communauté
scientifique. La pollution de l’eau, entraîne quant à elle une mauvaise qualité
de l’eau et donc un coût supplémentaire pour le traitement de l’eau impliquant
une cherté de l’eau potable consommable. La pollution du sol entraîne une
production de fruits, légumes et la
viande de très mauvaise qualité pour
notre consommation.
Pollution de l’air
Dans
nos pays d’Afrique, en plus de la pratique des feux de brousse qui contribuent
énormément à la pollution de l’air, on
assiste de plus en plus à la combustion des ordures ménagères à l’air libre.
Ces pratiques émettent dans l’air que nous respirons de grandes quantités de
particules fines qui restent suspendues dans l‘air et augmente les risques
inflammatoires et l’asthme particulièrement chez les personnes vulnérables
(personnes âgées et enfants).
L’utilisation
des carburants mal raffinés, augmente la pollution de l’air et de récents
travaux de recherche ont montré qu’à cause de ces carburants de mauvaise
qualité, la teneur en particules fines dans l’air des pays africains est aussi
élevée que dans les pays industrialisés.
Pollution de l’eau
Chacun
à son niveau contribue à la pollution de l’eau, au travers des eaux usées de
nos égouts qui sont généralement déversées sans aucun traitement préalable dans
des cours d’eau pour de nombreuses villes d’Afrique. Aussi, l’utilisation
d’engrais dans l’agriculture combinée à
l’action de la pluie qui transporte ces polluants dans nos cours d’eau
et/ou par infiltration. Par exemple, l’utilisation de pesticides et d’engrais
chimique pour la culture de coton peut être un réel facteur de pollution des
eaux. En effet, l’infiltration de ces produits chimiques se fait par un
transport vertical de la plante vers les nappes phréatiques provoquant une
pollution des eaux souterraines. Par ailleurs, même si l’élevage intensif reste
très peu répandu sur notre continent, il faut aussi souligner que ce type
d’élevage utilisant des antibiotiques, contribue aussi à la pollution de l’eau
par les selles que produisent ces animaux qui contiennent des quantités
importantes d’antibiotiques.
Les
industries, même si elles sont peu développées en Afrique contribuent aussi à
la pollution de l’eau par le rejet de leurs déchets sans traitements préalables
dans les cours d’eau du continent. Une autre pratique aussi qui est importante
à souligner qu’on rencontre souvent dans certains pays africains concerne les
rejets de déchets hospitaliers dans des cours d’eau proches de ces hôpitaux.
Une importante sensibilisation est à mener auprès de nos jeunes populations
africaines concernant la pollution de l’eau. Cette ressource vitale est très
mal repartie et sa pollution entraîne une cherté de l’eau potable car
impliquant un coût supplémentaire pour son traitement quand cette technologie
est dispensable. Ainsi, même si du point de vue développement industriel nous
sommes en Afrique très loin des pays dit industriels, n’empêche que nous
polluons nos ressources d’eaux.
Pollution des sols
La
pollution du sol peut être étroitement liée à celle de l’eau au travers de la
contamination des nappes phréatiques et donc engendrer une augmentation du coût
de traitement qui provoquera à son tour une cherté de l’eau. Cette pollution
des sols est aussi présente dans nos pays d’Afrique. Très souvent, nous
polluons le sol avec nos ordures ménagères, les huiles minérales (issue des de
la distillation de combustibles fossiles connues dans le jargon africain de
«huile de moteur») et hydrocarbures déversées directement sur les sols surtout
dans les «garages mécaniques» à ciel ouvert. On constate que nos populations
exerçant dans ce secteur d’activités se débarrassent de ses résidus d’huiles et
d’hydrocarbures en les versant directement sur le sol, d’où cet aspect noirâtre
du sol là où sont exercés ces métiers. Les métaux lourds (c’est-à-dire
contenant du cuivre, plomb, mercure, nickel, …), les pesticides, explosifs, les
acides, les munitions non explosées, les armes chimiques militaires…
contribuent aussi à la pollution du sol. Enfin, l'enfouissement des matières plastiques
en particuliers et des matières dits non biodégradables dans le sol,
empêche totalement la production d'où
l'importance du tris et de la bonne gestion des ordures ménagères.
A la
vue de tout ce qui précède, le continent africain qui, en terme de
développement, accuse un retard remarquable, contribue à la pollution de l’air,
de l’eau et du sol par les activités quotidiennes de ses populations. La
sensibilisation, la prise de conscience, le travail de la communauté
scientifique africaine, changement d’habitude et un engagement des responsables
locaux, régionaux, étatiques contribueraient à la réduction de la pollution en
Afrique.
Des
efforts sont faits et des engagements sont pris au plan international au
travers des accords de la COP 21 (Paris, 2015), COP 22 (Marrakech, 2016) en vue
de limiter les effets du changement climatique. Cependant, bon nombre d’entre
nous en Afrique, nous nous sentons peu concernés par le climat et par extension
les problèmes de pollution. Des explications qui précèdent, nous contribuons
tous quel que soit l’échelle à laquelle nous nous trouvons à ses changements
climatiques et à la pollution de notre environnement qui a son tour, a des
implications pour notre santé et notre mode de vie. L’Afrique a le droit et le
devoir de s’urbaniser et se développer; cependant elle a besoin de l’engagement
de chacun de nous afin que ce développement se fasse dans un environnement sain
pour notre profit. Ce devrait être un devoir intègre pour chacun de laisser en
héritage aux générations futures une Afrique développée et saine où il fera bon
vivre.
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