Quelques 2.000 évacués qui se trouvaient accueillis en la Paroisse Saint Sauveur du 2ème district de Bangui ont pu retourner chez eux après trois ans passés dans ce camp d’accueil.
Le Père Paterne Zolo, Vicaire de la Paroisse Saint Sauveur, a déclaré que le retour des évacués a été financièrement aidé par la Caritas Bangui et que chaque famille a reçu une aide proportionnelle aux dimensions du noyau familial. « S’il s’agissait d’une personne seule, la somme était de 50.000 Francs CFA, 75.000 Francs CFA pour une famille de dimensions moyennes, les plus grandes ayant reçu 150.000 Francs CFA. Il s’agit d’une somme qui permet de louer au moins une maison » a déclaré le prêtre, selon les nouvelles envoyées à Fides.
« Au cours de son séjour à Bangui, le Pape François avait promis de faire un geste pour les évacués afin de faciliter leur retour. Cette promesse s’est matérialisée et la Caritas en a assuré la gestion » a déclaré une source anonyme au Réseau des Journalistes pour le Droits de l’Homme (RJDH). (L.M.) (Agence Fides 19/12/2016)
lundi 19 décembre 2016
vendredi 16 décembre 2016
TCHAD : Message de Noël 2016 des évêques du Tchad
Debout ! Le Seigneur vient !
« Le peuple qui marchait dans les
ténèbres a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de
l’ombre, une lumière a resplendi …
Car le joug qui pesait sur lui, la
barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran, tu les as brisés » (Is 9,1.3).
Chers frères et sœurs dans le
Christ, Hommes et femmes de bonne volonté !
1. L’Année
Sainte de la Miséricorde que nous avons
vécue nous a permis de découvrir
à quel point Dieu aime l’homme, prend soin de lui et désire qu’il se
convertisse et qu’il vive. Nous avons aussi pris conscience de notre responsabilité
vis-à-vis du prochain que nous sommes appelés à aimer. La Fête de Noël est la
célébration de cet amour miséricordieux de Dieu qui se manifeste pour nous
et pour notre salut à travers la venue de son Fils Jésus dans notre
monde. Elle doit donc être, au dire de l’ange, un moment de « grande joie pour tout le
peuple » (Lc 2, 10). Mais dans
notre pays saturé de mauvaises nouvelles, comment accueillir cette Bonne
Nouvelle ?
2. Le contexte sociopolitique et économique dans
lequel nous allons célébrer cette fête est malheureusement marqué par d’importants
sujets d’inquiétude. Nous notons en premier lieu la controverse née autour de
la gestion des élections
présidentielles, le non versement des salaires et les mesures d’austérité
prises par le gouvernement pour juguler la crise économique et financière. Mais
il y a aussi les conflits intercommunautaires, en particulier les conflits
sanglants entre éleveurs et agriculteurs, qui continuent à causer des pertes
humaines et matérielles dans les familles.
3. Notre mission de
pasteurs nous met en contact permanent avec le peuple et nous sommes témoins de
ce qu’il vit quotidiennement. C’est pourquoi nous ne pouvons pas taire ce que
nous voyons et entendons et passer sous silence les souffrances et l’état de
désespérance de nos populations. Mais notre message de Noël de cette année se veut surtout un message
d’espérance et un
appel à tout faire pour sortir notre pays de la crise actuelle, qui menace gravement
la paix sociale et compromet sérieusement son avenir. Ce message est donc aussi
un appel à la conversion des cœurs car nous n’avons pas le droit, pour quelque
raison que ce soit, de renoncer à vouloir le bonheur de tous les citoyens, en
particulier des jeunes qui voient leur avenir compromis, sinon complètement
fermé.
I. LES SIGNES ET LES CAUSES DE LA CRISE
Au niveau politique
4. Nous constatons que la population développe de
plus en plus un sentiment d’abandon et un manque de confiance envers les
autorités administratives et traditionnelles. Elle se sent négligée et bafouée
dans ses droits élémentaires. Elle observe, impuissante, les nominations à des
postes de responsabilité au niveau de l’État qui souvent ne respectent pas les
critères de compétence. Elle est témoin du manque de dialogue entre le
gouvernement et l’opposition d’une part, et entre le gouvernement et la société
civile d’autre part, manque de dialogue qui constitue une menace réelle pour la
démocratie. Les citoyens sont
instrumentalisés et exploités par les hommes politiques, en particulier
pendant les périodes électorales.
5. Les récentes mesures d’urgence, prises de manière brusque, sans
concertation avec les partenaires
sociaux et sans explication à la population, au lieu d’être vues comme des
solutions appropriées, suscitent plutôt
des inquiétudes. Le dialogue de sourds qu’on observe actuellement est le signe
que ces décisions ne sont pas
convaincantes.
6. Les problèmes politiques sont dus au fait que
ceux qui détiennent le pouvoir à tous les échelons de l’État recherchent plutôt
leurs propres intérêts au lieu de servir
le bien commun. L’ouverture démocratique que la Conférence Nationale Souveraine
(CNS) du 15 janvier au 07 avril 1993 a voulu mettre en place n’a pas tenu ses
promesses car les acteurs politiques
n’ont pas joué leur rôle comme il se devait. D’un côté, le pouvoir n’a pas pu
faire observer les idéaux de justice et d’équité consacrées par la CNS, et de
l’autre, l’opposition n’a pas été capable de jouer son rôle de contrepouvoir. Il
règne aussi un climat de méfiance et de suspicion vis-à-vis du processus
électoral que beaucoup considèrent comme
peu transparent.
7. Le report sans date définie des élections
législatives pour renouveler le parlement, arrivé à la fin de son mandat, amène même certains à
s’interroger sur la légitimité de nos
Institutions.
8. Aux manquements du pouvoir et de l’opposition,
il faut encore ajouter les faiblesses de la société civile et de la presse qui
souffrent de manque de coordination et de professionnalisme. Cela ne leur
permet pas d’assurer leurs fonctions de régulation de la chose publique et
d’éveil des consciences.
Au niveau économique
9. La découverte récente du pétrole a fait perdre
au pays sa vocation agricole et d’élevage. Le pétrole, produit tarissable et à prix aléatoire, est devenu le premier
pilier du budget de l’État. Mais la mauvaise gestion des revenus pétroliers et
la chute brutale du prix du baril ont révélé, comme c’était prévisible, la
fragilité d’une économie basée sur cette ressource qui suscite par contre tant d’appétits.
10. La dévastation des champs par les troupeaux et
la mévente des produits agricoles amènent le paysan à s’interroger sur la
valeur du métier d’agriculteur. Face au manque d’appui et de défense de la part
du gouvernement, il se demande s’il n’y
a pas une politique de dévalorisation de
l’agriculture. À cause de l’avancée du désert, les éleveurs sont contraints de
partager les mêmes espaces avec les agriculteurs. Ce qui aggrave les conflits. Ils sont, eux aussi, victimes de rackets et de
perte de leur bétail.
11. L’élevage
lui-même, pour des raisons purement financières et malgré l’interdiction faite
au fonctionnaire d’exercer une activité privée lucrative (Loi no 17/PR/2001/ portant
statut général de la fonction publique, art. 18), est de plus en plus pratiqué
par les autorités administratives et militaires. Ce qui fait que, quand
survient un conflit entre éleveurs et agriculteurs, il y a souvent un parti
pris. Face à une justice qui a tendance
à donner raison aux éleveurs, parfois puissamment armés, les agriculteurs sont
de plus en plus tentés de se faire justice, même au prix de leur vie. Ce qui
engendre violences et répressions. Les
derniers événements de Miandoum et de Bologo en sont de tragiques exemples.
12. De même,
l’absence de volonté politique de promouvoir équitablement les deux secteurs économiques
de l’élevage et de l’agriculture fait perdurer le conflit entre éleveurs et
agriculteurs.
13. Le non respect
des règles du commerce par des personnes qui se sentent protégées et les attributions
complaisantes des marchés publics contribuent à la monopolisation de l’économie
entre les mains de quelques-uns. Les taxes et les impôts qui devraient
alimenter les caisses de l’Etat sont en partie détournés, ce qui constitue un
manque à gagner pour les recettes de l’État et l’empêche de remplir ses
obligations.
14. Finalement, le
manque de prévoyance dans la gestion des ressources économiques, l’impuissance
des autorités à prendre des mesures concrètes pour combattre la corruption et poursuivre
les auteurs de détournements de fonds publics, sont parmi les causes
principales de la situation catastrophique de notre économie.
Au
niveau social
15. Le non versement
des salaires, les suppressions d’emplois, la fermeture d’entreprises et la
mauvaise gestion des biens et de l’argent par
les salariés eux-mêmes, sont à l’origine de la crise sociale actuelle. En
effet, le pouvoir d’achat des ménages a
fortement diminué et beaucoup de personnes n’arrivent pas à manger à leur faim,
à se soigner, à se loger et à payer la scolarité de leurs enfants. Les grèves
déclenchées par les centrales syndicales paralysent l’économie et la vie
sociale. Les écoles et les universités sont fermées. Les centres de santé et
les hôpitaux tournent au ralenti.
16. À cause de la répartition
jugée non équitable des revenus nationaux et de la mauvaise gestion des
ressources humaines et des compétences du pays, un grand nombre de Tchadiens se
sentent frustrés ou mis en marge de la société. Le non respect des droits
fondamentaux des personnes et la déficience du système de sécurité sociale
conduisent la population à vivre dans la précarité.
17. Cette situation
paralyse la vie sociale et elle est cause de frustration, de
démotivation, de démission de ses responsabilités, d’insensibilité à la chose
publique. Elle augmente aussi le nombre de
cas sociaux et la violence: des individus se livrent au vol, au
viol, à l’extorsion des biens, aux enlèvements contre rançon.
Au niveau culturel
18. La Constitution de
la République du Tchad affirme l’égalité de tous les citoyens devant la Loi et reconnaît
la sacralité de la vie humaine (Art. 13 et 17). Mais le repli identitaire et le
recours aux pratiques traditionnelles poussent
à poser des actes contraires aux lois républicaines.
19. Par exemple, la
« Dya », qui est une pratique coutumière particulière, tend à s’imposer de manière unilatérale à
toutes les ethnies du pays, sans tenir compte des autres coutumes. On prétendrait
même qu’elle peut remplacer la justice. De toutes façons, son application de
manière arbitraire, et la plupart du temps pour des intérêts économiques, se
fait en violation de la Constitution dans ses Articles 25 et 26. Elle est le symptôme de la perte de l’autorité
de l’Etat.
20. La difficulté de vivre sous une même
identité nationale et le manque d’assimilation des valeurs républicaines sont
les causes de la crise identitaire que nous connaissons aujourd’hui. On en
vient à se demander ce que signifie être tchadien. Avons-nous réellement la
volonté de vivre ensemble, sous une même identité nationale, en essayant de
surmonter ce qui nous divise ?
Au niveau moral
21. Cette situation
telle que décrite fait perdre aux citoyens le sens du bien. Beaucoup agissent sans tenir compte des valeurs
morales. Alors se multiplient les cas de violation des droits de l’homme. L’impunité,
la corruption, le mensonge, le mépris de l’autre, les détournements de fonds
publics sont devenus des pratiques courantes et difficiles à combattre.
22. La dégradation
des valeurs culturelles, la volonté de domination des uns sur les autres, la
cupidité sont des causes d’injustices et d’exactions répétées dont souffrent
nos compatriotes.
Au niveau religieux
23. Cette
dégradation morale a un lien avec le manque de confiance en Dieu. Devant des
situations difficiles, les croyants ont recours aux pratiques occultes telles
que la consultation des devins et le
maraboutage. Les cas d’accusation de sorcellerie se multiplient à plusieurs
endroits.
24. La cause de cette situation est que
plusieurs croyants ne vivent pas selon les exigences de l’enseignement de nos
religions qui exhortent à une cohérence de vie. Il y a souvent un écart entre ce que nous croyons et
ce que nous vivons.
II. PAROLES D’ESPERANCE
25. « Je
conduirai les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, je les ferai cheminer par des sentiers qu’ils
ne connaissent pas, devant eux, je
changerai l’obscurité en lumière » (Is 42,16). Ces paroles d’espérance sont prononcées par le prophète pour encourager
le peuple qui vivait un moment difficile
de son histoire.
26. En effet, le peuple d’Israël a connu l’oppression,
l’exploitation, l’arbitraire du pouvoir politique. Le prophète Michée par
exemple a dénoncé cette situation de misère : « Malheur
à ceux qui préparent leur mauvais coup et, du fond de leur lit, élaborent le
mal ! Au point du jour, ils l’exécutent car c’est en leur pouvoir. S'ils
convoitent des champs, ils s'en emparent ; des maisons, ils les prennent; ils saisissent le maître et sa maison, l'homme et son héritage » (Michée
2,1-2).
27. Notre pays traverse aujourd’hui une grave
crise socio-économique et politique comme au temps d’Israël. Le peuple attend
des signes d’espérance, des paroles d’encouragement et une vie sociale apaisée. Pour nous croyants, nos raisons
d’espérer se trouvent en Dieu qui agit toujours dans notre histoire et nous
éclaire de sa Parole.
28. Devant la
souffrance actuelle, Dieu ne reste pas sourd à nos cris. Comme pour le peuple
d’Israël détenu en esclavage en Égypte, Dieu assure son peuple de son amour et
de sa miséricorde et lui dit comme autrefois : « J’ai vu, j’ai vu
la misère de mon peuple… J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs… Je
connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer… » (Ex 3,
7-8).
29. Nous sommes comme dans une barque secouée par
la tempête, et le Christ nous dit : « Confiance ! C’est
moi ; n’ayez plus peur !» (Mt 14,27). Notre premier appui c’est
notre confiance en Christ et en sa Parole. Avec Lui, tenons-nous debout pour
continuer à nous battre afin de ne pas tomber dans le découragement et réaliser
ce que Dieu attend de chacun de nous : « Homme, on t'a fait connaître
ce qui est bien, ce que le Seigneur
réclame de toi: rien d'autre que respecter le droit, aimer la fidélité et
t’appliquer à marcher avec ton Dieu » (Michée 6,8).
III. QUE DEVONS-NOUS FAIRE ?
30. Comme citoyens, nous sommes appelés à nous
unir autour des valeurs favorisant la cohésion sociale afin de poser des actes
solidaires pour sortir de cette crise.
31. En effet, la crise que nous traversons
nous renvoie tous à nos propres responsabilités.
Chacun de nous doit se demander sincèrement : que dois-je faire pour
sortir mon pays de cette
situation ? C’est pour cela que nous lançons un appel pressant à tous ceux et celles qui
ont le pouvoir de décision et à toutes les couches sociales. En réponse aux
maux relevés ci-dessus, il y a urgence à agir. Nous avons l’obligation de
réfléchir ensemble sans plus attendre car nous estimons qu’il est urgent de
nous ressaisir sous peine de voir notre pays sombrer dans une crise encore plus
grave, et même dans la violence.
Aux
dirigeants (Gouvernement et Parlement)
32. Votre responsabilité est grande dans la
crise actuelle. Nous vous exhortons à œuvrer au rétablissement de la confiance
entre les différents acteurs du champ politique, en garantissant un jeu
démocratique transparent et régulier ainsi qu’une gouvernance visant à
promouvoir l’équité, la justice et le droit.
33. Il vous revient de veiller au respect
des institutions publiques et à leur indépendance, d’assurer la régularité de
toutes les échéances électorales, élément constitutif de la démocratie, et de
conduire le processus de décentralisation jusqu’au bout. De même, il vous
revient de garantir une gouvernance conforme à la Constitution, qui est la loi
fondamentale pour tous, et aux valeurs morales
et républicaines.
34. Il incombe à l’État de créer, dans
l’esprit de la Conférence Nationale Souveraine, un cadre de dialogue qui inclut
tous les acteurs de la vie publique et les institutions organisées de la
société civile afin qu’ils puissent contribuer à trouver des solutions
consensuelles à la grave crise actuelle.
35. Les Parlementaires en particulier
doivent dépasser les clivages et les calculs politiciens et jouer leur rôle qui consiste à légiférer dans l’intérêt du peuple qui a placé sa
confiance en eux et à assurer le contrôle de l’action gouvernementale.
Au pouvoir judiciaire
36. Le non respect des
lois, l’impunité systématique et la
corruption font partie des causes principales de la crise que nous vivons. Il vous revient de
combattre ces fléaux et, pour cela, vous devez assumer votre indépendance vis-à-vis
du pouvoir exécutif et dire le droit pour promouvoir la justice et la paix
sociale. La Justice doit garantir les libertés fondamentales.
Aux partis politiques
37. Les trop nombreux
partis politiques, créés sans un programme clair qui les distingue les uns des
autres, semblent n’avoir souvent d’autres objectifs que la conquête du pouvoir
alors que, selon son vrai sens, faire de la politique c’est chercher la
meilleure manière de gouverner pour le bien-être de la population. Évitez l’instrumentalisation des populations pour
des intérêts égoïstes et assurez régulièrement
la formation politique de vos militants pour une participation
active et lucide aux échéances électorales.
Aux autorités traditionnelles
38. La complicité de beaucoup d’entre vous
avec les tenants du pouvoir et de l’argent est nuisible pour ceux dont vous
avez la responsabilité. Il vous revient d’œuvrer à la base pour garantir
l’unité nationale et la cohésion sociale
et de jouer effectivement votre rôle de gardiens des us et coutumes dans le
respect des valeurs républicaines.
Aux
autorités religieuses
39. Quelle que soit notre religion, nous avons
l’obligation de promouvoir le dialogue interreligieux pour construire notre
pays dans la justice et la paix. Et pour cela, nous exhortons les croyants à
vivre, sans esprit de prosélytisme, les valeurs contenues dans nos différentes
traditions religieuses et culturelles.
À la presse
40. Il fait partie de votre mission d’éveiller la
conscience de la population et de dénoncer les abus institutionnels. Pour mener
à bien cette grande tâche, vous devez respecter la déontologie propre aux médias, cultiver le professionnalisme et
avoir la passion de faire connaitre la vérité.
A la Société Civile
41. La Société Civile, qui
regroupe les associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif, dont
font partie les associations religieuses, est un acteur important dans la promotion
des valeurs démocratiques. Il vous revient de veiller au respect des droits des
personnes vulnérables et d’assurer la formation civique des citoyens.
Aux
jeunes
42. Devant cette crise, résistez à
la tentation de la violence et du découragement. Quoi qu’on dise ou fasse, le
futur de ce pays vous appartient. Il vous revient de frayer un chemin nouveau,
loin des sentiers battus marqués par les erreurs du passé. Ceci passe par la
tolérance, le respect des différences et des convictions et l’acceptation réciproque.
43. Pour nous, fidèles croyants au Christ Jésus qui
est le don de Dieu, manifesté pour le salut de tous les hommes, que le rappel
de sa naissance nous apprenne « à
renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent
de manière raisonnable avec justice et piété » (Tite 2, 11-12). Que
Dieu Tout Puissant, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, bénisse notre pays.
Joyeux Noël
et Bonne Année 2017 !
Jean-Claude BOUCHARD, évêque de
Pala, président de la CET
DJITANGAR GOETBE Edmond, archevêque de N’Djamena et
administrateur apostolique de Sarh
Miguel SEBASTIAN, évêque de Laï
et administrateur apostolique de Doba
Rosario Pio
RAMOLO, évêque de Goré
Joachim KOURALEYO TAROUNGA, évêque de Moundou
Henri COUDRAY, vicaire apostolique de Mongo
Martin WAINGUE, évêque élu
de Doba
lundi 12 décembre 2016
LU POUR VOUX/AFRIQUE - Lutte contre le SIDA et promotion du développement humain intégral
« Les jeunes
disposent d’un énorme potentiel qu’ils ne peuvent malheureusement souvent pas
exploiter au mieux ». C’est ce qu’il est possible de lire dans le message que
le Père Michael Lewis SJ, Président du Jesuit Superiors of Africa and
Madagascar (JESAM), a diffusé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte
contre le SIDA du 1er décembre 2016. « L’African Jesuit AIDS Network (AJAN) –
poursuit le religieux dans le texte envoyé à Fides – tient à réaffirmer sa
conviction du fait que la lutte contre le SIDA ne concerne pas seulement la
pratique sexuelle ou le défi représenté par la lutte contre le virus. Il s’agit
plutôt d’une promotion du développement humain intégral, en particulier des
jeunes, visant à leur permettre de vivre la vie en plénitude et de contribuer
activement à faire progresser une société libérée du SIDA ».
Le Père Lewis continue : « pour affronter le
phénomène représenté par le SIDA, il est fondamental de solliciter le potentiel
des jeunes afin qu’ils prennent de justes décisions et qu’ils agissent de
manière sage. L’AJAN promeut actuellement ce mûrissement au travers d’AHAPPY,
un programme innovant basé sur les valeurs chrétiennes qui a déjà été
expérimenté dans les écoles catholiques et dans d’autres instituts de formation
de neuf pays d’Afrique subsaharienne ».
Les statistiques concernant la diffusion de la
pandémie parmi les jeunes sont préoccupantes, souligne le prêtre. Le taux
d’incidence des nouvelles contaminations parmi les adolescents demeure
particulièrement élevé avec une moyenne de 29 adolescents contaminés par heure
de par le monde, les jeunes femmes de cette tranche d’âge représentant 75% des
nouveaux cas en Afrique subsaharienne. Sur le continent, le SIDA représente la
principale cause de mortalité chez les adolescents. « AHAPPY vise à encourager
une réflexion critique et à alimenter chez les jeunes la croissance des valeurs
morales, de manière à ce qu’ils soient en mesure de faire des choix sains dans
tous les aspects de leur vie » conclut le Père Lewis. (AP) (Agence Fides
01/12/2016)
mercredi 7 décembre 2016
La pollution expliquée aux enfants en Afrique (par N’Datchoh Evelyne Touré)
(N’Datchoh
Evelyne Touré est une jeune chercheuse Ivoirienne. Elle a un poste de chercheur
à l’Université Félix houphouët Boigny d’Abidjan. Elle est détentrice d’un doctorat
en météorologie et sciences du climat. Sa thèse avait pour titre : « West African aerosols and their impact on
regional climate ». Elle s'intéresse aux problèmes de la pollution en Afrique.
Elle est en ce moment en stage d’étude à Toulouse en France).
Dans
son milieu de vie de chaque jour,
l’Homme, par son action agit sur ce milieu. Nous produisons d’importants
déchets résultant de nos activités. Ainsi nous contribuons par les déchets que
nous produisons à la dégradation de
l’environnement c’est à dire à la polluer. La pollution est donc le fait que
l’homme dégrade l’environnement en y rejetant les déchets de ses activités qui
peuvent être sous forme de gaz, de solide et de liquide. Ainsi l’homme pollue
l’air, l’eau et le sol autour de lui.
Chacun
de nous à son niveau contribue à la pollution de l’air, de l’eau et du sol. Et
cette pollution nous affecte tous. La pollution de l’air entraîne une mauvaise
qualité de l’air que nous respirons et affecte notre santé en induisant des
maladies respiratoires et réduisant notre espérance de vie selon la communauté
scientifique. La pollution de l’eau, entraîne quant à elle une mauvaise qualité
de l’eau et donc un coût supplémentaire pour le traitement de l’eau impliquant
une cherté de l’eau potable consommable. La pollution du sol entraîne une
production de fruits, légumes et la
viande de très mauvaise qualité pour
notre consommation.
Pollution de l’air
Dans
nos pays d’Afrique, en plus de la pratique des feux de brousse qui contribuent
énormément à la pollution de l’air, on
assiste de plus en plus à la combustion des ordures ménagères à l’air libre.
Ces pratiques émettent dans l’air que nous respirons de grandes quantités de
particules fines qui restent suspendues dans l‘air et augmente les risques
inflammatoires et l’asthme particulièrement chez les personnes vulnérables
(personnes âgées et enfants).
L’utilisation
des carburants mal raffinés, augmente la pollution de l’air et de récents
travaux de recherche ont montré qu’à cause de ces carburants de mauvaise
qualité, la teneur en particules fines dans l’air des pays africains est aussi
élevée que dans les pays industrialisés.
Pollution de l’eau
Chacun
à son niveau contribue à la pollution de l’eau, au travers des eaux usées de
nos égouts qui sont généralement déversées sans aucun traitement préalable dans
des cours d’eau pour de nombreuses villes d’Afrique. Aussi, l’utilisation
d’engrais dans l’agriculture combinée à
l’action de la pluie qui transporte ces polluants dans nos cours d’eau
et/ou par infiltration. Par exemple, l’utilisation de pesticides et d’engrais
chimique pour la culture de coton peut être un réel facteur de pollution des
eaux. En effet, l’infiltration de ces produits chimiques se fait par un
transport vertical de la plante vers les nappes phréatiques provoquant une
pollution des eaux souterraines. Par ailleurs, même si l’élevage intensif reste
très peu répandu sur notre continent, il faut aussi souligner que ce type
d’élevage utilisant des antibiotiques, contribue aussi à la pollution de l’eau
par les selles que produisent ces animaux qui contiennent des quantités
importantes d’antibiotiques.
Les
industries, même si elles sont peu développées en Afrique contribuent aussi à
la pollution de l’eau par le rejet de leurs déchets sans traitements préalables
dans les cours d’eau du continent. Une autre pratique aussi qui est importante
à souligner qu’on rencontre souvent dans certains pays africains concerne les
rejets de déchets hospitaliers dans des cours d’eau proches de ces hôpitaux.
Une importante sensibilisation est à mener auprès de nos jeunes populations
africaines concernant la pollution de l’eau. Cette ressource vitale est très
mal repartie et sa pollution entraîne une cherté de l’eau potable car
impliquant un coût supplémentaire pour son traitement quand cette technologie
est dispensable. Ainsi, même si du point de vue développement industriel nous
sommes en Afrique très loin des pays dit industriels, n’empêche que nous
polluons nos ressources d’eaux.
Pollution des sols
La
pollution du sol peut être étroitement liée à celle de l’eau au travers de la
contamination des nappes phréatiques et donc engendrer une augmentation du coût
de traitement qui provoquera à son tour une cherté de l’eau. Cette pollution
des sols est aussi présente dans nos pays d’Afrique. Très souvent, nous
polluons le sol avec nos ordures ménagères, les huiles minérales (issue des de
la distillation de combustibles fossiles connues dans le jargon africain de
«huile de moteur») et hydrocarbures déversées directement sur les sols surtout
dans les «garages mécaniques» à ciel ouvert. On constate que nos populations
exerçant dans ce secteur d’activités se débarrassent de ses résidus d’huiles et
d’hydrocarbures en les versant directement sur le sol, d’où cet aspect noirâtre
du sol là où sont exercés ces métiers. Les métaux lourds (c’est-à-dire
contenant du cuivre, plomb, mercure, nickel, …), les pesticides, explosifs, les
acides, les munitions non explosées, les armes chimiques militaires…
contribuent aussi à la pollution du sol. Enfin, l'enfouissement des matières plastiques
en particuliers et des matières dits non biodégradables dans le sol,
empêche totalement la production d'où
l'importance du tris et de la bonne gestion des ordures ménagères.
A la
vue de tout ce qui précède, le continent africain qui, en terme de
développement, accuse un retard remarquable, contribue à la pollution de l’air,
de l’eau et du sol par les activités quotidiennes de ses populations. La
sensibilisation, la prise de conscience, le travail de la communauté
scientifique africaine, changement d’habitude et un engagement des responsables
locaux, régionaux, étatiques contribueraient à la réduction de la pollution en
Afrique.
Des
efforts sont faits et des engagements sont pris au plan international au
travers des accords de la COP 21 (Paris, 2015), COP 22 (Marrakech, 2016) en vue
de limiter les effets du changement climatique. Cependant, bon nombre d’entre
nous en Afrique, nous nous sentons peu concernés par le climat et par extension
les problèmes de pollution. Des explications qui précèdent, nous contribuons
tous quel que soit l’échelle à laquelle nous nous trouvons à ses changements
climatiques et à la pollution de notre environnement qui a son tour, a des
implications pour notre santé et notre mode de vie. L’Afrique a le droit et le
devoir de s’urbaniser et se développer; cependant elle a besoin de l’engagement
de chacun de nous afin que ce développement se fasse dans un environnement sain
pour notre profit. Ce devrait être un devoir intègre pour chacun de laisser en
héritage aux générations futures une Afrique développée et saine où il fera bon
vivre.
lundi 5 décembre 2016
Message de l'Avent de l'Archevêque de N'Djamena
A toute l’Eglise-Famille de
Dieu de N’Djamena,
Grâce et paix de la part de
Dieu le père et de Jésus-Christ notre Seigneur dans la communion du
Saint-Esprit.
Avec de premier dimanche de l’Avent, nous prenons résolument
la route qui nous conduira jusqu’à cette nuit lumineuse du 24 décembre. Chaque
année, l’Eglise refait spirituellement la marche d’Israël vers la terre
promise. Cette marche de foi et d’espérance a commencé avec le patriarche
Abraham ; mais c’est surtout dans l’exode de l’esclavage d’Egypte qu’elle
est devenue plus explicite.
Au cours de cette marche Israël traversera des situations
difficiles mettant en jeu son avenir mais il éprouvera surtout l’amour et la
fidélité de Dieu. Chaque Eglise particulière revit dans son contexte cette
expérience d’Israël.
Le point de départ de la marche d’Israël comme nous le
savons est une décision souveraine de Dieu face à la situation inacceptable de
misère dans laquelle se trouve son peuple en Egypte. Le cœur miséricordieux de
Dieu a frémi : « J’ai vu, j’ai
vu la misère de mon peuple… j’ai entendu son cri devant ses oppresseurs… je
connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer… » (Ex 3,7-8)
Malgré les avertissements et les fléaux, le pharaon est
resté inflexible et indifférent au sort du peuple. Alors Dieu agit. La
délivrance de la nuit pascale et la conclusion de l’alliance du Sinaï sont les
signes de salut qui restent comme des marques indélébiles de l’action continue
de Dieu en faveur de son peuple.
Dieu n’a jamais abandonné son peuple, et ces deux
expériences de l’Exode aideront le peuple d’Israël tout au long de l’Histoire,
à relativiser les épreuves des autres traversées du désert qu’il subira. Il
restera fermement enraciné dans l’espérance d’entrer un jour dans la terre
promise.
Notre marche vers Noël de cette année se fait dans un
contexte social particulièrement difficile. Elle sera longue et pénible au
regard de ce que nous voyons, entendons et sentons.
Nous voyons une grande partie de notre peuple s’enfoncer
dans la misère et le désespoir, victime des hésitations ou des choix pas
toujours éclairés de la part de ceux qui sont censés le conduire vers le
bonheur et la paix.
Nous entendons les cris de souffrance de ceux qui ont
faim, de ceux qui ne peuvent plus se soigner, de ceux qui se sentent méprisés
et exclus des biens fondamentaux auxquels ils ont droit. Nous sommes surtout
sensibles aux cris de détresse de nos jeunes, élèves et étudiants, qui voient
leur avenir hypothéqué. Nous sentons la sourde colère monter des cœurs, même
des plus pacifiques devant les humiliations et les dénis de droit.
Cependant même si tous les indicateurs peuvent pousser au
pessimisme, nous affirmons haut et forts que nous sommes un peuple d’espérance.
La parole de Dieu tout au long de ce temps de l’avent entretiendra cette
espérance et nous engagera à la rendre visible. Descendants d’Abraham par la
foi, nous devons nous enraciner dans l’espérance car il a espéré contre toute
espérance (Rm 4,18) en restant fidèle à la seule volonté de Dieu… « comme s’il voyait l’invisible. » Et
Dieu l’en a récompensé.
Cela peut paraître naïf de croire, dans notre contexte
actuel, que nos poignards ou nos couteaux de jet puissent se transformer un
jour en socs de charrue et nos lances en faucille. Grâce à la foi tout cela est
possible à condition, dès à présent, de « marcher à la lumière du Seigneur… » (cf. Is 2,1-15)
Cela est possible car nous sommes des enfants de la
lumière, destinés à rayonner pour faire reculer l’obscurité. « C’est l’heure désormais de nous arracher au
sommeil… de nous dépouiller des œuvres de ténèbres pour revêtir les armes de
lumière… » nous dit l’apôtre Paul qui nous exhorte à nous conduire
avec dignité et à tirer les leçons du passé (cf. Rm 13,1-14)
Dans un passé récent, en effet, nous avons fait comme les
contemporains de Noé : on mangeait et on buvait, on se mariait… et nous
avons été surpris par cette crise… Le Christ nous invite désormais plus de vigilance et à la clairvoyance dans
la gestion rationnelle de nos ressources pour assurer notre vie familiale dans
la dignité et tenir les engagements pris dans nos relations sociales (cf. Mt
24,37,44).
Cela peut paraitre également irréaliste d’imaginer un
jour le loup habiter avec l’agneau ou la panthère vivre en compagnie du
chevreau. Ce sont là des images symboliques dont le prophète Isaïe se sert pour
désigner les groupes antagonistes et en conflits permanents… Il affirme ainsi
que rien n’est impossible à Dieu et que tout est possible à une condition :
que la connaissance de Dieu remplisse le
pays comme l’eau remplit le lit d’une rivière » (cf. 11,10)
La Parole de Dieu est la puissance même de Dieu ;
Elle ne peut servir comme un simple argument pour justifier une situation ou
des comportements contraires à sa volonté ; elle doit éclairer toute
décision et précéder toute action. C’est pourquoi le prophète demande à chacun
de nous de se répéter à soi-même et aux autres cette parole forte : « Dites à ceux qui sont découragés, prenez
courage, soyez forts, ne craignez pas, voici que votre Dieu vient vous sauver »
(Is 35,4)
Comme il l’a fait par le passé, Dieu est à l’œuvre pour
nous sauver. Il nous donne des garanties de la réalisation de ses promesses à
travers les signes … l’ultime signe est celui de l’Emmanuel : « Voici que la Vierge a conçu et va mettre au
monde un fils : « Emmanuel » qui signifie « Dieu avec
nous. » (Is 7,13-14)
Demande Gédéon à l’ange qui vient lui confier
une mission de la part de Dieu (Jg 6,3). Certains d’entre
nous se posent certainement la même question devant ce que Dieu nous demande en
ce temps de l’Avent. Qu’est-ce qu’Il nous demande ?
Il nous demande de ne pas céder au découragement, au
laisser aller, au chacun pour soi… Au contraire il nous dit de prendre nos
responsabilités, lesquelles ? Comment ? Que pouvons-nous faire ?
Que devons-nous faire ? En somme quelle réponse ecclésiale pouvons-nous
donner à la situation dans laquelle nous nous trouvons ?... Ce sont des
questions que j’aimerais que les communautés chrétiennes de base ou des
paroisses se posent lors de leurs réunions.
Les causes et les auteurs de cette situation, nous les
connaissons et nous laissons ceux qui en ont la charge le devoir de rétablir la
justice et le droit là où c’est nécessaire. L’urgence pour nous ce sont les
victimes. Nous en sommes tous certes, mais parmi nous il y en a qui sont plus
fragiles que nous… ceux qui ne peuvent s’alimenter, ceux qui ne peuvent pas se
soigner, ceux qui ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école… bref, ceux
qui désespèrent… Que pouvons-nous faire avec eux et pour eux ?
Cette question a été posée à Jean Baptiste par plusieurs
catégories de gens parmi les foules venus l’écouter. Voici sa réponse :
« Que
celui qui a deux chemises partage avec celui qui n’en a pas et que celui qui a
de quoi manger fasse de même… » (Lc 10,14
Lors de l’assemblée pastorale diocésaine du 17-18
novembre dernier, j’ai entendu le rapport des activités pastorales menées dans
les paroisses. Deux paroisses ont mentionné des initiatives qui m’ont donné
beaucoup de joie : une paroisse a créé une Caritas paroissiale pour venir
en aide aux plus démunis… en particulier les enfants.
Une autre s’est entendue avec un dispensaire pour prendre
en charge les soins de quelques malades sans ressources… une autre de la ville
a collecté des habits pour envoyer en zone rurale pour ceux qui sont dans le
besoin…
Ces initiatives très louables se situaient dans le cadre
du Jubilé de la miséricorde durant lequel nous nous sommes exercés à imiter
notre Père miséricordieux dans la relation avec nos frères et sœurs et nous
avons appris que la pratique des œuvres de la miséricorde qui nous rapprochait
de Dieu est fondamentale dans notre vie chrétienne.
Dimanche dernier, nous avons fermé les portes saintes de
la Miséricorde mais Dieu n’a pas fermé son cœur… Et nous en conséquence, nous
ne pouvons pas fermer notre cœur mais écoutons la voix de Dieu à travers les
cris de détresse quotidiens de nos frères et sœurs. N’arrêtons pas la pratique
des œuvres de la miséricorde.
C’est bien de la tradition de l’Eglise depuis les
origines d’organiser le service de la charité et l’assistance aux membres les
plus fragiles de la communauté a été la cause de l’institution des diacres. « Entre eux, tout était commun… aussi parmi
eux nul n’était dans le besoin » ‘Ac 4,32-34)… Et nous aujourd’hui que
faisons-nous des frères et des sœurs qui sont dans le besoin ? Les
connaissons-nous ?
Les pauvres sont le bien commun et la richesse de l’Eglise
et elle a le devoir de veiller sur eux. Comment resserrer les liens entre nous
dans la communauté chrétienne, dans la paroisse et au niveau du diocèse autour
des projets exprimant notre solidarité et notre communion avec nos membres les
plus démunis ?
La prise en charge des
prêtres qui est désormais une réalité dans nos communautés paroissiales ne
peut-elle pas s’élargir à tous les frères et sœurs démunis d’autant plus que c’est
en raison de leur précarité économique que les prêtres sont pris en charge par
les fidèles ?
Je demande aux paroisses de penser à organiser une
structure d’accueil, d’écoute et de partage en faveur de ceux et celles des
nôtres qui sont dans l’indigence. Quelle que soit la forme d’assistance que
nous leur apportons, qu’elle respecte leur dignité.
Je félicite les paroisses qui sont déjà engagées dans ce
domaine. J’encourage les autres à faire de même afin que le Nom du Seigneur
soit béni maintenant et à jamais. Bonne entrée en Avent et bonne route vers
Noël.
N’Djamena le 25.11.2016
+ DJITANGAR
Goetbé Edmond
Archevêque de N’Djamena
vendredi 2 décembre 2016
LU POUR VOUS/Messe d’action de grâce de l’Archevêque de Bangui le 11 décembre, à un an de la visite du Pape en Centrafrique
« Il existe
vraiment un avant et un après la visite du Pape François » déclarent à l’Agence
Fides des sources de l’Eglise en République centrafricaine à un an de la visite
du Souverain Pontife des 29 et 30 novembre 2015.
« Malgré les
difficultés que nous traversons actuellement, la population remercie encore
pour l’amour que le Saint-Père a démontré et qu’il continue à montrer vis-à-vis
de ce pays. Les élections pacifiques elles-mêmes ayant permis l’élection du
nouveau Président sont considérées comme un don de cette visite. Le fait que
l’Archevêque de Bangui, S.Exc. Mgr Dieudonné Nzapalainga, ait été créé Cardinal
(lors du Consistoire du 19 novembre NDT) est vue comme une attention
supplémentaire du Saint-Père envers le pays ».
Le 11
décembre, en souvenir de l’événement, est prévue la célébration d’une Messe
d’action de grâce de la part de S.Em. le Cardinal Nzapalainga. (L.M.) (Agence
Fides 28/11/2016
LU POUR VOUS/RD CONGO - Ouverture en direction de la médiation des Evêques de la part de l'opposition et importantes concessions à la majorité
"Nous encourageons les
initiatives prises par la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) afin
d'ouvrir le chemin au véritable dialogue entre les fils et les filles du pays
pour éviter le pire" a affirmé Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de
l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), partie intégrante du
regroupement des forces politiques et sociales acquises au changement,
également connu sous le nom de Le Rassemblement.
Les Evêques cherchent
actuellement à jouer un rôle de médiateurs entre le Rassemblement et les
signataires de l'accord du 18 octobre, à savoir la majorité du Président Joseph
Kabila et une partie de l'opposition. L'objectif est de parvenir à une synthèse
des positions des deux parties. "Quelque puisse être cette synthèse,
demeure encore une inconnue. Probablement, il sera le fruit d'un compromis au
sein duquel chacune des parties devra céder quelque chose pour obtenir quelque
chose d'autre" affirme une note envoyée à l'Agence Fides par le Réseau
Paix pour le Congo.
L'accord du 18 octobre dernier
prévoit la création d'un gouvernement d'unité nationale placé sous la conduite
d'un Premier Ministre issu de l'opposition qui a participé au dialogue, ayant
pour mission prioritaire d'organiser les élections présidentielles d'ici la fin
du mois d'avril 2018. En application de cet accord, Joseph Kabila a nommé le
député de l'opposition Samy Badibanga au poste de Premier Ministre
"Il est possible de se
demander si la nomination de Samy Badibanga pourra contribuer à la formulation
de cette synthèse de compromis. En effet, il est membre de l'opposition qui a
participé au dialogue et, dans le même temps, il est aussi membre - même si il
a été radié ou auto exclu - d'un parti, l'UDPS, qui fait partie intégrante du
Rassemblement. Il pourrait donc constituer le point de conjonction entre les
deux parties" affirme la note.
La principale question demeure
l'avenir politique de Joseph Kabila. Bien que la Constitution prévoit qu'il ne
peut se porter candidat afin d'obtenir un troisième mandat, le non-respect de
l'échéance électorale, initialement prévue pour la fin de décembre prochain, en
ce qui concerne l'élection d'un nouveau Chef de l'Etat est imputé par
l'opposition à une tentative de Joseph Kabila visant à réviser la Constitution
afin de pouvoir briguer un troisième mandat.
Selon la presse congolaise, le Rassemblement a fait d'importantes concessions dont l'acception d'une période de cohabitation avec Joseph Kabila, au cours de la transition qui devra conduire à des élections transparentes, sans cependant la participation du Président sortant. (L.M.) (Agence Fides 29/11/2016)
Selon la presse congolaise, le Rassemblement a fait d'importantes concessions dont l'acception d'une période de cohabitation avec Joseph Kabila, au cours de la transition qui devra conduire à des élections transparentes, sans cependant la participation du Président sortant. (L.M.) (Agence Fides 29/11/2016)
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