Le conflit entre éleveurs et agriculteurs est un problème
récurrent dans la sous-région, plus particulièrement au Tchad. Des tentatives
de conciliations ont déjà eu lieu, avec une partialité évidente. Bien d’hommes
politiques et militaires y ont perdu leur place. L’échec à résoudre ce problème
devrait interroger les hautes autorités et les amener à trouver une stratégie
adéquate car ce qui est en en réalité question, c’est la cohésion sociale.
Dans le sud du Tchad, le conflit entre les éleveurs et
les agriculteurs laisse toujours sur le carreau plusieurs victimes. Le modus
operandi est simple. Des éleveurs laissent leurs bêtes entrer dans les champs
détruire les plantes ; les agriculteurs réagissent. Une bataille s’engage
entre les deux communautés. Le tort est toujours donné aux agriculteurs.
Il y a un mécontentement qui est contenu depuis des
années chez les agriculteurs et les autorités ne semblent pas prendre la mesure
des choses. Pourtant une solution doit bien être trouvée avant que cela ne mène
à une révolte généralisée qui sera difficile à contrôler.
Il y a un constat facile à faire et qui relève d’un
truisme. Si le bétail peut se déplacer, les champs ne peuvent pas le faire. Une
fois que cela est acquis, la solution ne pourrait se trouver que dans la
perspective d’empêcher le bétail de venir dans les champs. Comment y arriver ?
Autrefois, de longs couloirs de transhumance avaient été créés
pour permettre au bétail de se déplacer sans porter préjudice aux champs. Il se
trouve que cette solution est devenue obsolète et qu’il faudrait trouver autre
chose.
La question est de savoir si la manière de faire l’élevage
de pourrait pas évoluer.. Ce qui a été le cas dans le passé ne doit pas
continuer dans une répétition sans créativité. Il faudrait voir ailleurs quelle
évolution l’élevage a connu. L’agriculture au Tchad a connu une mutation, de la
houe à la charrue, puis au tracteur. N’est-il pas possible de connaître une
telle mutation avec l’élevage ? N’est-il pas possible de créer des ranchs,
au moins pendant la période des travaux champêtres (de mois de mai à octobre ou
novembre) ?
Le problème aurait été simple s’il n’y avait que les
éleveurs et les agriculteurs. Ce qui vient compliquer les choses, c’est lorsque
des autorités politiques et militaires confient leurs troupeaux aux éleveurs.
Cela fausse complètement les rapports en cas de litige. Peut-être faudrait-il que
le parlement vote une loi qui interdise aux autorités civiles et militaires d’avoir
des troupeaux de bœufs. Cela clarifierait bien de choses.
Enfin Il faudrait refaire une carte des différents
campements des éleveurs pour éviter toute errance anarchique. La cohérence
nationale n’a pas de prix. Il faut tout faire pour construire la nation,
au-delà des intérêts mesquins. La seule richesse des paysans est leurs terres.
Ils ne demandent qu’on les assiste. Il suffit de leur donner les conditions
adéquates pour qu’’ils puissent faire leur travail. C’est le pays tout entier
qui en profitera.
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