samedi 25 juin 2016

A vous les politiciens tchadiens, j’accuse (par Pascal Djimoguinan)

            J’accuse : Vous vous êtes livrés à un triste spectacle lors de la dernière élection présidentielle. Triste mélodrame dont les acteurs sont semblables à des zombies se suivant dans un carnaval ou un bal des sorciers. Vous avez failli réveiller les vieux démons de ce pays martyrisé. Les portes de l’enfer s’entrouvraient déjà…
            J’accuse : Vous politiciens tchadiens de tout bord, vous êtes tous coupables, sans circonstances atténuantes ; vous êtes complices de ce déni de démocratie qui arrange votre mauvaise conscience.
            J’accuse : Vous n’avez pas su faire de l’alternance démocratique une tradition au Tchad. Chacun de vous ne se contentant que de ses propres intérêts au détriment du peuple que vous n’appelez que quand ces intérêts sont en jeu.
            J’accuse : Dans tout le Tchad, après plus de 50 ans d’indépendance, il n’a pas été possible de trouver quelqu’un pour prendre la relève, au point de réchauffer la même sauce. Le parti au pouvoir n’a pas été capable de former un homme à qui passer le témoin. Est-ce là le signe d’un échec à former des hommes ou un symbole de la mal gouvernance ? Aucun autre homme n’est capable de gouverner au sein du parti au pouvoir ; c’est ce que nous lisons en filigrane.
            J’accuse : L’opposition politique n’a pas été capable de trouver quelqu’un capable de fédérer les différents partis politiques. J’accuse ici l’expression de tous les égoïsmes et l’incapacité à mettre les intérêts de la nation au-dessus des intérêts particuliers. Vous avez fait l’étalage de votre incapacité à vous entendre autour d’un même discours et d’un même idéal.
            J’accuse : L’élection présidentielle qui a eu lieu laissé s’exprimer tous les instincts ataviques du groupe ethnique. Chaque candidat a joué à fond la carte du clan et de l’ethnie au détriment de la nation. Le Tchad n’est plus un village. Soyez capable de vous transformer en hommes d’Etat modernes.

            J’accuse : Vous hommes politiques de l’opposition, cessez vos manœuvres mesquines à négocier une place dans le gouvernement. Cette fois-ci, de grâce, faite votre travail d’opposants et préparez les prochaines échéances. Ne vous réveillez plus uniquement pour les élections.

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