jeudi 30 juin 2016

LU POUR VOUS/ETHIOPIE - Nomination du Vicaire apostolique d’Awasa

          Le Saint-Père François, en date du 29 juin 2016, a nommé Vicaire apostolique d’Awasa (Ethiopie) le Père Roberto Bergamaschi, S.D.B., lui assignant le siège épiscopal titulaire d’Ambia.
            Le nouveau Vicaire apostolique est né à San Donato Milanese, en province de Milan, le 17 décembre 1954. Entré chez les salésiens, il a émis sa première profession religieuse le 8 septembre 1975 à Pinerolo et la profession perpétuelle le 13 septembre 1981 à Rome. De 1975 à 1982, il étudié la philosophie à Turin-Crocetta et la Théologie à Cremisan, en Terre Sainte. Il a été ordonné prêtre le 2 octobre 1982 à Brescia par S.Exc. Mgr Armido Gasparini, M.C.C.J., premier Vicaire apostolique d’Awasa.
            Après son ordination sacerdotale, il a exercé les ministères suivants : missionnaire en Ethiopie à Dilla (1982-1993). Curé à Zway, au sein du Vicariat apostolique de Meki (1993-2000), Vicaire visiteur de l’Inspectorat salésien d’Ethiopie-Erythrée (1998-2010), Directeur à Adwa, dans l’Eparchie d’Adigrat (2000-2004), Directeur des Œuvres salésiennes de Gotera, à Addis Abeba (2004-2007), Directeur des Œuvres salésiennes de à Addis Abeba (2007-2009), depuis 2009 : Curé de la Paroisse Sainte Marie auxiliatrice à Dilla, dans la Vicariat apostolique d’Awasa. Il est membre du Conseil de Mission et du Conseil presbytéral. (SL) (Agence Fides 30/06/2016)

Figure libre : Tchad, éleveurs-agriculteurs, conflit anachronique ? (par Pascal Djimoguinan)

            Le conflit entre éleveurs et agriculteurs est un problème récurrent dans la sous-région, plus particulièrement au Tchad. Des tentatives de conciliations ont déjà eu lieu, avec une partialité évidente. Bien d’hommes politiques et militaires y ont perdu leur place. L’échec à résoudre ce problème devrait interroger les hautes autorités et les amener à trouver une stratégie adéquate car ce qui est en en réalité question, c’est la cohésion sociale.
            Dans le sud du Tchad, le conflit entre les éleveurs et les agriculteurs laisse toujours sur le carreau plusieurs victimes. Le modus operandi est simple. Des éleveurs laissent leurs bêtes entrer dans les champs détruire les plantes ; les agriculteurs réagissent. Une bataille s’engage entre les deux communautés. Le tort est toujours donné aux agriculteurs.
            Il y a un mécontentement qui est contenu depuis des années chez les agriculteurs et les autorités ne semblent pas prendre la mesure des choses. Pourtant une solution doit bien être trouvée avant que cela ne mène à une révolte généralisée qui sera difficile à contrôler.
            Il y a un constat facile à faire et qui relève d’un truisme. Si le bétail peut se déplacer, les champs ne peuvent pas le faire. Une fois que cela est acquis, la solution ne pourrait se trouver que dans la perspective d’empêcher le bétail de venir dans les champs. Comment y arriver ?
            Autrefois, de longs couloirs de transhumance avaient été créés pour permettre au bétail de se déplacer sans porter préjudice aux champs. Il se trouve que cette solution est devenue obsolète et qu’il faudrait trouver autre chose.
            La question est de savoir si la manière de faire l’élevage de pourrait pas évoluer.. Ce qui a été le cas dans le passé ne doit pas continuer dans une répétition sans créativité. Il faudrait voir ailleurs quelle évolution l’élevage a connu. L’agriculture au Tchad a connu une mutation, de la houe à la charrue, puis au tracteur. N’est-il pas possible de connaître une telle mutation avec l’élevage ? N’est-il pas possible de créer des ranchs, au moins pendant la période des travaux champêtres (de mois de mai à octobre ou novembre) ?
            Le problème aurait été simple s’il n’y avait que les éleveurs et les agriculteurs. Ce qui vient compliquer les choses, c’est lorsque des autorités politiques et militaires confient leurs troupeaux aux éleveurs. Cela fausse complètement les rapports en cas de litige. Peut-être faudrait-il que le parlement vote une loi qui interdise aux autorités civiles et militaires d’avoir des troupeaux de bœufs. Cela clarifierait bien de choses.

            Enfin Il faudrait refaire une carte des différents campements des éleveurs pour éviter toute errance anarchique. La cohérence nationale n’a pas de prix. Il faut tout faire pour construire la nation, au-delà des intérêts mesquins. La seule richesse des paysans est leurs terres. Ils ne demandent qu’on les assiste. Il suffit de leur donner les conditions adéquates pour qu’’ils puissent faire leur travail. C’est le pays tout entier qui en profitera.


mardi 28 juin 2016

LU POUR VOUS/VATICAN - Remise du pallium à 25 Archevêques métropolitains

                  En la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul, le 29 juin, selon la coutume, le Saint-Père François bénira et remettra le pallium aux nouveaux Archevêques métropolitains nommés au cours de l’année. Le pallium, symbole du lien de communion entre le Pape, le siège de Rome et les Eglises du monde entier, sera imposé par le Représentant pontifical à chaque Archevêque dans le cadre d’une célébration qui se déroulera dans les Eglises particulières respectives.
Au cours de la Messe que le Pape célébrera en la Basilique Saint-Pierre, il remettra le pallium à 25 Archevêques métropolitains, dont 4 sont des Ordinaires de territoires confiés à la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, provenant d’Amérique, d’Océanie, d’Asie et d’Afrique

                 Leurs noms, par ordre de nomination sont les suivants : S.Exc. Mgr Kenneth David Oswin Richards, Archevêque de Kingston en Jamaïque (Antilles/Amérique), S.Exc. Mgr Christopher M. Cardone, O.P., Archevêque d’Honiara (Iles Salomon/Océanie), S.Exc. Mgr Basilio Athai, Archevêque de Taunggyi (Myanmar/Asie) et le Père Roger Houngbédji, O.P., Archevêque élu de Cotonou (Bénin/Afrique). (SL) (Agence Fides 28/06/2016)

samedi 25 juin 2016

A vous les politiciens tchadiens, j’accuse (par Pascal Djimoguinan)

            J’accuse : Vous vous êtes livrés à un triste spectacle lors de la dernière élection présidentielle. Triste mélodrame dont les acteurs sont semblables à des zombies se suivant dans un carnaval ou un bal des sorciers. Vous avez failli réveiller les vieux démons de ce pays martyrisé. Les portes de l’enfer s’entrouvraient déjà…
            J’accuse : Vous politiciens tchadiens de tout bord, vous êtes tous coupables, sans circonstances atténuantes ; vous êtes complices de ce déni de démocratie qui arrange votre mauvaise conscience.
            J’accuse : Vous n’avez pas su faire de l’alternance démocratique une tradition au Tchad. Chacun de vous ne se contentant que de ses propres intérêts au détriment du peuple que vous n’appelez que quand ces intérêts sont en jeu.
            J’accuse : Dans tout le Tchad, après plus de 50 ans d’indépendance, il n’a pas été possible de trouver quelqu’un pour prendre la relève, au point de réchauffer la même sauce. Le parti au pouvoir n’a pas été capable de former un homme à qui passer le témoin. Est-ce là le signe d’un échec à former des hommes ou un symbole de la mal gouvernance ? Aucun autre homme n’est capable de gouverner au sein du parti au pouvoir ; c’est ce que nous lisons en filigrane.
            J’accuse : L’opposition politique n’a pas été capable de trouver quelqu’un capable de fédérer les différents partis politiques. J’accuse ici l’expression de tous les égoïsmes et l’incapacité à mettre les intérêts de la nation au-dessus des intérêts particuliers. Vous avez fait l’étalage de votre incapacité à vous entendre autour d’un même discours et d’un même idéal.
            J’accuse : L’élection présidentielle qui a eu lieu laissé s’exprimer tous les instincts ataviques du groupe ethnique. Chaque candidat a joué à fond la carte du clan et de l’ethnie au détriment de la nation. Le Tchad n’est plus un village. Soyez capable de vous transformer en hommes d’Etat modernes.

            J’accuse : Vous hommes politiques de l’opposition, cessez vos manœuvres mesquines à négocier une place dans le gouvernement. Cette fois-ci, de grâce, faite votre travail d’opposants et préparez les prochaines échéances. Ne vous réveillez plus uniquement pour les élections.

vendredi 24 juin 2016

Tchad : Faut-il repenser le bilinguisme ? (par Pascal Djimoguinan)

            Il est des sujets au Tchad où le commun des mortels perd toute objectivité lorsqu’il consent à l’aborder. Tel est le cas du bilinguisme. Très vite, il y a un amalgame et il devient très vite impossible de mener un débat constructif. Or il s’agit d’un sujet qui concerne la construction d’une nation. Au Tchad, il s’agit de faire mémoire d’’’un avenir à construire ensemble et pour cela, il faut savoir avancer sans tabou, cherchant ce qui peut aider. Une fois que l’on a réussi à se débarrasser de toutes les pesanteurs culturelles et socioreligieuses, que peut-ont dire du bilinguisme au Tchad ?
            Au Tchad comme partout ailleurs, on ne vit pas en vase clos ; nul n’est comme une ile dans la mer. Il s’agit donc de regarder autour de nous pour voir ce qui se vit avec beaucoup de bonheur.
            Nous avons l’exemple de quelques grandes démocraties qui vivent le bilinguisme et qui pourraient nous servir de paradigme. Il s’agit du Canada, de la Belgique et de la Suisse.
            Le Canada vit le bilinguisme (anglais et français) en développant des législation et des politiques qui qui mettent en œuvre le statut égal du français et de l’anglais au niveau national tout en protégeant les droits des minorités anglophones ou francophones dans les différentes provinces. Sur le plan pratique, cela comprend quatre grands points à savoir :
·         l'obligation pour le gouvernement fédéral de gérer ses affaires à la fois en français et en anglais et le droit pour les usagers de recevoir les services de l'administration dans l'une des deux langues ;
·         l'encouragement des autres niveaux de gouvernement (les provinces et territoires, mais également les municipalités) à fournir des services dans les deux langues ;
·         l'obligation pour certains acteurs privés à fournir des indications dans les deux langues (comme l'étiquetage des produits alimentaires par exemple) ;
·         le soutien aux acteurs non-gouvernementaux qui encouragent ou promeuvent le statut de l'une ou l'autre des langues officielles (ce qui inclut un soutien aux organisations de la minorité anglophone au Québec et à celles de la minorité francophone ailleurs).
En Belgique, le bilinguisme a suivi les vicissitudes de l’histoire. A la naissance de la Belgique, il y a eu une révolution contre le Pays-Bas (1830) ; c’était la bourgeoisie en grande partie francophone qui se tournait contre un pays néerlandophone. En 1898, le flamand devenait une langue officielle en Belgique. Les francophones, prenant peur que le flamand ne deviennent obligatoire pour eux, ont favorisé la loi de 1921 qui dit que la langue serait limitée, basée sur un territoire. C’est ainsi que petit à petit, on verra se mettre en place les trois communes linguistiques. A partir de 1932, la langue flamande est devenue obligatoire dans les écoles flamandes. Aujourd’hui, la situation linguistique de la Belgique peut se résumer ainsi : les langues officielles sont le français qu’on parle en Wallonie au sud de la Belgique, le néerlandais au nord de la Belgique et l’allemand à l’est.
            En Suisse, la question des langues est une composante culturelle et politique essentielle. Il y a quatre langues parlées en Suisse : le français, l’allemand, l’italien et le romanche. Seules les trois premières sont en usage officiel pour les rapports à la confédération et aux cantons. Le territoire national est découpé en quatre zones linguistiques. La langue majoritaire y détermine la langue en usage. La constitution fédérale fixe quatre principes : l'égalité des langues, la liberté des citoyens en matière de langue, la territorialité des langues et la protection des langues minoritaires.
           La vue cavalière de ces trois pays parlant plusieurs langues officielles pourrait aider le Tchad à sortir de son bourbier. Il y a des pays qui reviennent dans tous les pays cités quand il s’agit des langues officielles :
- L’égalité des langues : cela signifie que dans l’administration, les langues officielles se valent ;
- La liberté des citoyens en matière de langue : on ne devrait pas obliger un citoyen à étudier une autre langue en plus de la langue officielle qu’il parle. Il est libre d’apprendre une autre langue et on ne devrait pas lui demander s’il est quand même tchadien quand il ne parle pas l’autre langue officielle.
- L’Etat a l’obligation de respecter le droit pour les usagers de recevoir les services de l'administration dans l'une des deux langues
- Et si l’on disait qu’au Tchad, la langue officielle majoritaire déterminait la langue en usage ? C’est ici que nous touchons le point qui fâche. Il ne faut pas imposer une langue inconnue dans un milieu qui ne la parle pas. Ainsi pour les affections des fonctionnaires, il faudra tenir compte de leur formation pour éviter des créer des impairs. Chacun à la place qu’il faut et tous construirons le pays.

            La question du bilinguisme est une épine au pied du Tchad mais seul un débat sans passion et rationnel peut aider à avancer. Ne pas prendre l’utilisation de l’arabe et du français dans l’administration comme un problème religieux mais plutôt comme un problème pratique. Ne pas confondre l’arabe littéraire qui est la langue officielle et l’arabe dialectal qui est une langue nationale comme toutes les autres langues parlées dans le pays. Le débat continue…

lundi 20 juin 2016

TCHAD : Errance hors de l’autoroute de l’avenir (par Pascal Djimoguinan)

            Ce siècle appartient à celui qui saura le mieux user des outils des télécommunications. Or les télécommunications sont définies comme « la transmission à distance d’informations avec des moyens à base d’électronique et d’informatique. »
            Le Tchad qui a connu un grand retard dans le domaine des télécommunications avait entrepris d’être à jour. La jeunesse, fer de lance de la nation avait compris les enjeux de ce combat. Elle s’est plus rapidement que les aînés accaparée cet outil et l’a rapidement maîtrisée.
            Malgré les prix exorbitants que font les services de téléphonie et autres pour donner accès à internet, très vite les jeunes ont emprunté l’autoroute de la communication. En moins de de 5 ans, le nombre des usagers des réseaux sociaux (particulièrement Facebook, Whatsapp, Viber) a explosé, poussant plus loin les frontières ; les jeunes tchadiens, comme les jeunes d’autres pays, sont devenus des citoyens du monde. Ils peuvent facilement s’informer et informer.
            Malheureusement, nul ne sait pourquoi, depuis deux mois, tous les réseaux sociaux ont été bloqués au Tchad. Est-ce une tentative délibérée de ramener le Tchad au Moyen-Age de l’électronique et de l’informatique ? Est-ce une politique des réseaux téléphoniques ? Est-ce une décision gouvernementale ?
            En l’absence d’une explication officielle, on ne peut que dire que les pertes (dans tous les sens du terme) sont plus nombreuses que les gains (s’il y en a).

            Il n’est pas possible de transformer le Tchad, aujourd’hui, en une vaste prison informatique. Que ceux qui détiennent le pouvoir reviennent à la raison et ordonne que les réseaux sociaux soient de nouveau ouvert à tous.

LU POUR VOUS/MALAWI - Pratiques de sorcellerie pour guérir de sortilèges et de maladies

– Il est difficile d’imaginer le pouvoir qu’ont encore aujourd’hui les sorciers en Afrique, indique dans une note de presse envoyée à l’Agence Fides l’un des représentants de l’organisation Under The Same Sun (UTSS), engagée en faveur des personnes frappées d’albinisme. La santeria comme alternative à la médecine moderne et solution à tout type de mal passager ou encore comme méthode pour modifier l’avenir, est fortement enracinée et presque inamovible. Avoir des résultats positifs en amour, dans le domaine financier ou professionnel, est très simple : il suffit de payer un sorcier et ce dernier se chargera de garantir à son client l’avenir désiré. En l’absence de résultat positif, la faute n’est jamais attribuée au sorcier mais au demandeur qui n’a probablement pas respecté les indications comme il l’aurait dû. Sur tous les marchés locaux d’une grande partie des pays d’Afrique sub-saharienne, peuvent se trouver des ustensiles en tout genre en mesure de « faire des miracles » : des onguents pour soigner tout type de problème cutané aux plantes contre tout type de maux. Ceci est cependant ce que l’on voit sur les marchés. En réalité, les activités des sorciers comportent des pratiques d’arts macabres : des os d’animaux voire même de personnes, des cheveux et des animaux vivants sont certains des ingrédients clefs de leurs remèdes miraculeux. En outre, une grande partie de la population rurale du Malawi, de Tanzanie et d’autres pays voisins est encore convaincue que les parties du corps des personnes affectées par l’albinisme disposent de propriétés magiques : les cheveux sont arrachés et des parties de leur corps (doigts, mains, bras et appareil génital) mutilées pour réaliser un certain nombre de sortilèges. Depuis mars 2016, les cas de violences, de harcèlements et d’homicides d’albinos au Malawi ont vu leur nombre augmenter de manière vertigineuse. Dans le pays vivent actuellement environ 10.000 albinos qui doivent être protégés. (Agence Fides 18/06/2016)