La ville de Sarh est sans lumière depuis 4 jours. Il n’y
a pas d’information pour expliquer ce qui se passe ; seules rumeurs
courent. Que faut-il en penser ?
La dernière fois que la ville de Sarh a eu de l’électricité
de la SNE (Société nationale d’électricité), c’était le jeudi 18 septembre
2014. A minuit quand il y a eu le délestage habituel, beaucoup attendait que la
lumière revienne le vendredi à 8h comme d’habitude mais leur espoir sera déçu.
Nous sommes aujourd’hui au soir du lundi 22 septembre
mais personne ne sait quand l’électricité reviendra. Qui pourra dire ce qui se
passe ? Personne ne semble à mesure de le dire. Aucune information ne
passe. Au niveau des officiels, c’est le silence radio. C’était comme si tout
allait normalement.
Et les rumeurs ! Dieu seul sait s’il y a des
rumeurs. Et il y en a de plus folles. Tout le monde semble être d’accord que c’est
par une pénurie de carburant qu’il n’y a pas d’électricité à Sarh. Pourquoi n’y
a-t-il pas de carburant ? Est-ce parce que, comme cela se chuchote, un
circuit de détournement du carburant aurait-été démantelé ? Est-ce parce
qu’il y aurait un travail de maintenance à la raffinerie de Djarmaya ?
Est-ce parce que tout le carburant serait vendu par un circuit parallèle au
Niger ? Que de conjectures ! Et les langues se délient ! on s’en
donne à cœur joie. Chacun semble plus informé que les autres !
La rétention de l’information peut être une technique de
gouvernement mais ce n’est certainement pas le meilleur. Cela donne naissance à
des rumeurs et personne ne peut les contrôler, ni connaître l’influence qu’elles
peuvent avoir sur les populations.
Il n’est pas normal que dans une grande ville comme Sarh,
on puisse vivre, non seulement sans électricité, mais sans information sur l’origine
du problème et sans savoir quand est-ce que ce problème sera résolu. Il est
nécessaire que les responsables donnent des informations aux citoyens ; c’est
la moindre des choses à faire.