jeudi 4 juillet 2013

N’Djamena, ville chantier (par Pascal Djimoguinan)


            Pour toute personne de passage, N’Djamena ressemble à une immense fourmilière. Partout, il y a des chantiers. Les poses de premières pierres se succèdent les unes aux autres. Cela augure sans doute une ville moderne qui sortira de terre. Cela ne va cependant pas sans quelques difficultés. Quelles conclusions pouvons-nous tirer de cela dans un avenir à moyen terme ?

            Lorsque l’on se promène dans N’Djamena après un long temps d’absence dans le pays, on est surpris par les changements qui sont intervenus dans la ville. La première chose qui frappe, c’est la multiplication des routes asphaltées. On peut s’étonner du changement survenu en si peu de temps.

            La deuxième chose qui surprend, ce sont les nouvelles constructions. Leur nombre a littéralement explosé. Ce phénomène va encore s’amplifier lorsqu’on voit le nombre de chantiers, reconnaissable aux clôtures de tôles qui les entourent. S’il ne faut retenir qu’un seul chantier pour illustrer ce dépaysement, on peut tout simplement parler de la construction de la cité des affaires. C’est impressionnant de voir comment les anciens camps de la Garde Nationale et Nomade, de la gendarmerie et la prison centrale ont disparu pour laisser place à un vaste espace où se grouillent des ouvriers, en train de mettre en place un chantier de construction. Cela ne va pas sans rappeler la disparition de l’ancien camp des martyrs pour laisser place à la Place de la Nation.

            L’un des travaux pharaoniques, très impressionnant dans N’Djamena, c’est la construction des échangeurs qui faciliteront la circulation dans la ville et diminueront les embouteillages qui commençaient à se multiplier ; il faut dire que c’est une première dans la ville de N’Djamena.

            Toutes ces constructions ne vont pas sans poser de problèmes. Il y a beaucoup de déviations sur les routes avec plusieurs voies de circulation fermées. Cela crée des embouteillages un dans certaines parties de la ville mais n’est-ce pas le prix à payer pour mettre en place des structures modernes ?

            Les indices montrent que N’Djamena est en train de se transformer et de devenir une ville moderne. Il ne faudrait pas uniquement s’arrêter sur les infrastructures mais aussi former les N’Djamenois à un changement de mentalité. On ne peut pas vivre dans une ville moderne avec une mentalité d’anarchiste. Lorsque toutes ces structures seront en place, le moindre accroc au code de la route pourrait devenir catastrophique. Dès maintenant, il faut conscientiser la population sur l’importance des feux et des panneaux de circulation. C’est à ce prix que l’homo ndjamenois deviendra vraiment un citadin. La mutation doit commencer. Encore hier, sur la route, j’ai vu des grosses cylindrées brûler les feux sur la route comme si le code de la route ne les concernait pas. Il faut que le code de la route commence à nous concerner tous.


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