vendredi 5 juillet 2013

N’Djamena, les bennes de la mort (par Pascal Djimoguinan)


            Depuis deux jours, le quartier Walia, à la sortie sud de N’Djamena est en émoi. Un camion benne a renversé un couple qui allait à moto. Le garçon et la fille sont tous les deux morts. La population est révoltée et il y a même des échauffourées avec les forces de l’ordre. N’est-ce pas le moment de réfléchir sérieusement à l’utilisation des engins de grands travaux sur la voie publique ?

            Nous pouvons nous demander s’il n’y a pas à la suite de cet accident des morts en trop. Depuis déjà trois ou quatre ans, les bennes font une hécatombe à N’Djamena. Ces engins, sont souvent de vieux véhicules dont les freins ne fonctionnent plus depuis quelques décennies.

            La grande difficulté vient du fait qu’il est difficile de faire la différence entre les gros camions des  grandes entreprises qui sont en général en règle et les camions de quelques particuliers qui se lancent dans l’exploitation des carrières de sable ou de transport de la terre.

            Il serait intéressant que la police fasse paraître le statistique de tous les accidents, notamment de tous accidents des bennes dans la ville de N’Djamena avec le nombre de morts et de blessés. On serait sidéré par le nombre élevé des victimes. Pratiquement toutes les familles de N’Djamena ont eu un de leurs membres qui a été tué dans ces accidents.

            Sans se tromper, on peut dire que les accidents de bennes sont devenus un problème public que les autorités doivent prendre à bras le corps et tenter d’y apporter une solution. Il est étonnant de voir la lenteur avec laquelle ces autorités s’attaquent à ce problème.

            Il faudrait qu’une règle stricte s’applique aux engins de chantier afin que la sécurité revienne au niveau de la circulation. Toutes ces morts que nous connaissons sont inutiles. Il faudrait que plus jamais un N’Djamenois ne meurt sous les roues d’un engin des chantiers publics. La sécurité de tous les usagers de la voie publique doit primer sur les travaux. La vie humaine n’a pas de prix.


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