Au Tchad, il se passe un phénomène étrange dans
l’utilisation de la menue monnaie. Dans pièces de monnaie qui n’ont pas été
démonétisées ne peuvent pas être utilisées sans que personne ne puisse exactement
dire d’où vient cette décision.
Le Tchad fait partie de la
CEMAC (Communauté Economique et monétaire des Etats de l’Afrique Centrale) qui
regroupe en tout six Etats (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et
Tchad). Ces Etats ont une politique monétaire commune ; ils partagent une
même monnaie, le CFA comme les Etats de l’Afrique de l’Ouest qui font partie de
la CDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest).
Une fois que la monnaie est frappée, elle est distribuée
dans tous les Etats la CEMAC et elle valable jusqu’à ce qu’elle soit retirée de
la circulation.
Au Tchad, il se passe un fait étrange. Alors la banque
centrale considère certaines pièces de monnaie comme valable et qu’elle ne les
a pas retirées de la circulation, il est impossible de les utiliser. Les
commerçants ont d’un commun accord décider de ne pas las accepter. Il s’agit
des pièces de 5 francs et de 10 francs. Ce qui est étonnant, c’est que ces
pièces sont acceptées dans les autres Etats de la CEMAC.
La question qui se pose est de savoir si le Tchad a une
politique monétaire particulière ou s’agit-il tout simplement d’une décision
des commerçants ? Dans le cas où cette dernière hypothèse se vérifierait,
il serait intéressant de savoir ce que dit l’Etat.
En dernier ressort, il faut se demander qui dispose de l’autorité sur la
démonétisation. Si la banque centrale reconnaît aux commerçants le droit de ne
pas accorder de la valeur à certaines pièces de monnaie, il faudrait qu’elle
les retire de la circulation. Si les pièces en question sont bien d’usage il
faudrait alors demander que les commerçants puissent les accepter.
Sans une décision claire, ce sont les consommateurs qui
en subissent les conséquences puisqu’ils continuent de recevoir de la banque de
l’argent qu’ils ne peuvent pas utiliser.