dimanche 13 février 2022

TCHAD: DECLARATION DE L'EVEQUE DE SARH SUR LES EVENEMENTS DE SANDANA

Suite à la mort tragique de 11 hommes adultes aux alentours du village Sandana, canton et sous-préfecture de Koumogo, et en tant que leader religieux, je ne peux pas garder silence. Pour cela, je fais cette déclaration à travers les ondes de radio Lotiko. 1. Avant tout, je condamne cette tuerie avec ma plus grande fermeté. Et je présente mes sincères condoléances aux familles éplorées, sans oublier celle de l’accidenté. Je pense en particulier aux femmes qui, une fois de plus, pleurent la mort de leur mari, fils, petit-fils. Les femmes connaissent bien la grande valeur de la vie puisque ce sont elles qui nous la donnent et aussi la gravité de la mort. Je me rappelle avec émotion des femmes qui ont marché à Koumogo, il y a deux ans, les mains sur la tête pour manifester leur ras-le-bol à cause de tant de morts survenus à Sandana et autres villages. 2. Je condamne aussi avec la même fermeté cette énième agression avec des armes à feu, toujours par le même groupe de personnes. Les plus hautes autorités de l’Etat, depuis plusieurs années, ont interdit le port d’armes de guerre par les civils. Jusqu’à aujourd’hui ces armes sont toujours entre les mains de civils, en particulier chez certains éleveurs. 3. Je prie les autorités administratives d’aller jusqu’au bout dans la recherches des criminels pour les traduite en justice. Un conflit qui n’est pas bien réglé risque de rebondir plus tard et de manière encore plus grave, comme c’est le cas de ce 9 février à Sandana. Les autorités devraient laisser parler les gens, écouter ce qu’il y a dans leur ventre, autrement ils resteront frustrés. 4. Pour finir et comme je l’ai déjà dit souvent, aussi à Koumogo, je conseille aux familles qui ont perdu l’un de leur de porter plainte auprès des autorités judiciaires lorsque elles auront fait leur deuil. Porter plainte est le droit de chaque citoyen, exercez donc votre droit ! Dès mercredi soir je suis en contact avec le curé de Koumogo, Abbé Blaise, qui est à Sandana au milieu de vous en ces circonstances si tristes. Il est mon représentant dans cette partie de notre diocèse. Sa présence au milieu de vous, chers frères et sœurs, est comme ma présence aussi. Je suis en communion spirituelle avec vous tous et je continue à prier pour que le Dieu de miséricorde et de bonté donne le repos éternel à tous les morts. Qu’il nous donne aussi, à chacun de nous, des sentiments d’amour, de pardon et de justice pour que dans nos Provinces ces événements sanglants terminent d’une fois pour toutes. Que Dieu vous bénisse !

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