vendredi 5 juillet 2019

Tchad : Peut-on trouver des raisons d’espérer ? (par Pascal Djimoguinan)


            Est-il des Etats comme des hommes que l’âge rend plus sage et que le poids de l’expérience élève au rang des conseillers ? Chez les hommes, la cinquantaine marque le seuil qu’on franchit avec crainte et tremblement car on ne peut plus s’attendre à une certaine indulgence si on persiste dans les folies juvéniles.
            Cette année, à l’anniversaire de son indépendance (le 11 août), le Tchad aura soixante ans moins un. Faut-il s’en réjouir ? Y a-t-il des raisons d’espérer ?
            Faut-t-il faire l’inventaire de ces années-là ? Comment de régimes politiques a connu le pays ? Combien de républiques ? Quels bilans en tirer ?
            Il nous faut voir les différentes étapes parcourues par le pays. Il arrive à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci sera assassiné le 13 avril 1975 dans un putsch militaire et sera remplacé par le général Felix Maloum. Après un cours moment de présidence, son successeur Lol Mahamat shoua va céder la place à Goukouni Oueddei. Par la suite, Hisseine Habré arrivé à évincer Goukouni, pour être renversé lui-même quelques années plus tard par Idriss Déby.
            On pourra dire qu’en 59 ans « d’indépendance », un président originaire du Sud du pays aura régné pendant 15 ans alors que des présidents originaires du Nord auront régné pendant 44 ans.
            Sur le plan éthique, financier, économique, quels ont été les acquis de chaque présidence ?
            S’il arrive que souvent on parle de clivage Nord-Sud, est-ce un mythe ou une réalité ? Pour dire les choses plus simplement, n’existe-il aucun malaise à être d’un côté du pays plutôt que de l’autre ? Est-ce qu’il y a vraiment une nation qui est en construction ? Peut-on vraiment parler de république au Tchad ?
            Il y a certainement des écueils à éviter pour retrouver une certaine honorabilité du pays. Sans être exhaustive, il faut dire qu’on doit éliminer la diya, rendre l’équité au couple éleveur-agriculteur, et enfin travailler à ce qu’il y ait une égalité entre tous les citoyens du pays.
            Que faut-il attendre des 60 ans du pays ? Peut-on encore rêver au Tchad ?








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