vendredi 30 novembre 2018

Afrique, pauvre Afrique (par Pascal Djimoguinan)


Les jours passent mais le déclin de l’Afrique sur le plan de sa souveraineté et de sa fierté semble ne pas connaître un semblant d’arrêt. En tout, l’Afrique semble ne pas être maître de son destin et les africains eux-mêmes semblent avoir démissionné. Peut-on penser à un sursaut d’orgueil ?
            Autrefois, il y avait encore un peu d’énergie en Afrique pour dénoncer le néocolonialisme. Aujourd’hui, c’est comme si les africains eux-mêmes l’appellent de tous leurs vœux.
            Après la théorie des « bienfaits de la colonisation », il est aujourd’hui question de « colonialisme volontaire » sans réaction de la part des africains. Il est vrai que dans ce continent, on vit une espèce de marasme qui ne laisse ni place à l’action, ni à la réaction. On se laisse faire. On crée un appel d’air pour le misérabilisme et le paternalisme.
            Ce 22 novembre, dans un silence ou dans l’indifférence des africains,  Günter Nooke, le conseiller spécial d’Angela Merkel a proposé que les pays occidentaux des « villes sous charte » en Afrique pour endiguer le flux migratoire des africains vers l’Europe. Ce qu’il a proposé devrait faire réfléchir tout africain encore capable de réfléchir. Il a déclaré que : « Des Etats ou des organisations telles que l’Union européenne ou la Banque mondiale, devraient construire et diriger des villes en Afrique afin de booster la création d’emplois et de développement du continent »
            Concrètement, comment cela fonctionnerait-il ? Nous reprenons ici comment Jeune-Afrique, dans son édition en ligne du 30 novembre repend les termes de Günter Nooke : « Au terme d’accords, et en respectant « des règles qui seront établies à cet effet, le pays céderait pour 50 ans une parcelle de son territoire ». Les investisseurs construiraient ensuite des « villes libres » sur les terres ainsi concédées. « Nous avons besoin d’espaces où les gens peuvent vivre, travailler et créer des sortes de villes fonctionnelles. Cela veut dire s’installer, construire leurs propres maisons, créer les infrastructures, les routes, les écoles et toutes les commodités nécessaires ». « Une ville prospère représente une contribution à l’industrialisation du pays. »[1]
            En termes simples, cela signifie que laissés à eux-mêmes, les africains sont incapables du développement. Il faut donc créer des « colonies de développement » où de nouveaux colons viendront s’installer pour employer la main-d’œuvre locale dans une espèce de « zones franches » qui échapperaient à la souveraineté des Etats africains. Peut-on encore être plus explicite ?
            Africains, réveillez-vous sinon, vous vous retrouverez aux temps des travaux forcés de la colonisation et vous comprendrez ses « bienfaits » à contrecœur !


[1] https://www.jeuneafrique.com/674316/politique/colonialisme-volontaire-des-economistes-proposent-de-confier-la-gestion-des-villes-africaines-aux-occidentaux/



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