lundi 8 octobre 2018

Le voyage de Samson, dures réalités (par Pascal Djimoguinan)


Il est toujours difficile que le cœur et la raison fassent bon ménage. Mais faut-il toujours qu’ils soient en conflit ? Les tragédies nous y habituent dans la théorie mais dans la pratique, nous nous y laissons toujours prendre.
            Sir Samson l’apprit à ses dépens en voulant être « Nazir », Juge et amoureux. Quel déchirement pour cet homme de devoir choisir entre la religion, la politique et l’amour. Il a cru s’en sortir par la force de l’amour mais il est descendu aux enfers.
            Comme religieux, il avait des interdits qui lui permettaient d’être en relation avec Dieu. Il devait se garder de tout ce qui n’était pas conforme au genre de vie qu’il menait.
            Comme politique ou plutôt comme défenseur de son pays, il luttait contre les philistins et protégeait son peuple.
            Le cœur ne suit pas toujours la rationalité ; il s’éprend d’une philistine, Dalida. Toute logique lui interdisait de faire pacte avec l’ennemi, le cœur l’y envoie. Tel un mouton vers l’abattoir, ou plutôt comme toute personne passionnée suivant le processus de cristallisation décrit par Stendhal. Il revêt de toutes les vertus la jeune philistine et devient sourd à tout conseil.
            Et Samson s’enfonce de plus en plus dans la logique qui l’entraînera à sa perte.
            Samson, pourquoi faut-il que tu quittes les filles israélites pour une philistine ? N’as-tu point vu Esther, ou Rachel, ou Léa, ou encore Myriam ? Et ta voisine Salomé, ne l’as-tu pas aperçu ?
            Samson s’en alla Chez Dalida qui telle une mante religieuse lui fera son affaire. La mante religieuse en effet souffre d’une réputation sulfureuse qu’elle n’a pas volée ; en effet, elle dévore son amant mâle dès la fin des amours ! Après quelques tentatives infructueuses, Samson finira par être broyé par cet amour fou !
            La politique n’a jamais fait bon ménage avec l’amour ! Samson mourra parce qu’il aura beaucoup aimé. Faut-il le blâmer ? Devrait-il choisir avant d’aimer ? Devrait-il sacrifier au mariage de la raison ? Une question encore d’actualité. L’amour doit-il avoir la force de briser les frontières ? Mais pourquoi Dalida, jusqu’au bout a servi sa patrie au dépens de Samson ! L’amour n’est-il qu’à sens unique ?
            Pauvre Samson, quand je pense à toi aujourd’hui, je me demande si tu aurais dû agir autrement. L’aurais-tu pu ?
(Lire le livre des Juges à partir du chapitre 12,24 jusqu’au chapitre 16,30)



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