vendredi 7 juillet 2017

Tchad téléphonie : Airtel, clients ou otages (par Pascal Djimoguinan)

            Au Tchad, deux grandes compagnies de téléphonie se partagent le marché ; sans doute à cause du manque de concurrence, les deux compagnies agissent en situation de quasi-monopole. Une réflexion s’impose et  les consommateurs devraient avoir leur mot à dire.
            Un fait tout à fait banal mais qui se répète chaque jour sur toute l’étendue du territoire tchadien. Il s’agit d’un achat d’unités pour le téléphone, « achats de crédits » comme on le dit.
            Le vendredi 7 juillet 2017, j’avais des affaires urgentes et importantes à traiter par téléphone. Comme je n’avais plus d’unités dans mon téléphone, il fallait que j’en achète. Pour éviter toute transaction avec des complications, je me suis rendu au « container » du marché central de Sarh qui sert de bureau pour les services de la compagnie de téléphonie Airtel. J’avais entendu que c’était une représentation officielle et qu’on était à l’abri de toute surprise désagréable.
            Je commence d’abord par « Airtel Money ». Je demande de me faire un transfert de 10.000 francs. Quelques instants après, je reçois le message sur mon téléphone : « Trans. ID : 1707051582330. Vous avez reçu 10.000,00 FCFA de 23568669144. Le solde de votre compte Airtel Money est de 14.508,00 FCFA. »
            Je demande alors un autre transfert de 5000 francs mais cette fois-ci côté appel. Après avoir attendu quelques instants, ne voyant rien arriver, j’interroge mon compte. Rien n’était arrivé. Je le signale. Après vérification, j’apprends que le compte est parti sur un autre numéro. L’excuse est : « je vous ai demandé deux fois et vous avez dit oui. » Je fais comprendre que je ne comprends pas qu’il y ait deux transactions et que la seconde ne réussisse pas. Après une insistance d’au moins 30 mn, comme une grâce, on me fait un transfert ; je reçois un message disant : « 207 : Vous avez reçu un crédit de 2500 FCFA du 68669144. Votre solde est de 2843 FCFA. Trans.ID : R170707.1151.220183. Tapez *342#
            Etonné, je fais comprendre que j’avais payé 5000 francs ; rien n’y fait. On me fait comprendre que 5000 francs c’était trop et que l’on devait partager les pertes. Je demande de faire requête. Après une heure d’attente, il m’a été dit que je pouvais rentrer et qu’on essaiera de voir ; si jamais il y avait une chance, on me transfèrerait les 2500 francs restant.
            Depuis, j’attends, en sachant que cela durerait une éternité.
            Le résultat est que je n’ai pas pu faire mes appels urgents et importants. Je suis amené à me poser des questions :
- Faut-il encore se fier à Airtel ?
- Le client sans défense est-il un otage lorsqu’il fait des transactions à Airtel ?
- Celui qui ne veut pas perdre du temps et de l’argent, doit-il encore traiter avec Airtel ?
- Quand on est une institution qui se veut performante, ne serait-il pas mieux de traiter avec l’autre compagnie de téléphonie ?
            Sans doute, l’avenir me donnera des réponses à ma question.

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