Quand
j’étais petit, à Fort-Lamy puis à N’Djamena, au quartier Ridina (au camp des
officiers de la police), nous avions l’habitude de nous amuser le soir, après
le coucher du soleil. Il n’y avait pas encore la télévision, donc il n’y avait
pas les séries. Au clair de la lune, nos jeux nous unissaient, transcendant le
temps et l’espace, à nos aïeux puisqu’ils nous étaient transmis pour nos aînés
qui, eux-mêmes, les recevaient de leurs aînés.
Je
me rappelle encore vaguement les paroles d’un chant que nous chantions dans nos
jeux. J’en saurais grès à celui qui pourraient me retrouver les paroles exactes
de ce chant et aussi à celui qui me dira en quelle langue sont les paroles de
ce chant (Je n’ai jamais su pourquoi j’ai toujours pensé que c’était en
kotoko.)
Lé lékilé (bis)
Lékilé mani kilé
Mani massakilé
Kand kou ti le Moussa
Kourkoutou na agni kito
Kam ki ban baagni kito
Har Na igni ndjé ndjé
Hour na igni ndjé ndjé
C’est sans doute une
comptine transformée pour nos jeux. Cela nous rendait heureux et nous rentrions
le soir satisfait de la journée, attendant le lendemain pour continuer nos
jeux.
Le monde de mon enfance s’en est allé avec ses jeux. Sans
doute la télévision enseigne beaucoup plus de choses aux jeunes d’aujourd’hui
mais pour rien au monde, je n’échangerai mes souvenirs d’enfance avec celui qui
n’aura vécu son enfance qu’à suivre les séries télévisées.
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