mardi 13 juin 2017

Sarh : l'écologie en espèces sonnantes et trébuchantes (par Pascal Djimoguinan)



            Toute l’actualité tourne autour de l’accord de Paris sur le climat, sur le retrait des Etats-Unis d’Amérique et sur les conséquences que cela pourrait avoir sur l’écologie à court, à moyen et à long terme. Les enjeux sont grands et il faut que le monde s’en émeuve. Il ne faudrait cependant pas que la recherche d’une solution globale soit un écran qui empêche de voir et de chercher des solutions locales.
            En fait, en quoi consiste le problème ? L’accord de Paris sur le climat fait suite aux négociations qui se sont tenues lors de la conférence de Paris sur le climat (COP21) de la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques. Cet accord qui a été approuvé par l’ensemble des 195 délégations le 12 décembre 2015 et qui est entré en vigueur le 4 novembre 2016, a été dénoncé par Donald Trump, président des Etats-Unis le 1er juin 2017. L’accord avait pour objectif de contenir le réchauffement climatique au-dessous de 2° C, de faire un effort pour un désinvestissement des énergies fossiles et d’atteindre la neutralité carbone. Il est créé une sorte de solidarité internationale dans la gestion écologique des ressources naturelles (il faut rappeler que le Tchad a signé cet accord le 22 avril 2016 et que cela a été ratifié le 12 janvier 2017).
            Sur le plan local, il faut dire que tout le monde a les yeux fixés sur les cimes et que très peu de choses sont fait au ras des pâquerettes. Il faut savoir que la flore mérite une attention particulière. En ce sens, au Tchad, théoriquement l’utilisation du bois de chauffe et du charbon obéit à une législation sévère. On prend le problème en amont, peut-être parce que cela fait plus gagner de l’argent par les taxes qui sont imposées aux contrevenants, quelques misérables dames qui vendent des sacs de charbon pour survivre.
            Il serait plus profitable de prendre le problème en aval. Cela signifierait prendre au sérieux le reboisement en ne se contentant pas uniquement de planter les arbres de les abandonner aux chèvres, en les arrosant pendant la saison sèche…
            Il faudrait aussi prendre soin des arbres déjà existant. L’on sait qu’il faut émonder un arbre pour lui rendre sa vigueur, le débarrasser des branches qui déséquilibrent sa croissance. Ce travail est nécessaire si l’on veut bien entretenir un arbre et aider sa croissance. Bizarrement, pour faire ce travail, il faut obtenir du service de l’environnement une permission onéreuse. Il faut payer 2.000 francs CFA par arbre à émonder. Cela décourage les bonnes volontés. Je ne sais pas si c’est seulement dans la ville de Sarh qu’il faut payer pour émonder les arbres ou si cela se fait dans tout le Tchad.

            Il faut espérer que la volonté universelle à travailler pour l’équilibre écologique fera prendre conscience à nos dirigeants. Nous ne demandons pas que soient payés ceux qui prennent soignent des arbres, mais qu’ils puissent le faire sans avoir à payer des amendes. 



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