samedi 12 novembre 2016

LU POUR VOUS/RCA- Dégradation de la situation sécuritaire et appel de la population à une table ronde

« La situation sécuritaire est grave en dehors de la capitale, ainsi que le démontre l’attaque perpétrée contre le site d’accueil des évacués de Kaga Bandoro le 12 octobre » déclarent des sources de l’Eglise depuis Bangui, capitale de la République centrafricaine, à l’Agence Fides. « Au cours de l’assaut contre le camp d’évacués qui se trouvait dans la zone de la Cathédrale, 37 personnes ont officiellement trouvé la mort mais les députés de cette zone affirment que les morts seraient plus de 200 » indiquent nos sources qui ont demandé à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité.
Les responsables du massacre sont les rebelles de la Seleka qui « ont attaqué un certain nombre de quartiers de la petite ville pour ensuite concentrer leur assaut sur le camp d’évacués qui a été livré aux flammes. Certaines personnes sont mortes brûlées vives tant à l’intérieur du camp que dans les maisons. D’autres personnes ont été passées par les armes ou massacrées à coups de machette ou de fusil, après qu’elles aient été contraintes à s’agenouiller. Un enfant a été tué et son corps jeté dans un puits. Parmi les victimes, se trouvent des enseignants et le directeur du centre pédagogique régional » « Ce qui est stupéfiant est que le massacre ait été perpétré à quelques pas d’une position militaire de la MINUSCA – mission de l’ONU en République centrafricaine – et que (les casques bleus) n’ont rien fait pour défendre les civils » affirment nos sources. « Des témoins affirment que les casques bleus pakistanais auraient cédé des munitions aux rebelles lorsque ceux-ci avaient fini leurs stocks mais il n’existe aucune demande d’enquête et il n’est donc pas possible de savoir si cela est vrai ou non ».
Après l’attaque de Kaga Bandoro, d’autres, d’entité mineure, ont eu lieu dans d’autres zones du pays. « L’insécurité est très répandue. Depuis septembre, la société civile demande la convocation d’une table ronde avec le gouvernement et la MINUSCA pour affronter la question. En effet, l’ONU et les autorités de Bangui continuent à se renvoyer la responsabilité de la situation, alors que le Président, le gouvernement, le Parlement et la MINUSCA conservent le silence. A ce point, les organisations de la société civile ont lancé une pétition afin de demander la fin de l’embargo sur les ventes d’armes frappant les forces de sécurité centrafricaines légitimes et le retrait de la MINUSCA. Le premier jour de la collecte, ont été reçues 2.000 signatures suivies par de nombreuses autres. Le 24 octobre a constitué une journée de contestation sous la forme d’une opération ville morte afin de manifester l’impatience de la population face à cette violence ininterrompue à laquelle la MINUSCA n’est pas en mesure de faire face. La population a répondu en masse à l’appel et Bangui s’est retrouvée totalement bloquée. Les manifestations ont été pacifiques mais les casques bleus ont ouvert le feu à la mitrailleuse depuis leurs blindés d’abord en l’air puis à hauteur d’homme, tuant au moins six personnes ».
Les autorités ont procédé à l’arrestation de deux organisateurs de la manifestation, Gervais Lakosso, coordinateur du Groupe de Travail de la Société Civile, et Marcel Mokwapi, Président des Consommateurs Centrafricains, les accusant d’avoir tenté un coup d’Etat, ce qui serait faux selon nos sources.
Entre temps, dans les territoires se trouvant sous le contrôle de la Seleka, a fait son apparition le drapeau de la nouvelle République du Logone. « On se demande si existent des plans pour diviser le pays. Le déplacement des populations musulmans de Bangui en direction du nord et maintenant, après le massacre du 12 octobre, des chrétiens de Kaga Bandoro en direction de Bangui, semble finalisé à cela. Nous nous demandons quel est le rôle des troupes françaises et de l’ONU qui ont procédé à ces déplacements » concluent nos sources. (L.M.) (Agence Fides 11/11/2016)

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