Une des choses qui ne cessent de me surprendre c’est le
peu d’empressement que les compatriotes tchadiens mettent pour exprimer leur
amour de la patrie. D’ailleurs, ils ne l’expriment carrément pas. Au fil des
années, un amalgame s’est fait. Il y a une confusion entre la nation tchadienne
et le régime politique en place, si bien que dire son amour pour la nation est
vu comme un soutien indéfectible pour le régime. Il faut bien que les choses
changent.
Il y a une chose indéniable qui est même de l’ordre d’une
vérité de Palice. Si l’on veut un changement pour le Tchad, il faut commencer
par l’aimer. Cela demande un changement total de comportement.
La première question que nous devons nous poser est de
savoir quelle est notre attitude par rapport aux symboles du pays : le
drapeau, la devise, les armoiries, l’hymne ? Les connaissons-nous et
avons-nous du respect pour eux ? Si nous constatons que nous avons un
comportement négatif par rapport à eux, nous devons alors changer notre manière
d’être et de voir les choses.
Une deuxième question est de voir comment chacun
personnellement se situe par rapport à ce mal qui gangrène notre société et qui
est la corruption. Il faut que chaque tchadien s’élève consciemment contre ce
mal et le combatte à tous les niveaux.
Le lutte sera dure parce que ce mal, nous l’avons presque
dans la peau, tellement il fait désormais partie de notre quotidien : sur
nos routes, dans les bureaux, dans les hôpitaux, au marché, partout.
Un premier pas, assez simple dans cette lutte est que
chacun exige un reçu chaque fois qu’il doit payer quelque chose. Il faut avoir
une preuve des transactions financières, qu’on peut produire à tout moment. Au
besoin, refuser de payer un surplus lorsqu’on sait que cela n’est pas exigé par
l’Etat. Il y a un salaire qui est versé pour que tous les commis de l’Etat
puissent faire leur travail.
Ce travail n’est pas facile n’est-ce pas ? Nous
savons tous que le plus grand chantier commence par le premier coup de pelle.
Que chacun commence avec ce coup de pelle et nous verront. Le changement dans
notre pays commence par-là.
Jusque-là, nous avons trop compté sur les politiciens.
Commençons le travail nous-même; il s'agit de s’engager dans un travail
de changement de mentalité. N’ayons pas peur de dire parle de notre pays le
Tchad, de dire que nous l’aimons, de prier pour lui.
Que Dieu sauve le Tchad !
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