samedi 26 décembre 2015

Inégalité du monde, une révolution copernicienne (p ar Pascal Djimoguinan)

            Lorsqu’au XVIème siècle, Copernic exposa sa doctrine dans le De revolutionibus (1543), ce fut la fin d’un monde, le renversement de la représentation du monde et de l’univers. Le modèle géocentrique avait vécu, le modèle héliocentrique naissait. La terre n’était plus le centre du monde. Il fallait tout un changement de mentalité.
            Il s’agit maintenant d’appliquer cette même révolution au niveau des relations entre les peuples. Dans l’inconscient de certains, il existe un centre du monde qui devrait donner la leçon aux autres. Il suffit tout simplement de parcourir le vocabulaire pour se rendre compte que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne.
            Lorsque nous suivons les informations, nous entendons parler souvent du Proche-Orient, du Moyen-Orient. Cette appellation désigne une région compris entre le Croissant fertile, la péninsule arabique et la vallée du Nil ; quelquefois, on y ajoute la Turquie, l’Afghanistan et le Maghreb.
            On pourrait se demander pourquoi on parle du proche et du moyen. Par rapport à quoi ? Quelle est la référence ?
            Une autre appellation vient confirmer ce malaise : Extrême-Orient. Ce terme désigne l’extrémité du continent eurasiatique, à savoir, la chine, la péninsule coréenne et le Japon.
            On a ici l’impression de s’éloigner d’un point qui serait le centre. Quel serait donc ce centre ? A première vue, ce serait l’Occident en général. Mais encore ici, le vocabulaire peut permettre de faire un toilettage.
            On parle souvent d’outre-Atlantique pour parler des Amériques. Cela signifierait que c’est à partir de l’Europe que l’on juge. Ce qui vient confirmer cela, c’est une autre expression : Outre-mer.
            Tout ce qui n’appartient pas à ce centre, c’est-à-dire à l’Europe, est étranger. Ainsi lorsqu’on parle des fruits exotiques, cela ne concerne que les fruits qui ne poussent pas en Europe.

            La révolution copernicienne consisterait à ne plus considérer un coin du globe comme le centre du monde d’où viendraient tout le savoir et les directives pour le gouvernement mondial. Si la terre est « ronde », cela signifie que tout point en est le centre. Arrêtons donc les complexes et œuvrons pour une fraternité universelle où tout homme et toute femme peut apporter sa contribution à l’édification et à la conservation de notre maison commune !


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