vendredi 18 décembre 2015

Doba : Adieu Sœur Monique (par Pascal Djimoguinan)

            La sœur Monique Ngonyom Ndangbaye est une grande figure de l’Eglise catholique au Tchad. Elle fait partie des premières religieuses Tchadiennes. Née en 1937, elle s’est éteinte le mercredi 16 décembre 2015 à Bébédjia. Ses obsèques ont eu lieu à la cathédrale de Doba le dimanche 13 décembre 2015. Combien y avait-il de personnes présentes à la messe de requiem ? La messe a eu lieu dehors, sur l’aire sacrée, tellement il y avait du monde. La messe était présidée par monseigneur Edmond Djitangar, entouré d’une vingtaine de prêtres. Nous reproduisons ici l’homélie de monseigneur Djitangar. Les textes étaient : Sophonie 3,14-18a, Philippiens 4,4-7, Luc 3,10-18. C’était le troisième dimanche de l’avent.
Chers frères et soeurs
Bien aimés de Dieu,

Le troisième Dimanche de l’Avent est appelé le Dimanche de la Joie parce que la Parole de Dieu nous invite à la joie…car notre attente du retour du Seigneur est une attente joyeuse quelle que soient les circonstances.
Le prophète Sophonie invite Israël à aller avec joie à la rencontre de son Dieu qui vient  mettre fin à ses souffrances et lui apporter le salut…Israël s’est converti, Il s’est retourné vers Dieu et Dieu lui a pardonné ses fautes …Dieu trouve sa joie en pardonnant à Israël…Dieu danse de joie pour son peuple et Il le renouvelle par son amour… » Quelle joie !
Dans l’Evangile, Jean-Baptiste invite une dernière fois Israël à la conversion car le jour du salut approche et chacun doit se préparer à changer travers des actes concrets, sa manière de penser, de vivre, de se comporter envers Dieu et envers les autres. Celui qui doit venir est déjà là…et c’est cela la Bonne nouvelle que Jean apporte à Israël…Après des siècles d’attente, quelle joie !.
St Paul dit à son tour avec insistance aux chrétiens de Philippe et à nous aujourd’hui « Soyez dans la joie, je vous le répète, soyez toujours dans la joie…et que cela soit visible…car Celui qui devait venir est venu et il reviendra dans la gloire.
Ces paroles se comprennent dans le sens que leur donne l’Eglise universelle qui les propose pour ce troisième dimanche de l’Avent. Mais nous pouvons la comprendre aussi en référence à celle pour qui nous sommes réunis aujourd’hui… Sr Monique.
Cette joie de la Bonne nouvelle que Dieu veut pour son peuple et pour chacun de ses membres …est déjà complète pour Sr Monique car toute sa vie est emprunte de l’amour miséricordieux de Dieu qu’elle a accueilli avec simplicité dans le quotidien jusqu’au bout, au témoignage de tous ceux qui l’ont connu. Quelle joie !
Et si nous sommes si nombreux aujourd’hui réunis autour de ce corps de chair, c’est pour exprimer notre reconnaissance à Dieu qui est capable de faire tant de merveilles à travers sa servante Monique. Oui nous sommes venus en témoins de l’amour miséricordieux dont Dieu l‘a entourée en l’appelant à la vie religieuse. Son oui généreux a ouvert les portes de la vie consacrée à de nombreux fils et filles de cette région.  Quelle joie !
Pour ma part personnelle, je dis merci au Seigneur pour avoir mis sur mon chemin Sr Monique. J’avais entendu parler de Sr Marie-Grégoire et je l’avais peut-être vue à l’Eglise à Doba, mais c’est pendant mon stage de grand séminariste à la Cathédrale de Sarh en 1976-1976 que je l’ai vue de près, connue et estimée en collaborant avec elle dans la pastorale des communautés chrétiennes.
C’est là que j’ai appris à découvrir une grande sœur attentive, droite, un peu sévère parfois dans ses jugements, mais une personne sage et de foi éprouvée …Oui elle a connu bien des épreuves dans sa vie familiale et religieuse, mais sa foi et sa persévérance l’ont aidée à les surmonter et à marcher fidèlement et persévérance à la suite du Seigneur. Quelle joie dans ce modèle que Dieu nous a donné!
Que de personnes ont bénéficié elles aussi de son engagement dans la vie religieuse au plan spirituel matériel, social, professionnel ou civique et qui constituent les fruits que Jean-Baptiste demande à ses auditeurs de porter comme signe de leur conversion, c'est-à-dire de leur attachement inconditionnel à Dieu. Quelle joie en nous tous !
Je voudrais simplement me réjouir avec tous ceux et celles qui ont reçu de Sr Marie Grégoire ou de Sr Monique un plus dans leur vie chrétienne ou dans leur vocation sacerdotale ou religieuse. Nous disons merci au Seigneur de nous avoir donné cette grande sœur cette tante ou cette amie pour le rayonnement de sa vie chrétienne.
Je garde pour ma part un souvenir de toute la sympathie, des conseils et les encouragements qu’elle n’a cessé de me porter depuis ce temps de Sarh…Elle m’appelait familièrement « Abba Geté »…diminutif de mon prénoms païen « Getbé »…et je continue de porter avec fierté et reconnaissance cette   appellation qu’utilisent toujours mes proches et mes amis.
Quoi de plus beau que d’aller à la rencontre du Seigneur en ce jour du Dimanche de la joie ! Quelle joie d’être entourée de tant de frères sœurs et de sœurs dans la chair et dans la foi…Dieu lui-même vient au devant d’elle en dansant…je suppose qu’elle dansera elle aussi elle aussi…même si je n’ai jamais vu Sr Monique danser…mais les danses de la famille NDANGMBAYE d’en Haut, celles de la RESRAT du ciel…Abbés Dénis Mianbé, Louis Draman, Sr Marie Thérèse Birembano, Mgr Mathias Ngartéri… et bien d’autres suppléeront. Que nos danses aujourd’hui l’accompagnent aussi dans la joie du Maître…Joie au ciel. Joie sur la terre…Quelle joie !
Chère grande sœur Monique, que nos prières te traduisent notre affection et  notre admiration pour ce que tu as été pour nous. Prie pour nous et continue de nous réconforter face aux difficultés de cette vie comme tu l’as fait quand tu étais au milieu de nous.… Amen
La paix soit avec vous

Monseigneur Edmond Djitaangar Getbé

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