samedi 12 décembre 2015

Coup de gueule du coordinateur humanitaire en Centrafrique, M Aurélien A. Agbénonci

«Je suis très déçu d'apprendre les récentes attaques perpétrées, par des groupes armés, contre trois organisations humanitaires, le 9 décembre à Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, la détention illégale de plus de vingt travailleurs humanitaires lors de ce grave incident et le vol de fournitures, y compris les effets personnels. Par conséquent, l'une des organisations concernées a temporairement suspendu ses activités dans les régions de Bossangoa et Bouar où de nombreux groupes armés sont présents.
Ce jour même, trois travailleurs humanitaires ont été attaqués par un groupe armé au PK9 à la sortie sud de Bangui, leurs biens ont été emportés.
Les travailleurs humanitaires sont là pour fournir une aide et alléger les souffrances des personnes touchées par la crise. Tel est notre objectif fondamental dans ce pays et nos opérations sont guidées par des principes, d’humanité, de neutralité, d'indépendance et d'impartialité. Je demande donc incessamment à toutes les parties en conflit d’épargner les populations civiles, de respecter et de protéger les travailleurs humanitaires en conformité au droit international humanitaire.
Depuis le début de 2015, plus de 200 attaques ont été perpétrées contre les organisations humanitaires. Ces attaques doivent cesser. La réponse humanitaire nécessite un accès humanitaire sans entrave afin d’atteindre les personnes qui sont dans le besoin d'une aide d’urgence.
Je demande également à tous ceux qui détiennent illégalement les armes et leurs leaders de respecter les travailleurs humanitaires qui apportent une réponse aux besoins de la population, quelles que soient les origines ethniques, politiques ou religieuses.
En outre, au cours du processus électoral en cours, je prie instamment les politiques d'éviter toute action ou déclaration qui pourrait mettre en danger la vie de personnes innocentes et compromettre la protection des civils. Ces élections ne doivent pas aggraver les conditions désastreuses des personnes déjà touchées. Je lance un appel à toutes les parties concernées d’assurer la liberté de mouvement lors du prochain référendum. Tous les Centrafricains admissibles ont le droit de voter librement et pacifiquement».

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