Décidément, la ville de Sarh n’arrive pas à juguler la
pénurie de carburant qui a cours depuis plusieurs mois. S’il est impossible de
trouver du carburant dans les stations officielles agrées (comme Total), on en
trouve chez les autres commerçants, vendeurs d’essence qui n’hésitent pas à
faire de la pure spéculation sur les prix. On en était arrivé à se demander si
la pénurie n’était pas organisée par un groupe maffieux.
La radio communautaire « Radio Lotiko » a levé
le lièvre mais les autorités ont voulu lui faire payer ce crime de
lèse-majesté. Il suffit simplement de rapporter les faits tels qu’ils se sont
déroulés.
Le samedi 16 mai, les auditeurs de « Radio lotiko »
qui suivaient les informations du soir ont appris cette information : « Nous vous disions dans nos précédentes
éditions que dans la nuit d’avant-hier (jeudi 14 mai 2015) aux environ de 23
heures, une citerne pleine d’essence est arrivée à Manda I. Aussitôt, les
commerçants de Sarh sont descendus sur le lieu avec des fûts pour se servir
dans la même nuit et revenir à Sarh. Après avoir vidé son contenu, la citerne a
rebroussé chemin. Aujourd’hui, nos reporters sont descendus sur le terrain ».
A la suite de cette information, la Radio communautaire a
eu des problèmes avec l’ANS (l’Agence Nationale de Sécurité). On aurait voulu
étouffer la vérité qu’on ne se serait pas pris autrement. Les faits ont été
reportés par « Radio Lotiko » le lundi 18 mai :
« Par rapport
à notre dépêche du samedi dernier sur la citerne qui était arrivée à Manda I
aux environs de 23 heures et repartie à partir de 2 heures du matin sur N’Djamena,
les reporters (de Radio Lotiko) et leur directeur ont été interpellés ce matin
par le délégué de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS). Ils ont été conduit par
le délégué sur le terrain de l’Ecole officielle de Manda I pour vérifier les
traces de la citerne et du carburant sur le sol. Des menaces ont été proférées
à notre endroit. Cependant il faut dire que le travail des agents de sécurité
et celui des journalistes diffère. Les journalistes ne sont pas les menteurs
comme le délégué de l’ANS l’a déclaré ce midi et nous ne travaillons pas à base
de rumeurs ».
Ayant constaté les faits, l’’ANS a déclaré aux reporters
de Radio Lotiko qu’on ne peut pas se baser sur quelques traces de carburant par
terre pour faire des conjectures sur de pauvres commençants.
Nous espérons que l’ANS aura l’intelligence de laisser
les journalistes continuer leur travail et essayer de voir comment est-ce que
la pénurie s’organise dans la ville de Sarh. Le litre d’essence coute
maintenant plus de mille francs et on n’en trouve que chez quelques commerçants
bien connus à Sarh.
Si ce problème dépasse les autorités de Sarh, il faudrait
que N’Djamena envoie des contrôleurs rapidement pour juguler ce problème.
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