lundi 18 mai 2015

Burundi : figure libre sur un coup d’Etat (par Pascal Djimoguinan)

            Je ne saurais que dire de ce fameux « coup d’Etat » raté au Burundi. Quelqu’un saurait-il dire quelque chose ? Y a-t-il quelque chose à en dire ? Shakespeare aurait sans doute dit “Much ado about nothing.”
            Un officier supérieur de l’armée qui fait une déclaration sur une radio privée pour annoncer qu’il destitue le président de la République alors que les fondamentaux d’un coup d’Etat n’ont pas été suivis : l’aéroport et l’aéroport ne sont pas sous le contrôle de ses forces…
            Sommes-nous en présence d’une médiocrité qui frise l’amateurisme ou est tout simplement un coup monté par le régime ? Que dire des déclarations de putschistes annonçant l’échec de leur coup de force ? Le général Cyrille Ndayirukiye, numéro 2 du mouvement a déclaré sans honte : « Personnellement, je le reconnais, notre mouvement a échoué. Nous avons rencontré une trop grande détermination militaire pour soutenir le système au pouvoir ». Les putschistes s’imaginaient-ils aller à un camp de vacances ? S’ils sont sérieux. Ont-ils jamais été sérieux ? L’avenir nous le dira
Le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza est de retour dans son palais de Bujumbura et « l’enfant de chœur » Godefroid Niyombaré est en fuite.
            La société civiles s’était bien organisée et était en train de gagner du terrain contre le troisième mandat du Pierre Nkurunziza qui était contre les accords d’Arusha qui avaient ramené la paix dans ce pays.
            Ce coup d’Etat est un coup de pouce au régime qui peut maintenant tranquillement réprimer le mouvement populaire. Il n’est pas étonnant d’entendre un militaire crier aux manifestants à Musaga dans le sud de Bujumbura: «Sachez que ceux qui montent des barricades seront désormais considérés comme des putschistes. »
            On a vu les capitales occidentales condamner le soi-disant coup d’Etat au nom de la légitimité du pouvoir en place. On attend de les voir condamner le putsch au sommet de l’Etat que constitue ce troisième mandat illégal. Il ne faudrait pas qu’il y ait deux poids, deux mesures.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire