mercredi 6 mai 2015

France : Quand un maire fiche les élèves (par Pascal Djimoguinan)



            Nouvelle polémique en France : Robert Ménard, maire de Béziers, dans le Sud-Ouest de la France, assure avoir fiché les élèves de sa commune selon leur confessions religieuses. On sait que cette pratique est illégale en France. Par-delà cette illégalité, il y a de quoi avoir peur.
            Si Ménard fiche les élèves de sa commune selon leur confession, il ne s’agit pas seulement de s’arrêter au fait que cette pratique est interdite par la loi en France. Il y a encore d’autres raisons pour lesquelles cette pratique doit être bannie.
            Monsieur Robert Ménard n’est pas n’importe qui. On sait qu’il avait été élu en 2014 avec le soutien du Front National (FN). Il affirme donc avoir établi  des statistiques sur la religion des élèves de sa commune ; il affirme donc que les élèves de religion musulmane représentent 64,6% de l’effectif total.
            Si l’on sait que la politique du Front National est pour la préférence naturelle, on se rend compte  combien cet étiquetage des élèves selon leur religion peut être dangereux. Tout est possible une fois que la commune a la possibilité de classer ainsi les gens.
            La justice a ouvert une enquête sur ce fichage d’élèves musulmans et plusieurs voix se sont élevées pour condamner cette pratique.
            Robert Ménard est lui-même né à Oran (Algérie) en 1953. On croirait que son origine le porterait à plus de solidarité envers ceux qui viennent d’ailleurs mais apparemment cela ne semble pas être le cas.
            Ce qui étonne encore plus dans le cas de Ménard, c’est qu’il a été le fondateur de l’association « Reporters sans frontières » (RSF), dont il a été le secrétaire général jusqu’à  secrétaire général jusqu’en septembre 2008.
            La question qu’il faut se poser est de savoir si son accointance avec l’extrême droite est récente ou s’il l’a toujours été, même lorsqu’il était secrétaire générale de Reporters sans frontières.
            Le danger est que les actions de cet homme n’aient d’influence néfaste sur l’association. On se rappelle cependant comment il s’était engagé corps et âme, comme secrétaire général de RSF, pour la libération de Pius Njawé.
            Il ne faut pas associer l’histoire de cet homme à l’histoire politique de sa famille et espérer que la bonne volonté qui l’a conduit à lutter pour la liberté de la presse refera surface et que ce journaliste retrouvera son élan de générosité.



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