jeudi 14 août 2014

Tchad le baccalauréat vu par l'enseignement privé (par Pascal Djimoguinan)



            Comme chaque année, le résultat au baccalauréat au Tchad poussera l’Etat et les établissements d’enseignement secondaire à changer de stratégies. Depuis quelques années, plusieurs mesures ont été prises mais on ne voit pas beaucoup d’amélioration dans le pourcentage de réussite. Sans doute le mal est à la racine et il faudra réussir à dessoucher l’enseignement secondaire pour atteindre des résultats meilleurs. En attendant, l’heure est aux larmes. Bien sûr, les élèves ne voient pas leurs propres carences ; c’est toujours la faute aux professeurs.
            Des chiffres qui font peur :
            Lorsque l’on regarde de près les chiffres à propos du baccalauréat 2014 au Tchad, il y a de quoi avoir peur. Sur 76.433 candidats qui se sont présentés, seuls 14.118 sont reçus, ce qui donne un taux de réussite de 18,47%. Cela signifie qu’environ 81% des candidats sont passés à la trappe. Malgré cela, il semble qu’il y a une nette amélioration par rapport à la session de l’année dernière. La progression serait de l’ordre de 8,71%. Comment interpréter le commentaire du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Dr Mackaye Hassane Tasso qui dit que "Ces résultats demeurent en-deçà des espérances car toute réforme dans un système éducatif comporte souvent de fortes inerties; la récolte des fruits ne peut se mesurer que sur le long terme" ?
            Il n’y a pas à se réjouir car parmi les recalés, 12.419 candidats n’ont pas franchi la barre de 5/20 ; cela signifie qu’ils n’ont fait que de la simple figuration. La question qu’il faut légitimement se poser est de savoir comment un établissement peut suivre un élève jusqu’en terminale et que ce dernier est incapable d’avoir 5/20 au baccalauréat. Sans doute, il ne s’agit de des établissements pour ramasser les sous plutôt que des établissements d’enseignement secondaire. La responsabilité de l’Etat est ici engagée. Il faudrait voir les pourcentages de réussite par établissement secondaire et prendre des décisions qu’il faut. Pour le moment, selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le gouvernement a décidé d’interdire à ces candidats de repasser le baccalauréat avant un délai probatoire deux ans. Suffira-t-il de casser le thermomètre pour éliminer la fièvre ?
            L’enseignement secondaire privé catholique tire son épingle du jeu ; il suffit de considérer le pourcentage de réussite : Le Lycée Notre Dame du Tchad (Moundou) 86% de réussite, le Lycée Sacré-Cœur (N’Djamena) 82% de réussite, le Lycée-collège Charles Lwanga (Sarh) 81% de réussite. Ces résultats montrent que la réforme de l’enseignement secondaire est possible et que le baccalauréat est à la portée des candidats, pourvu que l’enseignement soit pris au sérieux.
            Attendons voir quelles décisions seront prises en vue d’aider les jeunes à progresser dans leurs études secondaires.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire