Comme chaque année, le résultat au baccalauréat au Tchad
poussera l’Etat et les établissements d’enseignement secondaire à changer de
stratégies. Depuis quelques années, plusieurs mesures ont été prises mais on ne
voit pas beaucoup d’amélioration dans le pourcentage de réussite. Sans doute le
mal est à la racine et il faudra réussir à dessoucher l’enseignement secondaire
pour atteindre des résultats meilleurs. En attendant, l’heure est aux larmes.
Bien sûr, les élèves ne voient pas leurs propres carences ; c’est toujours
la faute aux professeurs.
Des chiffres qui font peur :
Lorsque l’on regarde de près les chiffres à propos du
baccalauréat 2014 au Tchad, il y a de quoi avoir peur. Sur 76.433 candidats qui
se sont présentés, seuls 14.118 sont reçus, ce qui donne un taux de réussite de
18,47%. Cela signifie qu’environ 81% des candidats sont passés à la trappe.
Malgré cela, il semble qu’il y a une nette amélioration par rapport à la
session de l’année dernière. La progression serait de l’ordre de 8,71%. Comment
interpréter le commentaire du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la
recherche scientifique, le Dr Mackaye Hassane Tasso qui dit que "Ces résultats demeurent
en-deçà des espérances car toute réforme dans un système éducatif comporte
souvent de fortes inerties; la récolte des fruits ne peut se mesurer que sur le
long terme" ?
Il n’y a pas à se réjouir car parmi les recalés, 12.419
candidats n’ont pas franchi la barre de 5/20 ; cela signifie qu’ils n’ont
fait que de la simple figuration. La question qu’il faut légitimement se poser
est de savoir comment un établissement peut suivre un élève jusqu’en terminale
et que ce dernier est incapable d’avoir 5/20 au baccalauréat. Sans doute, il ne
s’agit de des établissements pour ramasser les sous plutôt que des
établissements d’enseignement secondaire. La responsabilité de l’Etat est ici
engagée. Il faudrait voir les pourcentages de réussite par établissement
secondaire et prendre des décisions qu’il faut. Pour le moment, selon le
ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le
gouvernement a décidé d’interdire à ces candidats de repasser le baccalauréat
avant un délai probatoire deux ans. Suffira-t-il de casser le thermomètre pour
éliminer la fièvre ?
L’enseignement secondaire privé catholique tire son
épingle du jeu ; il suffit de considérer le pourcentage de réussite :
Le Lycée Notre Dame du Tchad (Moundou) 86% de réussite, le Lycée Sacré-Cœur (N’Djamena)
82% de réussite, le Lycée-collège Charles Lwanga (Sarh) 81% de réussite. Ces
résultats montrent que la réforme de l’enseignement secondaire est possible et
que le baccalauréat est à la portée des candidats, pourvu que l’enseignement
soit pris au sérieux.
Attendons voir quelles décisions seront prises en vue d’aider
les jeunes à progresser dans leurs études secondaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire