samedi 29 juin 2019

Tchad : crise de valeurs, que faire ? (par Pascal Djimoguinan)


Je voudrais encore une fois de plus reprendre la plume pour vider mes tripes. Suis-je un pèlerin de l’absolu ou un éternel mécontent adhérent à des valeurs révolues ?
            Mon triste constat est qu’aujourd’hui, au Tchad, les valeurs n’ont plus d’attrait, et cela à plusieurs niveaux.
            La médiocrité dans ce domaine semble être la mesure de toute chose. Le travail n’attire plus. La majorité des gens cherche à tirer profit de tout se mouiller la chemise. La corruption est rampante et semble être la norme. Il est plus facile de tout acheter, même la conscience des gens.
La loyauté n’a plus de place dans la société que nous sommes en train de construire et c’est ce que nous sommes en train de montrer aux enfants. Le mensonge n’est plus un vice mais la marque de celui qui se croit plus intelligent.
Quelle société sommes-nous en train de construire pour demain ? Sommes-nous encore capables de nous regarder nous-mêmes dans le miroir le matin quand nous faisons notre toilette ?
Le bien-commun est devenu le bien personnel de certains. D’autres l’abîment puis qu’ils ne s’en sentent pas responsables. Il suffit de voir comment nous traitons les édifices publics au Tchad. De véritables poubelles en ruine.
Par où commencer la conscientisation ? Il ne suffit pas de tourner le regard vers les jeunes et nous croire exemptés de tout effort. Le travail commence avec les adultes eux-mêmes.
Qui parmi nous peut dire qu’il ne prend pas de bakchich ? « La chèvre broute sans doute là où elle est attachée. » Mais Quelles valeurs voulons-nous faire passer ? L’honneur et la patrie ont-ils encore un sens pour nous aujourd’hui ?
Quelqu’un ne viendra pas d’ailleurs pour la reconstruction de notre pays. C’est une tâche qui nous incombe et la reconstruction du pays commence par les valeurs qu’il faut avoir le courage de défendre. Si nous sommes tous des prédateurs, il ne restera rien qui puisse faire avancer notre pays.
Nous parlons d’unité, travail, progrès. De quelle unité parlons-nous quand il y a d’un côté les intouchables et de l’autre côté la masse ? Si le travail est une valeur, nous devons tous mettre la main à la tâche, pour progresser ensemble. Nous avancerons tous ensemble sinon nous sombrerons ensemble.




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