Je voudrais encore une fois de
plus reprendre la plume pour vider mes tripes. Suis-je un pèlerin de l’absolu
ou un éternel mécontent adhérent à des valeurs révolues ?
Mon triste constat est qu’aujourd’hui, au Tchad, les
valeurs n’ont plus d’attrait, et cela à plusieurs niveaux.
La médiocrité dans ce domaine semble être la mesure de
toute chose. Le travail n’attire plus. La majorité des gens cherche à tirer
profit de tout se mouiller la chemise. La corruption est rampante et semble
être la norme. Il est plus facile de tout acheter, même la conscience des gens.
La
loyauté n’a plus de place dans la société que nous sommes en train de
construire et c’est ce que nous sommes en train de montrer aux enfants. Le
mensonge n’est plus un vice mais la marque de celui qui se croit plus
intelligent.
Quelle
société sommes-nous en train de construire pour demain ? Sommes-nous
encore capables de nous regarder nous-mêmes dans le miroir le matin quand nous
faisons notre toilette ?
Le
bien-commun est devenu le bien personnel de certains. D’autres l’abîment puis
qu’ils ne s’en sentent pas responsables. Il suffit de voir comment nous
traitons les édifices publics au Tchad. De véritables poubelles en ruine.
Par où
commencer la conscientisation ? Il ne suffit pas de tourner le regard vers
les jeunes et nous croire exemptés de tout effort. Le travail commence avec les
adultes eux-mêmes.
Qui
parmi nous peut dire qu’il ne prend pas de bakchich ? « La chèvre
broute sans doute là où elle est attachée. » Mais Quelles valeurs voulons-nous
faire passer ? L’honneur et la patrie ont-ils encore un sens pour nous
aujourd’hui ?
Quelqu’un
ne viendra pas d’ailleurs pour la reconstruction de notre pays. C’est une tâche
qui nous incombe et la reconstruction du pays commence par les valeurs qu’il
faut avoir le courage de défendre. Si nous sommes tous des prédateurs, il ne restera
rien qui puisse faire avancer notre pays.
Nous
parlons d’unité, travail, progrès. De quelle unité parlons-nous quand il y a d’un
côté les intouchables et de l’autre côté la masse ? Si le travail est une
valeur, nous devons tous mettre la main à la tâche, pour progresser ensemble.
Nous avancerons tous ensemble sinon nous sombrerons ensemble.
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