dimanche 30 juin 2019

La pollution de l’air un danger imminent en milieu urbain en Afrique sub-saharienne (par Evelyne Toure N'datchoh)

(N’Datchoh Evelyne Touré,  jeune chercheuse Ivoirienne, est chercheur à l’Université Félix houphouët Boigny d’Abidjan. Elle est détentrice d’un doctorat en météorologie et sciences du climat. Sa thèse avait pour titre : «  West African aerosols and their impact on regional climate ». Elle nous parle des dangers de la pollution dans nos milieux en Afrique et lance un cri d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.)

Dans une Afrique sub-saharienne où l’urbanisation est galopante à en croire les extensions horizontales de nos villes, capitales politiques et économique telle que Lagos, Accra, Abidjan, Dakar…, les problèmes environnementaux dus à la pollution en général, sont de plus en plus récurrent. Souvent dans ces villes l’on pollue l’eau, les sols et l’air sans émouvoir le simple citoyen ou l’Etat. L’on voit des garages  et décharges à ciel ouvert s’installer dans des zones résidentielles à proximité de maison vivent des enfants à bas âge, des personnes âgées, …
Par ailleurs, dans ces villes africaines, qui sont en pleine expansion avec un fort taux d'urbanisation, bien que le gaz domestique soit subventionné par les Etats en vue de permettre son utilisation généralisée, bon nombre de ménages utilisent souvent des mixtes énergétiques qui ne sont pas sans conséquence pour notre santé. Par exemple l’utilisation du bois de chauffe et/ou de charbon de bois comme combustible engendre une pollution intérieure qui selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est responsable de plus de 7 millions de morts prématurées dans les pays sous-développés à l’échelle mondiale. Des études menées par des chercheurs africains et en partenariat avec des équipes de recherche occidentales révèlent des taux importants de polluants atmosphériques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des ménages dans ces différents pays d’Afrique (la Cote d’Ivoire, le Benin, le Sénégal), où leurs travaux ont été effectués. Généralement, les taux d’exposition à la pollution due aux particules sont 2 à 5 fois plus élevés que ceux recommandés par l’OMS. Ainsi, le cadre de vie de milliers personnes n’est pas sain, les exposant donc à des risques de maladies inflammatoires, l’asthme et des  cancers. Les personnes les plus vulnérables à ces expositions quasi continuelles restent les enfants dont l’organisme est en plein développement et les personnes âgées dont l'organisme est affaibli avec l'âge.
         Il faudrait sensibiliser et éduquer ces populations africaines à la culture d’un environnement sain. Par exemple, (1) réguler les émissions de polluants atmosphériques, éloigner les usines, décharges et garages de fortunes des lieux résidentiels, (2) aérer les cuisines ou tout autres lieux de fumage des denrées alimentaires tels que le poisson, la viande, …. (3) La vulgarisation de foyers améliorés et la sensibilisation pour leur utilisation effective. Toutes ces mesures permettraient aux populations des pays d’Afrique de l’Ouest de réduire la pollution et offrir de meilleurs cadres de vie à tous.
Il est temps que, le travail de recherche qu’effectue la communauté scientifique régionale soit prise en compte dans les politiques de développement durable en Afrique pour le bien-être de nos populations.


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