Selon le dictionnaire Larousse, une onomatopée est
« un mot dont le son imite celui de
l’objet qu’il représente, comme glouglou, cliquetis, etc. » Ici la
langue s’ouvre à la poésie et à la liberté. Le sérieux laisse la plaise à
l’invention. Sans les onomatopées, nos langues ne seraient que dans le domaine
du formel et de l’univocité.
Les langues africaines sont parmi celles qui usent le
plus d’onomatopées, ce qui les rend vivantes et très imagées.
Je voudrais ici revisiter une langue africaine, du groupe
sara, le mongo pour faire goûter le charme et le rêve des onomatopées.
En mongo, les onomatopées servent souvent à renforcer les
qualités des choses ou à les rendre plus concrètes.
Un premier exemple peut être tiré
des couleurs. Pour exprimer une couleur vive, une onomatopée est associée à
chaque couleur : « Nda kátkát » exprime une blancheur immaculée,
alors que « Ndul kúr » donne l’idée d’une grande noiŕceur. Lorsque
l’on dit « Ndul múrúrú », c’est dans un sens plutôt péjoratif.
« Keur bírbír » est un rouge sang.
Sortant des couleurs, il faut passer
dans le domaine de la propreté. Celui qui prend une douche et qui est bien
propre, on dira que « Rɔé aā ngát ngát » (son corps est propre ngat
ngat). Lorsque la personne est sans inquiétude, on dit que « Mēé nda ká̰ḭ́ ».
Celui qui est bien gros, on dira que « boi dɔ́p dɔ́p ». Le maigre est
« Ə̰ngə̄ kḛ́ngə́rḛ́ng ». Ce qui est bien sec est dit « tutə kúkúrú ».
Le vent leger souffle « pe pe ».
Cela peut donner une certaine idée
des onomatopées en mongo. Celui que cela intéresse peut continuer de chercher
d’autres mots.
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