jeudi 11 octobre 2018

Lettre de S.Exc. Mgr Miguel Ángel Sebastián Martínez, Nouvel évêque de Sarh


Chers prêtres, consacrés et fidèles laïcs de l’Eglise Famille de Dieu qui est à Sarh.

Que la paix du Christ soit avec vous tous !

En attendant le jour où  nous pourrons nous rencontrer et échanger sur notre vie personnelle, familiale, communautaire et ecclésiale, je vous écris cette lettre pour me présenter à vous et vous saluer cordialement.

Je ne suis pas complètement un inconnu et certains parmi vous me connaissent déjà car j’ai servi cette Eglise de Sarh pendant plus de 14 ans, concrètement dans les paroisses Ste. Trinité de Moïssala, Immaculée Conception de Bédjondo et St. Kisito de Sarh. Les autres me connaîtront petit à petit et, moi aussi, j’espère les connaître directement dans leurs villages et paroisses.

Le Saint Père, notre pape François, conseillé par ses collaborateurs a voulu me nommer au siège épiscopal de Sarh, vacant depuis le départ de Mgr Edmond Djitangar à Ndjamena. A lui, qui a été aussi mon évêque, qui a guidé cette Eglise Famille de Dieu qui est à Sarh, comme évêque et comme administrateur apostolique, pendant presque trente ans, et à ses collaborateurs, en particulier l’Abbé Nguetigal, son vicaire général, je voudrais exprimer ma reconnaissance pour ce qu’ils ont été et ce qu’ils ont fait pour cette Eglise. Le Seigneur, le maître de la moisson saura vous le récompenser mieux encore que nous les hommes.

Chers frères et sœurs en Christ,

Je ne tombe pas du ciel pour être votre pasteur. Le Pape est allé me chercher dans le diocèse de Laï, comme il y a presque 20 ans St. Jean Paul II est allé me chercher à la paroisse de Bédjondo pour me nommer premier évêque de Laï. Je n’ai pas décidé de quitter cette Eglise Famille de Dieu qui est à Laï que j’ai servi pendant vingt ans. Je garderai un très bon souvenir de toutes ces années passées dans ce diocèse. Le pape m’envoie maintenant à Sarh, il me confie une nouvelle mission au nom du Seigneur Jésus, et moi, en tant que missionnaire, j’ai accepté cette mission car le missionnaire ne choisit pas sa mission mais il la reçoit du Seigneur par l’intermédiaire de ceux qui ont l’autorité dans l’Eglise ou dans une congrégation. Je reviens donc à la case départ de ma mission au Tchad, qui a commencé il y a plus de 41 ans, puisque je suis arrivé à Sarh un 29 juin 1977.

Je demande aussi au Seigneur Jésus de vous bénir chacun et chacune de vous : je pense aux prêtres, qui sont toujours les premiers et plus proches collaborateurs de l’évêque, je pense aux séminaristes, que j’espère seront de plus en plus nombreux et généreux pour continuer ce ministère essentiel dans l’Eglise qui est le sacerdoce ministériel, je pense aux consacrés, religieux et religieuses, qui essaient d’être témoins de l’Absolu de Dieu par leur profession religieuse, je pense aux laïcs engagés dans l’Eglise, en particulier je pense aux catéchistes qui ont tant fait et continuent à faire malgré une certaine crise, je pense aussi aux responsables et animateurs de nos Communautés Ecclésiales de Base, à ceux qui animent nos célébrations liturgiques, aux membres des différents Mouvements d’enfants, jeunes et adultes. Je pense aussi aux malades, en particulier aux malades de SIDA, aux enfants handicapés, souvent oubliés même par les parents, je pense aux femmes, qui sont souvent soumises à des contraintes sociales et culturelles pas très évangéliques, surtout les jeunes filles, victimes de l’excision, des mariages précoces, etc. Je pense aux jeunes diplômés en quête d’emploi et souvent découragés parce qu’ils pensent qu’il n’y a pas d’avenir pour eux, je pense aux paysans, aux fonctionnaires...

En fin, je pense à cette Eglise Famille de Dieu qui est à Sarh et je prie le Seigneur afin qu’il nous donne à tous les dons de son Esprit pour que nous puissions être témoins de la foi, l’espérance et l’amour dans notre société qui a chaque jour plus besoin d’hommes et de femmes qui croient, espèrent et aiment leurs frères. Je confie mon ministère à Marie, Notre Dame de la Tandjilé. Je prie pour vous, priez aussi pour moi afin que je sois le pasteur dont notre Eglise a besoin, selon le modèle du Christ le seul et vrai Pasteur.

Votre frère évêque, + Miguel

Laï, le 10 octobre 2018, fête de St. Daniel Comboni



TCHAD - Nomination du Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires


S.Em. le Cardinal Fernando Filoni, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, en date du 15 juillet 2018, a nommé Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Tchad, pour un quinquennat (2018-2023) le Père Barthélemy Kikina Wang-Tou, du clergé du Diocèse de Lai.
Le nouveau Directeur national est né le 7 août 1969 et a été ordonné prêtre le 11 mai 2002. Il a obtenu un Mastère en Théologie à l’Université Saint Damase de Madrid. Parmi ses charges, on retiendra celles de Vicaire et de Curé et de Coordinateur de la Radio et de la Caritas de son Diocèse. Il est actuellement Curé. (SL) (Agence Fides 11/10/2018)

mercredi 10 octobre 2018

Tchad: Nomination de l'évêque de Sarh

 Le Saint-Père François a nommé ce jour Evêque du Diocèse de Sarh (Tchad) S.Exc. Mgr Miguel Ángel Sebastián Martínez, M.C.C.J., jusqu’ici Evêque de Laï. (SL) (Agence Fides 10/10/2018)

Tchad : Université saint Charles Lwanga, défis et atouts (par Pascal Djimoguinan)


            Un grand défi pour l’Afrique réside dans la lutte contre la baisse de niveau scolaire. Au Tchad, depuis plus de trois décennies, le niveau scolaire connait une dialectique descendante qui risque d’atteindre les tréfonds de la désespérance.
            Dans la lutte contre ce mal, l’Etat semble avoir complètement démissionné. Il se trouve pris entre les grèves à répétition et le manque de moyens pédagogiques et le manque de personnel qualifié compétant.
            Les établissements privés, notamment confessionnels semblent encore sortir du lot et font des efforts notables pour maintenir le niveau.
            Face à ce mal rampant, les anciens élèves du Collège Charles Lwanga, plutôt que de subir, pensent sérieusement mettre en place une structure pour l’enseignement supérieur.
            Ayant constaté que beaucoup de parents préfèrent se saigner pour offrir à leurs rejetons un enseignement supérieur de qualité à l’extérieur, ces anciens élèves, dont beaucoup sont des enseignants du supérieur, mettent petit à petit en place une université dénommée Université Charles Lwanga, dans la ville de Sarh.
            Les prenant au mot, le diocèse de Sarh a offert à l’Amical des Anciens du Collège Charles Lwanga un terrain pour la construction des bâtiments de la dite université.
            Pour le moment, le personnel enseignant ne manque pas mais le problème des locaux se pose. Il y a un grand défi que doivent relever tous les anciens.
            Un appel à contribution est lancé. Qui est capable parmi les anciens d’offrir un bâtiment ou une salle de classe. Nous sommes convaincus qu’il y a des personnes et des organismes capables de contribuer financièrement à la construction des bâtiments sur le terrain de l’Université. C’est le moment de croire que les ressources locales peuvent être mises en œuvre pour le bien de tous et particulièrement des plus jeunes.
            Ce n’est plus le moment d’hésiter, c’est le moment de passer à l’action. Les jeunes attendent. Seule la théorie ne les sortira pas de là où ils se trouvent. Toute action positive sera une œuvre citoyenne. Ancien du CCL, n’oublie pas que ta liberté naîtra de ton courage. C’est pour le bien de toute la nation !



lundi 8 octobre 2018

Le voyage de Samson, dures réalités (par Pascal Djimoguinan)


Il est toujours difficile que le cœur et la raison fassent bon ménage. Mais faut-il toujours qu’ils soient en conflit ? Les tragédies nous y habituent dans la théorie mais dans la pratique, nous nous y laissons toujours prendre.
            Sir Samson l’apprit à ses dépens en voulant être « Nazir », Juge et amoureux. Quel déchirement pour cet homme de devoir choisir entre la religion, la politique et l’amour. Il a cru s’en sortir par la force de l’amour mais il est descendu aux enfers.
            Comme religieux, il avait des interdits qui lui permettaient d’être en relation avec Dieu. Il devait se garder de tout ce qui n’était pas conforme au genre de vie qu’il menait.
            Comme politique ou plutôt comme défenseur de son pays, il luttait contre les philistins et protégeait son peuple.
            Le cœur ne suit pas toujours la rationalité ; il s’éprend d’une philistine, Dalida. Toute logique lui interdisait de faire pacte avec l’ennemi, le cœur l’y envoie. Tel un mouton vers l’abattoir, ou plutôt comme toute personne passionnée suivant le processus de cristallisation décrit par Stendhal. Il revêt de toutes les vertus la jeune philistine et devient sourd à tout conseil.
            Et Samson s’enfonce de plus en plus dans la logique qui l’entraînera à sa perte.
            Samson, pourquoi faut-il que tu quittes les filles israélites pour une philistine ? N’as-tu point vu Esther, ou Rachel, ou Léa, ou encore Myriam ? Et ta voisine Salomé, ne l’as-tu pas aperçu ?
            Samson s’en alla Chez Dalida qui telle une mante religieuse lui fera son affaire. La mante religieuse en effet souffre d’une réputation sulfureuse qu’elle n’a pas volée ; en effet, elle dévore son amant mâle dès la fin des amours ! Après quelques tentatives infructueuses, Samson finira par être broyé par cet amour fou !
            La politique n’a jamais fait bon ménage avec l’amour ! Samson mourra parce qu’il aura beaucoup aimé. Faut-il le blâmer ? Devrait-il choisir avant d’aimer ? Devrait-il sacrifier au mariage de la raison ? Une question encore d’actualité. L’amour doit-il avoir la force de briser les frontières ? Mais pourquoi Dalida, jusqu’au bout a servi sa patrie au dépens de Samson ! L’amour n’est-il qu’à sens unique ?
            Pauvre Samson, quand je pense à toi aujourd’hui, je me demande si tu aurais dû agir autrement. L’aurais-tu pu ?
(Lire le livre des Juges à partir du chapitre 12,24 jusqu’au chapitre 16,30)