mercredi 22 août 2018

Lire Michel Henry aujourd’hui (par Pascal Djimoguinan)


Sylvestre Doumdé, Ipséité et subjectivité : Possibilité d’une phénoménologie de la chair et d’auto-donation de la vie. Réflexion sur la « congruence entre la phénoménologie de la vie et le christianisme chez Michel Henry, Edilivre, France, 2018.
            Cet ouvrage de Sylvestre DOUMDE est un essai d’entrer dans le cœur-même de la pensée de Michel Henry.
            Michel Henry cherche à partir d’un dialogue avec Maine de Biran et Husserl d’aller à la source constitutive de la phénoménologie. Il ne s’agit plus de se donner comme point de départ le phénomène et sa phénoménalité. La quête va à rebours dans une interrogation méticuleuse sur fondement de la phénoménalité c’est-à-dire sur le comment de la phénoménalité. Cette recherche d’établir l’essence de la manifestation se placera dans la sphère de l’immanence. L’influence de Maine de Biran amène donc Michel Henri à dégager une phénoménologie du corps en ce qu’il est d’abord pathos, affectivité. C’est par ce bien qu’il en trouvera l’origine dans la « vie ». Il relèvera que c’est « la vie qui s’auto-affecte, et ce faisant, est l’acte pur de son apparition et de son auto-manifestation et auto-révélation ». Il n’est donc pas étonnant alors de voir que Michel Henry va être tout le temps en dialogue avec le fait de l’Incarnation et le Christianisme en ce sens que la vérité qui est vie se manifeste dans la chair.
            L’ouvrage dans sa première partie revisite les sources d’inspiration de Michel Henry dans sa recherche alors que la seconde partie nous met en contact avec l’histoire de la phénoménologie avec ses auteurs majeurs et les grands tournants qu’elle a connus.
            Sylvestre Doumdé dans son travail n’a pas cherché à éviter les difficultés inhérentes à un tel travail de recherche. Il a essayé de les éclairer avec courage et il a réussi dans son entreprise.
            On gagnerait beaucoup à lire cet ouvrage qui est très riche et qui peut être une bonne introduction à la phénomènologie. La question que l’on peut se poser à la fin s’adressera surtout à Michel Henry : La phénoménologie, en cherchant l’essence de la manifestation ne ramène-t-elle pas à l’ontologie ?




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