Sylvestre Doumdé, Ipséité et subjectivité : Possibilité d’une
phénoménologie de la chair et d’auto-donation de la vie. Réflexion sur la « congruence
entre la phénoménologie de la vie et le christianisme chez Michel Henry,
Edilivre, France, 2018.
Cet ouvrage de Sylvestre DOUMDE est un essai d’entrer
dans le cœur-même de la pensée de Michel Henry.
Michel Henry cherche à partir d’un dialogue avec Maine de
Biran et Husserl d’aller à la source constitutive de la phénoménologie. Il ne s’agit
plus de se donner comme point de départ le phénomène et sa phénoménalité. La
quête va à rebours dans une interrogation méticuleuse sur fondement de la
phénoménalité c’est-à-dire sur le comment de la phénoménalité. Cette recherche
d’établir l’essence de la manifestation se placera dans la sphère de l’immanence.
L’influence de Maine de Biran amène donc Michel Henri à dégager une
phénoménologie du corps en ce qu’il est d’abord pathos, affectivité. C’est par
ce bien qu’il en trouvera l’origine dans la « vie ». Il relèvera que
c’est « la vie qui s’auto-affecte, et ce faisant, est l’acte pur de son
apparition et de son auto-manifestation et auto-révélation ». Il n’est
donc pas étonnant alors de voir que Michel Henry va être tout le temps en
dialogue avec le fait de l’Incarnation et le Christianisme en ce sens que la
vérité qui est vie se manifeste dans la chair.
L’ouvrage dans sa première partie revisite les sources d’inspiration
de Michel Henry dans sa recherche alors que la seconde partie nous met en
contact avec l’histoire de la phénoménologie avec ses auteurs majeurs et les
grands tournants qu’elle a connus.
Sylvestre Doumdé dans son travail n’a pas cherché à
éviter les difficultés inhérentes à un tel travail de recherche. Il a essayé de
les éclairer avec courage et il a réussi dans son entreprise.
On gagnerait beaucoup à lire cet ouvrage qui est très
riche et qui peut être une bonne introduction à la phénomènologie. La question
que l’on peut se poser à la fin s’adressera surtout à Michel Henry : La
phénoménologie, en cherchant l’essence de la manifestation ne ramène-t-elle pas
à l’ontologie ?
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