Au sud du Tchad, il est bien connu que les mongos sont
des grands consommateurs d’oseille. En effet, cette plante potagère qui est
consommée partout au Tchad est utilisée d’une manière très ingénieuse par les mongo
qui le consomment des feuilles jusqu’aux racines.
L’oseille en réalité connue comme « oseille de Guinée » a pour nom
scientifique Hibiscus sabdariffa,
Mavaceae. Selon le dictionnaire Robert, le nom d’oseille vient du bas latin
acidula, de acidus,
« acide », d’après, axilis
« oseille ». Cette plante est bien connu en Afrique de l’Ouest où
elle reçoit le nom de bissap ;
au Cameroun, elle est connue comme le foloré.
Au Tchad, en arabe dialectal, l’oseille est appelée karkanji ; en ngambay, c’est le iri, yir
en Sar. Les mongos l’appellent simplement yi. Cette appellation particulière chez les mongos, doublé du fait
qu’ils en sont les grands consommateurs a donné cette expression
consacrée : « Mongodjé, ndjé
kon yidje », les mongos, les mangeurs d’oseille.
Les mongos, en effet, consomment l’oseille sous toutes
ses formes. Les feuilles sont utilisées pour la sauce. Les repousses des
feuilles ou doblob sont très
appréciees. Les fruits, sont également utilisés pour faire la sauce, aussi bien
verts que séchés. Plusieurs noms les accompagnent en mongo selon les formes et
les préparations. On parle soit de gotro
ou de djogoum yi.
Les graines peuvent être utilisées de deux manières
différentes. Elles peuvent soit être réduites en farine pour être utilisées
comme pâte d’arachide dans la sauce, soit être bouillies, conservées pendant
quelques jours avant d’être séchées. Elles serviront alors comme condiment dans
la sauce et remplaceront les grains de néré (ndi au Tchad, soubala en
Afrique de l’Ouest). Les mongos les appellent alors neungreu ou namkata.
Les racines de l’oseille avec la plante peuvent brulées,
puis de la cendre, par un procédé traditionnel, transformée en sel
traditionnel.
Enfin de l’oseille rouge, on recueille les fruits qui
bouillies, donne une boisson fort appréciée par les connaisseurs.
Il suffit maintenant de se mettre à la cuisine pour
préparer une bonne sauce d’oseille et une bonne boisson qu’on pourra savourer à
midi. Bon appétit à tous les mongos et leurs sympathisants. Si vous voulez une
bonne recette, approchez-vous de n’importe quel mongo. Il sera très content de
vous apprendre à préparer le yi. Sans doute, les mongos pensent que l’être
humain est sorti du yi.
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