mardi 21 mai 2024

Tchad : L'opposition doit-elle se ranger ? (par Pascal Djimoguinan)

 Les élections présidentielles se sont tenues le 6 mai 2024 et ont donné, selon la Commission électorale, la victoire au président de la transition le 9 mai 2024 ; cette victoire a été validée par le Conseil constitutionnel le 16 mai 2024, avec un score de 61%, rejetant le recours du Premier Ministre Masra Succès.

La question qui traverse tout le microcosme politique ces jours-ci concerne la place de l’opposition. Doit-elle, oui ou non, participer à la gestion de la chose publique. La situation s’est en plus réchauffée, suite à une polémique provoquée par Saleh Kebzabo, président de l’Undr et médiateur de la République, qui a demandé au président élu de ne pas travailler avec l’opposition et tous ceux qui ont voté contre lui. Sans doute un pavé dans la mare, mais qui a l’avantage d’éclairer les idées sur ce que pensent les uns et les autres.

La véritable question est de savoir si l’opposition doit chercher à se fourvoyer dans un gouvernement d’union nationale, surtout qu’elle n’a pas une vision commune avec le pouvoir.

Parlant de l’opposition, il faut clarifier les choses. A la sortie des élections, le paysage politique est assez clair et peut être défini comme suit :

- Nous avons la coalition de tous les partis regroupés autour de la dénomination « Tchad Uni », et que nous pouvons qualifier de la mouvance présidentielle.

- Nous avons ensuite les neuf (9) partis qui se sont présentés contre le président de la Transition, ainsi que les dix (10) autres dont les candidatures ont été rejetées.

- Il y a enfin tous les groupes du boycott :  Les partis politique du groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) et la société civile et les syndicats du groupe Wakit Tama.

Si « Tchad Uni » est un groupe hétéroclite dont le dénominateur commun se trouve dans les intérêts personnels de chacun, les deux autres groupes ont encore à panser les plaies consécutives aux dernières élections avant de se mettre ensemble pour construire une opposition constructive.

Bien sûr, il ne faudra pas laisser la tribune politique vide. L’échéance est constituée par les législatives. Il faudrait que l’opposition mette en place une stratégie pour être valablement représentée dans l’hémicycle. De là, elle pourra faire son travail d’opposition, ayant bénéficié de la légitimité populaire. Il ne faut pas laisser les affamés  mener le Tchad car un proverbe bien connu de chez nous dit que « Quand Sou est rassasié, il brûle le reste du grenier. »



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