Halte au Gynécide!
Faut-il attendre l’ignominie, l’impensable pour que le
message puisse passer ? Faut-il attendre que la moitié silencieuse et
invisible de la société tchadienne soit agressée, violée assassinée pour que
l’on prenne conscience de son existence ? Comment éduquons-nous nos
enfants pour qu’on puisse en arriver là ?
Comment avons-nous été aveugles à ce point ? Comment
n’avons-nous pas pu percevoir que nos gestes quotidiens portaient les germes d’une
violence future contre ce qui n’est autre qu’une partie de nous-mêmes ?
Il nous faut désormais traquer dans les tréfonds de nos
habitudes ces germes de mort que nous pouvons entretenir sous les noms d’une
pseudo religion, de coutumes ou d’habitudes.
Pourquoi éduquons-nous nos filles à se sentir inférieures
aux garçons ? Pourquoi inculquons-nous à nos fils qu’ils valent plus que
les filles ?
En ngambaye nous les appelons « Dene », en sar, « Diyan »,
ce qui donne en diminutif « Né »
comme dans « Nénodji », ou « Yan » comme « Yantar ». Que ce soit en Ngambaye
ou en Sar, ces diminutifs pour dire « Femme » sont ambigus car ils
peuvent aussi signifier « Chose ».
Il y a là dans la structure linguistique-même un
processus inconscient de chosification de la femme. Ainsi, une femme devient « Une
chose » à posséder, à utiliser et à jeter quand on n’en a plus besoin.
Non ! La femme n’est pas un objet. Elle n’est ni à
posséder, ni à être utilisé, ni encore moins à être jeté.
Partenaire égale, oui. Objet à posséder, non. La femme n’est
ni « Né », ni « yan », n’en déplaise les
esprits chagrins maco.
La femme est cet autrui transcendant devant qui je dois
respect. Qu’elle soit mère, sœur, épouse, fille ou amie, elle est mon égale. C’est
un manque d’intelligence que de la croire inférieure à moi. Ce n’est pas
seulement un manque d’intelligence mais c’est le signe d’une perturbation
psychologique et je devrais me faire suivre par les cliniciens si jamais je me
trouvais dans cet état d’esprit.
Pourquoi fait-il que seules les filles s’asseyent ou s’incline
pour saluer les personnes adultes ? Le respect n’a ni sexe, ni âge.
Éduquons nos enfants au respect sans tenir compte de leur sexe et du sexe de la
personne à laquelle ils (elles) s’adressent.
Chaque fois qu’une femme est agressée, violée,
assassinée, c’est toute l’humanité qui s’avilie et qui en porte les taches.
Chacun de nous est responsable d’une violence faite
contre une femme puisque par notre éducation, notre culture, nos habitudes,
nous sommes complices.
On ne peut pas manquer de respect à une femme et dire
après qu’on honore sa mère, qu’on aime sa sœur. Ce qu’un homme fait à une femme,
c’est à toutes les femmes qu’il le fait.
De grâce, osons devenir humains. Arrêtons toutes sortes
de violence contre les femmes.
A toi maman, à toi ma sœur, à toi chère épouse, à toi
chère amie, je demande pardon pour le mal que depuis des générations je te
fais. Éduque-moi à te respecter. Pardonne moi !!!
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