En arabe dialectal du Tchad, « Charack chall »
signifie littéralement « pris dans le filet ; le piège a
fonctionné. »
Le contexte est celui des jeunes oiseleurs que nous
étions autrefois. Toute personne née hors du Sahel trouverait ce jeu inhumain.
Pour tout sahélien, la lutte contre les oiseaux mange-mil est un problème de
survie. Dans la faune aviaire sahélienne, cette espèce est un danger permanent
pour le céréale et il faut savoir veiller sur les champs surtout pendant la
période où les épis se forment. Ainsi se forme-t-il à l’approche de récolte des
groupes d’enfants chargés de défendre le mil contre les les oiseaux. L’imagination
ici ne manque pas pour trouver des armes : frondes avec les diverses
formes (lance-pierres, angourdanes…), glue, pièges de toutes sortes.
Pour les férus des pièges, il y en a un qui avait une
grande côte. C’était un pièges qui se fabriquait en assemblant des bâtonnets
avec de l’argile. De forme rectangulaire, parfois carré, les bâtonnets étaient
arrangés côte à côte dans le sens de la longueur et de la largeur avec une
distance d’environ cinq centimètres entre eux avec l’argile. L’argile qui les
maintenant en séchant rendait le piège solide. Sur l’argile, était enfoncé des
poils de chevaux qui faisaient un nœud coulant. Ensuite, les pièges étaient
déposés à l’écart puis on répandait du son de mil sur les pièges. On se mettait
ensuite à l’écart en attendant les oiseaux qui ne tardaient pas à venir
picorer. Lorsque les oiseaux était étaient assez nombreux, on courait vers les
pièges en agitant les bras. Les mange-mil s’envolaient mais beaucoup étaient
pris dans les nœuds coulants. Nous nous écrions alors « Charack chall ! Charack chall ! »
Il en est ainsi de la vie des peuple. Chacun cherche à
éviter que le piège ne se referme sur lui.
Certains de nos hommes politiques sont de véritables
prédateurs. N’ayant aucun sens du devoir, ils courent derrière leurs propres
intérêts et n’hésitent pas à exploiter les pauvres et les plus faibles pour s’enrichir
sans vergogne. Ils tissent sans le savoir un piège sur eux. Chaque jour, à leur
insu ce piège grandit, les enserre de partout. Ils se mêlent les pédales !
Un jour viendra, peut-être ce soir, peut-être demain, où
le peuple exploité pourra crier : « Charack chall ! Charack chall ! »
Et alors, le Tchad se réveillera. Il sera plus fort que
jamais.
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