mardi 12 février 2019

Tchad : figure libre. Et si on s'en prenait à rêver (par Pascal Djimoguinan)


« Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez d’un trait jusqu’au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager » Walt Disney.
            Même si parfois le rêveur a mauvaise presse auprès de l’opinion, il faut admettre que les grandes choses qui se sont réalisées dans notre monde sont nées d’un rêve, parfois fou au départ. Il faut donc oser rêver, oser aller au-delà de ce que le réalisme pourrait interdire. Au niveau des Sciences, Gaston Bachelard a parlé des obstacles épistémologiques pour désigner tout ce qui vient faire écran entre le désir de connaître du scientifique et l’objet qu’il étudie. Il faut donc être capable de dépasser les habitudes acquises pour poser des questions, au-delà des apparences…
            Et si on rêvait d’un Tchad où tous s’engageraient à ne plus jamais prendre des armes contre leur pays…
            Rêve fou, irréalisable, pure utopie…
            Osons le penser ! Le Tchad serait-il le seul pays en Afrique où les freins seraient tels qu’aucun dialogue ne serait possible, où la force de la société civile serait stérile ? Il y a beaucoup de pays en Afrique qui connaissent des difficultés pour mettre en place une démocratie apaisée. Et pourtant leurs citoyens ne se découragent pas. Pourquoi faut-il qu’au Tchad la solution des armes soit pensée comme une panacée ?
            L’esprit des citoyens dans ce pays serait-il tourné de telle façon qu’il nous est impossible de penser que l’histoire n’est pas inscrite dans le « mythe de l’éternel retour » mais qu’elle est linéaire ? Pourquoi faut-il que l’esprit s’enferme dans une stérilité telle qu’il en vient à dévorer ses propres enfants ?
            La baïonnette est sans doute utile pour bien de choses mais on ne peut s’asseoir dessus. Il est donc impossible de construire un pays en s’asseyant sur une baïonnette.
            Il est possible de penser un Tchad où il serait infâme de prendre les armes pour les utiliser contre les citoyens du pays. Comment s’engager avec une telle légèreté dans une guerre fratricide où le frère tue le frère, viole la sœur, spolie la mère et profane la terre avec le sang d’un parent ?
            Voici le temps de prendre au sérieux la citoyenneté qui unit les fils de la nation tchadienne. Ce n’est point l’apologie d’une dictature car aucune ne peut tenir devant une société civile bien enracinée dans le peuple.
            Osons rêver que, à tous les niveaux de l’engagement politique au Tchad, il y ait un engagement citoyen. Il faut apprendre à aimer le pays. Il n’y a qu’un seul Tchad que la génération actuelle léguera à la génération future. Quelle honte s’il faut laisser un tas de ruine aux enfants à venir ? Quelle honte si l’avenir ne retient de certains hommes politiques que le titre de bouchers ou de vautours (parlons plutôt de charognards car plus parlant).
            Tous les hommes politiques tchadiens, vous êtes face à l’histoire et sachez qu’aucune de vos transactions cachées n’est sécrète. Tout le monde le sait et c’est sur cela que vous êtes jugés. Vos sourires hypocrites à la télévision et sur les photos ne vous trompent que vous-mêmes. Le peuple n’est pas dupe !




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