« Pour
réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite,
réveillez-vous calmement et allez d’un trait jusqu’au bout de votre rêve sans
jamais vous laisser décourager » Walt Disney.
Même si parfois le rêveur a mauvaise presse auprès de l’opinion,
il faut admettre que les grandes choses qui se sont réalisées dans notre monde
sont nées d’un rêve, parfois fou au départ. Il faut donc oser rêver, oser aller
au-delà de ce que le réalisme pourrait interdire. Au niveau des Sciences,
Gaston Bachelard a parlé des obstacles épistémologiques pour désigner tout ce
qui vient faire écran entre le désir de connaître du scientifique et l’objet qu’il
étudie. Il faut donc être capable de dépasser les habitudes acquises pour poser
des questions, au-delà des apparences…
Et si on rêvait d’un Tchad où tous s’engageraient à ne plus
jamais prendre des armes contre leur pays…
Rêve fou, irréalisable, pure utopie…
Osons le penser ! Le Tchad serait-il le seul pays en
Afrique où les freins seraient tels qu’aucun dialogue ne serait possible, où la
force de la société civile serait stérile ? Il y a beaucoup de pays en Afrique
qui connaissent des difficultés pour mettre en place une démocratie apaisée. Et
pourtant leurs citoyens ne se découragent pas. Pourquoi faut-il qu’au Tchad la
solution des armes soit pensée comme une panacée ?
L’esprit des citoyens dans ce pays serait-il tourné de telle
façon qu’il nous est impossible de penser que l’histoire n’est pas inscrite
dans le « mythe de l’éternel retour » mais qu’elle est linéaire ?
Pourquoi faut-il que l’esprit s’enferme dans une stérilité telle qu’il en vient
à dévorer ses propres enfants ?
La baïonnette est sans doute utile pour bien de choses
mais on ne peut s’asseoir dessus. Il est donc impossible de construire un pays
en s’asseyant sur une baïonnette.
Il est possible de penser un Tchad où il serait infâme de
prendre les armes pour les utiliser contre les citoyens du pays. Comment s’engager
avec une telle légèreté dans une guerre fratricide où le frère tue le frère,
viole la sœur, spolie la mère et profane la terre avec le sang d’un parent ?
Voici le temps de prendre au sérieux la citoyenneté qui
unit les fils de la nation tchadienne. Ce n’est point l’apologie d’une
dictature car aucune ne peut tenir devant une société civile bien enracinée
dans le peuple.
Osons rêver que, à tous les niveaux de l’engagement
politique au Tchad, il y ait un engagement citoyen. Il faut apprendre à aimer
le pays. Il n’y a qu’un seul Tchad que la génération actuelle léguera à la
génération future. Quelle honte s’il faut laisser un tas de ruine aux enfants à
venir ? Quelle honte si l’avenir ne retient de certains hommes politiques
que le titre de bouchers ou de vautours (parlons plutôt de charognards car plus
parlant).
Tous les hommes politiques tchadiens, vous êtes face à l’histoire
et sachez qu’aucune de vos transactions cachées n’est sécrète. Tout le monde le
sait et c’est sur cela que vous êtes jugés. Vos sourires hypocrites à la
télévision et sur les photos ne vous trompent que vous-mêmes. Le peuple n’est
pas dupe !
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