Ne pensez pas que je sois en train d’insinuer qu’il n’y a
pas de code de la route officielle au Tchad, nenni ! Il y a bien un code
de la route, il y a des cours de conduites, il y a des écoles pour former des
conducteurs.
Là où le bât blesse, c’est que sur la route, personne ne
respecte le code de la route. Chacun s’invente son mode de conduite. Tant qu’il
n’y a pas d’accident, on se fâche mais tout s’arrête là.
Le grand problème c’est lorsqu’il y a un accident. Ici,
le code de la route n’a plus de valeur et d’ailleurs les agents de la
circulation entrent dans ce jeu.
La première règle est que l’engin le plus cher, le
véhicule le plus puissant doit nécessairement payer. Entre une moto et une
bicyclette, la moto doit payer ; entre une voiture et une moto, c’est la
moto qui doit payer. Dans tous les cas, s’il y a un piéton, c’est lui qui doit
être endommagé. Les circonstances de l’accident importent peu. Le propriétaire
du véhicule a en charge les soins et la nourriture de l’autre accidenté jusqu’à
la guérison.
La deuxième règle est que si l’accident entraine le décès
du piéton et de l’usager de l’engin le moins puissant, on doit prendre en
charge les funérailles et payer une somme pour compenser la perte du citoyen.
N’allez surtout pas parler de priorités et autres règles de la circulation.
L’anarchie est totale sur les routes du Tchad. Sûrs de
l’impunité, les usagers de la route en font à leur aise. Il n’est pas étonnant
de voir des cyclistes et des motos rouler à contresens pour économiser du temps
et cela quelquefois devant les agents de la circulation. Que voulez-vous, on
est au Tchad, dit-on !
Il faudrait que les règles changent. La police doit faire
son travail. En cas d’accident, il faut faire un constat et que la règle
s’applique. Dura lex sed lex, disent les juristes.
La route est souvent l’image de ce que vivent les
citoyens. Si on ne respecte pas le code de la route, on ne respectera aucune
autre loi. La délinquance commence toujours sur la route. Cessons donc d’être
des délinquants.
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