Enfin la nouvelle est dans toutes les agences de presse
du pays : « Ce
mercredi 14 mars 2018 à la présidence de la république, le gouvernement
tchadien et les centrales syndicales ont signé un accord après près de 9 heures
de discussions sous l’égide du directeur du cabinet civil du président, Issa
Ali Taher, de son conseiller à la sécurité, Djiddi Saleh et du secrétaire
général de la présidence de la république, Me Jean Bernard Padaré. »
Cet
accord qui a mis fin à une grève sèche et illimitée qui a duré sept semaines
avec la fermeture des tous les établissements d’enseignements et des hôpitaux
publiques du pays.
Cet
accord rend les sourires aux fonctionnaires de l’Etat puisqu’ils ont obtenu la
satisfaction dans la grande partie de leurs revendications, en grande partie
pécuniaire.
Les
cours vont reprendre, et les hôpitaux rouvrir et on reviendra à la situation
antédiluvienne.
Cette
conception simpliste de la réalité est fausse. Si les fonctionnaires et
différents agents de l’Etat retrouveront leurs salaires avec aucun autre
préjudice, il n’en sera pas de même pour les étudiants, les élèves et les
étudiants.
Il
n’est jamais aisé d’interrompre les cours pendant sept semaines. A la reprise,
pour beaucoup, ce sera tout simplement comme à la reprise de l’année scolaire
ou académique. Il y a tout simplement des choses qu’on ne pourra pas rattraper.
Il
faudra revoir les programmations dans les différents niveaux. Faudra-t-il tout
reprendre ou faire semblant de continuer ? Nous sommes tous les agents de
la baisse de niveau des étudiants. Arrêtons de le leur reprocher puisqu’ils
n’en sont que des victimes.
Que
dire des élèves de terminales ? Il y a plusieurs examens à passer sous
réserve du bac. Ces examens, pour la plupart d’entre eux, ne sont pas composés
au Tchad. Il suffit de parler de l’UCAC, l’ASECNA, les différentes écoles de
statistiques.
Lorsque
les sujets arriveront, ils ne tiendront pas compte du temps où les cours
s’étaient arrêtés au Tchad. Ils ne suivront que la programmation normale d’une
année scolaire. Les élèves tchadiens qui sont en retard dans les programmes ne
pourront qu’échouer. Nous pouvons donc dire que pour beaucoup d’élèves de
terminales, l’année est déjà perdue.
Une
autre question qui porte en elle un dilemme se pose. A quel moment programmer
le bac ?
Si
le bac a lieu tôt, les élèves tchadiens pourront s’inscrire dans les
universités de la sous-région pour l’année prochaine.
Cependant,
programmer le bac tôt, cela signifie que tout le programme de terminale n’aura
pas été vu. Même inscrit dans les universités de la sous-région, les étudiants
tchadiens n’auront pas le niveau. Ils ne pourront pas combattre à armes égales
avec leurs condisciples ayant suivi une année scolaire normale en terminale.
Il
est grand temps de décider quelques choses pour les jeunes qui étudient. Depuis
1979, ils sont sacrifiés dans les différentes luttes politico-militaires et
sociales. Un code de conduite doit être adopté pour ne plus sacrifier les
jeunes sur l’autel des différentes luttes. Que les adultes prennent leurs
responsabilités. Une société qui ferme l’avenir à ses membres les plus fragiles
et à sa jeunesse est une société vouée à la disparition.
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