mercredi 24 janvier 2018

Nostalgie : Fils d'un autre siècle (par Pascal Djimoguinan)

            Ha, qu’il est dur de naître au XXème siècle mais de vivre au XXIème ! Non que nous soyons croulants et radotant… Tout semble se mettre en place pour effacer les souvenirs de notre enfance, comme s’il fallait tout rejeter dans le siècle à jamais révolu… Comme il semble que la globalisation passe par la glolocalisation, prenant quelques exemples du Tchad.
            Quand j’étais enfant, à la montée de fièvre, on m’emmenait dans un dispensaire. Aujourd’hui, je ne vois plus de dispensaire. Non que je n’en ai pas cherché… Non, il n’en existe plus. Au terme de mes recherches qui ont duré longtemps, j’ai appris qu’il fallait plutôt chercher des centres de santé !
            Je me fais rire au nez quand je parle aux jeunes de BEPC. Il paraît que ce diplôme n’existe plus en l’état. Il semble que je dois oublier toutes ces vestiges du passé car tout a été réorganisé… Les plus durs me disent même que l’école primaire n’existerait pas, ni de premier cycle de l’école secondaire. J’ai du mal à comprendre leurs explications. Il parait qu’il y a d’un côté l’enseignement fondamental qui irait du cours préparatoire à la classe de 3ème et que ce parcours serait sanctionné par un BEF (Brevet de l’enseignement fondamental) ; Il n’y a plus le fameux CEP (Certificat d’étude primaire) et on n’aurait plus besoin du concours d’entrée en 6ème. Après la classe de 3ème, il y a le lycée qui irait de la 2nde en terminale (heureusement que cela n’a pas encore changé…)
            Aujourd’hui, il y a la télévision qui donne en images tout ce qui se passe dans le monde ; la plupart des gens ont des lecteurs de DVD chez eux et peuvent regarder les films comme ils veulent. Sur les appareils de téléphones, plusieurs personnes ont de films qu’ils peuvent regarder. Qui l’aurait imaginé… Quand j’étais petit, à N’Djamena, c’était le Centre culturel américain qui venait à la Bourse du Travail que nous appelions « Syndicat » projeter des films chaque samedi. Cela rassemblait tous les enfants de Ridina et d’Ambassana et même quelquefois, des quartiers plus éloignés… Les plus grands pouvaient aller dans les cinémas de la ville, Rio et Shéhérazade pour les plus pauvres. Les plus fortunés allaient à la Normandie, Vog, Etoile… C’était dans ce cinéma ‘Syndicat que nous avons appris à connaître Charlot dans les films de Charlie Chaplin, des artistes noirs américains comme James brown, Jimi Hendrix, Otis Reeding dans le film « des gens merveilleux » ou « Soul to Soul ».

            Chaque jour, c’est avec appréhension que j’attends la disparition d’autres vestiges du 20ème siècle. Avant que la mort ne m’emporte, peut-être que tous les signes de mon existence auront disparu. J’espère quand même que les valeurs resteront et que les générations à venir sauront rester dignes !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire